Des délégués du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ont rendu visite mercredi aux 12 démineurs enlevés la semaine dernière par des combattants du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC, rébellion), a annoncé l’organisation humanitaire.
« Le but de note visite purement humanitaire était de nous rendre compte du traitement qui leur est réservé et d’évaluer leurs conditions de détention », a expliqué, dans un communiqué adressé jeudi à l’APS, Thierry Parodi, le chef de la sous-délégation du CICR à Ziguinchor.
Des individus armés ont enlevé 12 démineurs, dont trois femmes, vendredi à Kaylou, dans le département de Ziguinchor.
« Nous avons pu leur parler sans la présence de tiers. Comme il est d’usage pour le CICR, la visite s’est conclue par un entretien avec les responsables du MFDC, auxquels nous avons fait part de nos observations et recommandations », a expliqué M. Parodi dans le communiqué.
Selon lui, les personnes enlevées « ont eu la possibilité d’écrire à leurs proches un message Croix-Rouge contenant uniquement des nouvelles à caractère familial ».
« Les familles ont le droit d’être informées du sort de leurs proches » enlevés, a affirmé Thierry Parodi. Les membres de la délégation du CICR ont remis des articles d’hygiène, des nattes et des couvertures aux personnes enlevées, a-t-il annoncé.
« Le CICR est prêt à [répéter] les visites [autant de fois] que cela s’avérera nécessaire. A la demande des parties concernées, il pourrait offrir ses services en tant qu’intermédiaire neutre, afin de faciliter la libération de ces personnes » enlevées, indique le communiqué.
En décembre dernier, le CICR a facilité la libération de huit soldats détenus par une faction du MFDC dans le nord de la région de Ziguinchor. Les soldats venaient de passer un an entre les mains des indépendantistes.
La « zone rouge est atteinte », avaient averti en mars dernier des éléments se réclamant de César Atoute Badiate, l’un des chefs du MFDC. Les indépendantistes, qui se prononçaient ainsi, participaient à une rencontre tenue à Sao-Domingo (Guinée-Bissau), dans le but d’accélérer le déminage des terres de la Casamance.
« Au-delà de cette zone rouge, la sécurité des démineurs n’est plus garantie », avaient-ils déclaré.
APS