Le PS s’est interrogé, mardi 7 mai, sur les activités d’avocat « troublantes » de Claude Guéant en Afrique, après la publication d’une enquête du Monde sur les activités de son cabinet, Guéant Avocats.
Selon nos informations, M. Guéant a notamment apporté son aide à Jean-Charles Charki, son gendre et père de ses quatre petits-enfants. Ce banquier d’affaires, ancien associé de Jean-Marie Messier, a créé, en 2010, la société Iota qui facture ses avis à des groupes pétroliers d’Afrique centrale (Congo-Brazzaville, Congo-Kinshasa, Gabon, Guinée équatoriale). Claude Guéant s’est ainsi rendu avec lui en Guinée équatoriale, du 17 au 19 octobre 2012, et au Gabon, le 3 décembre, et en Côte d’Ivoire, le 14 décembre.
« Vous dites que je me sers de mon carnet d’adresses. Ce n’est pas seulement ça. J’appuie des dossiers d’entreprises françaises à l’étranger, en Afrique comme aux Emirats, en Russie ou ailleurs », argumente M. Guéant. Qui ajoute, en vantant l’énergie des jeunes banquiers d’affaires de Iota : « Mon expérience de la négociation est utile, mais je me rends compte que, dans les discussions, la part d’ingénierie financière est énorme. »
DES EXPLICATIONS « UBUESQUES »
Pour Eduardo Rihan-Cypel, porte-parole du Parti socialiste, il est « pour le moins inquiétant qu’un ancien collaborateur du président Sarkozy puisse opérer dans le conseil privé pour des puissances étrangères alors qu’il a pu détenir des informations d’intérêt d’Etat et classées ‘secret défense’ dans le cadre de ses fonctions de secrétaire général de l’Elysée ».
« Est-ce normal? Pourrait-il y avoir des conflits d’intérêt? » demande le porte-parole dans un communiqué. « Les activités d’avocat de M. Guéant posent problème. Vend-il aux chefs d’Etat africains de la connaissance ou de l’influence? Nous sommes en droit de nous poser la question », poursuit Eduardo Rihan-Cypel.
« PLUSIEURS QUESTIONS RESTENT EN SUSPENS »
Quant aux explications fournies par M. Guéant au sujet des primes qu’il dit avoir perçues jusqu’en 2006, le porte-parole socialiste considère qu’elles « deviennent troublantes tellement elles paraissent ubuesques ».
Pour justifier la découverte de factures réglées en espèces pour un montant, selon lui, de 20 000 à 25 000 euros lors d’une perquisition le visant en février, l’ancien ministre assure avoir touché en liquide des primes correspondant à des « frais de police », officiellement dénommés « frais d’enquête et de surveillance ».
Or, Chantal Jouanno et Rachida Dati, toutes deux anciennes ministres UMP, et toutes deux employées au cabinet du ministre de l’intérieur Sarkozy à l’époque où Claude Guéant le dirigeait, ont catégoriquement démenti au Monde avoir touché des primes en espèces. « Pas un centime ne m’a été versé en liquide », assure Mme Jouanno.
Outre les traces de ces paiements en liquide, les enquêteurs ont découvert un versement de 500 000 euros sur le compte personnel de M. Guéant. Selon ce dernier, ce versement proviendrait de la vente de deux tableaux du peintre néerlandais Andries van Eertvelt, « une transaction banale d’oeuvres d’art ». « J’ai tous les justificatifs », assure M. Guéant.
« Plusieurs questions restent en suspens », conclut Eduardo Rihan-Cypel, comme celle de savoir « qui a pris la décision de verser ces primes à M. Guéant qui était alors directeur de cabinet de M. Sarkozy » au ministère de l’intérieur.
Nous ne manquerons pas de vous révéler les raisons pour lesquelles monsieur Claude Guéant tenait à tout prix à rencontrer le Président Macky Sall alors que lui et son camp venait de perdre le pouvoir, en compagnie de son ami et homme de confiance, le sulfureux M° Bourgi, ancien « fils » de El haj Bongo Omar.
Monsieur Claude Guéant aurait des projets au Sénégal mais il agirait également pour le compte d’une plus haute personnalité Française qui se trouve pour l’instant dans l’ombre. Le moment venu, nous en dirons davantage.