Djokhar Tsarnaev, accusé d’avoir commis avec son frère l’attentat de Boston, a laissé un message dans le bateau où il s’était réfugié : les victimes de l’attaque sont des « dommages collatéraux » des actions des Etats-Unis en Irak et en Afghanistan. « Quand vous attaquez un musulman, vous vous en prenez à tous les musulmans », affirme ce message, selon la chaîne américaine CBS, qui cite une source anonyme.
Le plus jeune des deux frères Tsarnaev, âgé de 19 ans, a écrit ces quelques mots au stylo sur le mur de la cabine du bateau où il s’était réfugié le 19 avril, dans le jardin d’un habitant de Boston, qui avait alerté la police. Alors blessé, il y mentionne également que son frère, âgé de 26 ans, tué la veille dans une fusillade avec la police, est un martyr désormais au paradis, et qu’il compte l’y rejoindre.
UNE PREUVE SUPPLÉMENTAIRE DE SON IMPLICATION
Cette information va dans le même sens que les propos tenus par Djokhar à l’hôpital lorsqu’il était interrogé par les enquêteurs, et constitue pour l’accusation une preuve supplémentaire de son implication dans l’attentat. L’un de ses amis, Robel Phillipos, accusé d’avoir menti aux enquêteurs après le drame, doit de nouveau comparaître vendredi devant un juge à New York.
Par ailleurs, un ancien rebelle tchétchène vivant aux Etats-Unis a affirmé jeudi à la radio « Voice of America » avoir rencontré à plusieurs reprises le frère aîné de Djokhar, Tamerlan Tsarnaev, mais nié avoir évoqué avec lui sa conversion à l’islam ou l’indépendance de la Tchétchénie. « Rien, jamais. Il n’a jamais parlé de religion, de politique ou d’autres choses de ce genre avec moi », a déclaré Musa Khadjimuradov, en indiquant que le FBI avait fouillé sa maison dans le New Hampshire (nord-est) et examiné ses ordinateurs.
La police a aussi arrêté deux autres étudiants, amis du suspect, Dias Kadyrbayev et Azamat Tazhayakov, originaires du Kazakhstan, qui sont accusés d’entrave à la justice après avoir récupéré dans sa chambre son ordinateur et son sac à dos, trois jours après le drame. L’avocat d’Azamat Tazhayakov, Arkady Bukh, a assuré jeudi que son client niait être impliqué dans l’attentat.
L’attentat de Boston a fait trois morts et plus de 260 blessés le 15 avril. Accusé d’utilisation d’arme de destruction massive, Djokhar encourt la peine de mort.