Exploitation de l’or de Sabodala: Comment le filon file sous le nez du Sénégal?

Crouler sous le poids de l’or et être pauvre. Kédougou se déchire dans un profond marasme qui ne sonne guère comme une sanction divine. L’or traduit une espérance qui devait être source de réjouissances pour cette ville, de l’avis de nos confrères de Direct Info. La porosité des frontières garantit l’absence de traçabilité de ce métal précieux. Les grandes compagnies minières favorisent aussi cette grande nébuleuse.

D’ailleurs, le journal révèle même qu’un avion transporte quotidiennement de l’or vers l’Afrique du Sud en totale opacité. A Sabodala, ni l’Etat, ni les populations ne sont en mesure de dire la quantité exacte extraite d’or. Le Fonds minier et social logé à la Présidence, loin de Kédougou, le mutisme de l’Etat, l’absence de comptoir participent à ce brouillard sous les cieux dorés de Diyabougou.Un ancien travailleur de la mine confie : « il y a un grand « deal » ici au niveau de la mine de Sabodala.

Chaque jour, un avion se pose ici pour venir récupérer des lingots d’or pour les convoyer en Afrique du Sud. C’est là-bas qu’on traite l’or pour en faire un produit fini. Tout ceci se passe sans que l’Etat ne lève le petit doigt, une grande nébuleuse… À l’intérieur de la société, nous travaillons en équipe, une équipe durant la nuit et l’autre durant le jour.

Personne n’est en mesure de dire la quantité d’or qui est extraite. La surveillance est de mise, avec les projecteurs qu’ils allument, on se croit en plein jour. On interdit aux travailleurs de baisser la tête. Ces investisseurs n’ont confiance en personne ».Quant au fils du chef de village de Sabodala, Moussa Sissokho, il souligne que « les populations de Sabodala souffrent de l’exploitation de l’or.

 La question de quitter le village n’est pas à l’ordre du jour mais il est important de parler. Nous avons été saisis par les autorités régionales et départementales comme quoi, il faut former un Comité de négociation pour la reprise des sondages. Ainsi, la société Téranga Gold Coopération qui exploite la mine, la seule réalisation qu’elle ait faite, c’est la Case des tout-petits.

C’est tout récemment qu’on nous a dit que la société, lors d’une réunion au ministère, a indiqué qu’elle a investi deux (2) milliards à Kédougou. Pour la localité de Sabodala, elle en a réalisé 300 millions de francs. On ne sait pas comment cette information est tombée ? Où sont ces réalisations ? Des réalisations de 2,5 millions d’euros, si cela existe, ne peuvent être masquées. Ils ont appuyé l’école avec un montant de 600 000 francs CFA. Aujourd’hui, notre village est confronté à d’énormes difficultés ».

 Le confrère journaliste, Soly Bourama Dabo, remarque toutefois que l’or est un avantage pour le Sénégal mais un malheur pour la ville de Kédougou. Un constat partagé lorsqu’on arrive dans cette ville qui ne ressemble pas aux autres qui n’ont pourtant rien dans leur sous-sol.

La mise en place de comptoirs devient aujourd’hui une nécessité. Ils peuvent permettre à l’Etat d’avoir le contrôle, on saurait alors qui achète et qui est vendeur. Ce qui permettra à l’Etat de gagner de l’argent par le biais des taxes mais également créera de la richesse pour les populations locales. Tout cela passe par une bonne organisation interne.

Senego