La ville de Louga est en passe de connaitre les problèmes fonciers les plus scandaleux de son histoire. Deux sites stratégiques, attribués à des tierces personnes dans des conditions douteuses alimentent encore les débats et met les services techniques de l’ Etat au banc des accusés.
La décision prise par les autorités compétentes, de délocaliser la Maison d’Arrêt et Correction de la ville de Louga, située au plein cœur de la ville et du marché central avait suscité l’engouement des riverains mais aussi des occupants des lieux qui avaient salué cette initiative. Mais cet engouement affiché cachait mal les intentions inavouées de beaucoup de responsables et fonctionnaires de l’ Etat de s’approprier ces parcelles que pourtant le régisseur de l’époque avait sollicitées en Novembre 2010 pour ses agents aux fins d’usage d’habitation. Requête qui a eu une suite favorable à la fois par la Direction de l’administration pénitentiaire par lettre en date du 15 Décembre de la même année et la Direction de Gestion et du patrimoine bâti de l’ Etat le 18 Septembre 2012. Et avec la « diligence » des services techniques locaux ( l’urbanisme, le Cadastre et les Domaines) les choses sont allées très vite car, le 06 Février 2013, la Commission de Contrôle des Affaires domaniales se réunit à Dakar pour donner le dernier avis estampillé « FAVORABLE ». Dès lors, les services techniques, ayant les coudées franches, se décident de procéder au morcellement du site appelé « Camps des Gardes » immatriculé sous le numéro : TF 19, après que les occupants des cantines qui jouxtent le site aient été sommés le 18 Février 2013, par le régisseur Bada Fall, (dont le seul tort est d’avoir hérité d’un dossier trouvé en instance) de « vider les lieux dans un délai de trente jours, occasionnant une marche de protestation de ces derniers. Seulement, la rapidité avec laquelle les « avis favorables » ont été donnés ont fait douter plus d’un sur un dossier qui a trouvé d’autres restés dans les tiroirs depuis près d’une décennie. Encore que le nouveau site affecté pour abriter la MAC n’est pas encore viabilisé, encore moins construit pour accueillir ses pensionnaires. Mais ce qui rajoute aux suspicions, c’est le flou qui entoure ce problème est que les services techniques, n’ayant pas associé la mairie à cette opération n’ont pas jusque là révélé le nombre de parcelles identifiées sur ce site dont certaines font l’objet de fortes spéculations d’opérateurs qui auraient déjà fait des acomptes sur les terrains objet de contentieux. Car, la mairie, qui en 1997, avait sollicité pour retaper les cantines et les rétrocéder à leurs occupants n’a pas, en tant que collectivité décentralisée, été associée à cette opération et s’est même vue attributaires de deux parcelles qu’elle a déclinées non sans exiger « l’arrêt de cette opération ».
La « bande Verte » : Une nébuleuse qui aiguise les appétits
L’autre problème foncier qui mobilise depuis plus de cinq ans toutes les énergies est celui dit de la bande verte. Cet espace, occupé de tout temps et légalement par des lougatois avait été, sur la base d’accords entre eux et la mairie dans les années quatre vingt, avait été désaffecté et réservé au reboisement pour au moins garder un espace vert qui s’inscrit dans la politique de lutte contre la désertification. Ces nombreuses familles déplacées et indemnisées ont été surprises de voir ce grand espace, qui va de l’Hôpital régional Amadou Sakhir M’ Baye jusqu’aux limites de l’ EFI de Louga attribué à un promoteur privé qui avait envisagé d’y édifier un centre commercial, une cité, un supermarché, entre autres pour un coût de plusieurs milliards de francs. A l’exception d’une autorisation de construire que devrait signer la mairie et les services de l’Urbanisme, le promoteur dispose de documents administratifs qui lui servent de prétextes pour démarrer son projet. Mais malgré des débuts assez timides, les populations et l’actuelle équipe municipale ont montré leur hostilité à ce projet du fait à la fois de devoir faire bénéficier ce grand espace à une seule personne pendant que des dizaines de familles y ont été délogées. Ensuite, les origines « douteuses » des fonds destinés à ce projet sont parmi les motifs de cette opposition des populations qui ont indexé certains services techniques d’avoir cautionné un fait qui, de toute évidence, reste une nébuleuse et suscite tellement d’interrogations que, la mairie, sous Aminata M’Bengue N’Diaye a non seulement dit sa désapprobation à ce projet, mais demandé aussi que « les travaux soient arrêtés » le temps d’y voir plus clair.
Ces deux affaires, en plus de douteuses attributions sur le périmètre communal totalement occupé, ont suscité des exigences de l’audit du foncier dans une ville où, les attributions de parcelles sont la source de toutes les contestations
Alioune Badara N’Diaye xalimasn.com
Attributions controversées du site de la Prison centrale et de la « bande verte »: Des scandales fonciers qui mouillent des services techniques de l’Etat
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