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Macky Sall ou les défis d’un homme de rupture

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Le président Macky SALL qui a passé trois ans dans l’opposition, était le candidat de la coalition « Macky 2012 ». Il a sillonné le pays après avoir été à la rencontre de la diaspora dans les grandes villes mondiales. Le 25 mars 2012, il remporte la présidentielle avec un score historique de 65,80 % des voix, contre 34,20 % pour le président Abdoulaye WADE.
Il s’est aussitôt attelé à la tâche dès son accession à la magistrature suprême. Très soucieux des préoccupations de ses compatriotes, il affirme avoir beaucoup réfléchi aux besoins du pays. Sa vision du développement repose sur un triptyque : Agriculture, Energie et Infrastructures.
Il a affiché sa volonté de bâtir une agriculture moderne pour atteindre l’autosuffisance alimentaire, redresser le secteur énergétique pour assurer aux ménages la fourniture continue de l’électricité à des coûts supportables et réaliser des infrastructures à l’échelle nationale.
C’est donc pleinement conscient des défis à relever, que le gouvernement a pris le parti d’inscrire son action autour de deux principes fondamentaux : la restauration d’un Etat protecteur des populations, le rétablissement d’un Etat transparent et efficient. Au regard de ces principes, l’entreprise de redressement économique et social national a été entamé autour des orientations du Chef de l’Etat, telles qu’elles sont déclinées dans le programme présidentiel « Yoonu Yokkuté ». Cette entreprise s’appuie sur cinq axes stratégiques majeures : (i) mettre fin aux injustices sociales ; (ii) assurer les bases du développement ; (iii) atteindre une productivité développante ; (iv) devenir un modèle de démocratie efficace ; (v) garantir la paix, la sécurité, la stabilité et l’intégration régionale. Le président SALL a pris d’importantes mesures sur le plan socio économique. Tentons d’en énumérer quelques unes :
La baisse de l’impôt sur les salaires : Elle est effective depuis janvier 2013 et se traduit par des gains de 15 000 à plus de 90 000 FCFA par mois, selon la catégorie salariale. L’Etat renonce, ainsi, à 29 milliards de Fcfa par an pour soutenir le pouvoir d’achat des ménages.
La promotion d’une nouvelle gouvernance verte : Elle repose sur une approche sectorielle articulée autour de la préservation des aires protégées, et de l’exploitation rationnelle des ressources forestières. Le président SALL a décidé de présider, chaque année, en septembre, une conférence nationale sur le développement durable.
La mise en place d’un observatoire national de la consommation : Cette structure sera sous la tutelle de la primature qui devra présider chaque trimestre, le Conseil national de la consommation (Cnc). Le ministère du Commerce, de l’Industrie et du Secteur informel ainsi que celui de l’Economie et des Finances devront en assurer le secrétariat technique.
L’indemnisation des invalides de guerre : Pour prouver que la Nation leur est reconnaissante, l’Etat se charge de leurs indemnisations à hauteur de dix millions de Fcfa. Le même montant sera versé aux familles de soldats décédés au combat. Cette mesure prend effet à compter du mois d’avril 2012.
La réforme du Code général des douanes : Après plus de 25 ans d’application et au regard de l’évolution des missions de l’administration des douanes et du contexte socio économique, les soldats de l’économie ont jugé nécessaire la mise à jour de la loi 87-47 du 28 décembre 1987 portant Code des douanes du Sénégal. La nouvelle version du Code général des douanes sera disponible en fin 2013, conformément aux recommandations de la mise en œuvre de l’Instrument de soutien à la politique économique (Ispe) conclu en décembre 2010 entre le Sénégal et le Fmi.
Agriculture : Nul n’ignore l’option du président SALL de faire de l’agriculture le moteur de la croissance économique au Sénégal. Le gouvernement compte s’appuyer sur la reconstitution du capital semencier pour relancer l’agriculture en lui donnant plus d’efficacité et d’efficience. A cet effet, l’Etat va consacrer près de 8 milliards de Fcfa à la subvention de graines sélectionnées qui garantissent une production de qualité. L’Etat va mobiliser 34 milliards de Fcfa pour le déroulement de la campagne agricole avec des quantités d’engrais revues à la hausse passant de 80 000t à 95 000 t. Le Brésil accordera une enveloppe de 85 millions de dollars, soit environ 38 milliards de Fcfa au Sénégal pour permettre l’achat de matériels agricoles. La suppression de la Tva sur le matériel agricole, la mise en place d’un Fonds de garantie des investissements prioritaires ( Fongip) pour les porteurs de projet notamment les femmes, la création d’une Université des métiers (Bac+3) dans chaque pôle économique, la sécurisation des exploitations agro-sylvo-pastorales familiales (près de 400 000) par une réforme foncière globale, l’aménagement des pistes de production et la réalisation d’infrastructures de stockage de conservation et de conditionnement, la création de six pôles de développement économique qui porteront la dynamique de notre Révolution agricole et la tenue, prochainement, d’un Conseil présidentiel sur l’agriculture et la sécurité alimentaire sont autant de mesures qui prouvent que le Chef de l’Etat attache une importance capitale au volet agricole.
Habitat social : Le président de la République a réaffirmé son ambition de rétablir la justice sociale en matière d’habitat social en facilitant l’accès à la propriété pour tous les sénégalais. Il a donné des instructions au Premier ministre pour la baisse de 5 à 1% des droits d’enregistrement relatifs à la mutation de propriété en matière d’habitat social. Préoccupé par rapport à la cherté des coûts du loyer au Sénégal et en particulier à Dakar, toutes les dispositions utiles devront être prises par le gouvernement pour inverser la tendance. A cet effet, un Comité dont la mission sera de réfléchir sur la question sera mis en place et proposera des solutions. Au terme de cette réflexion, une Commission nationale de régulation des coûts du loyer devrait être créée. La possibilité d’instaurer un dispositif solidaire d’aide personnalisée au logement est aussi à l’étude.
Accès au financement : Le démarrage du processus de mise en place du Fonds souverain d’investissement stratégique (Fonsis) et du Fongip ainsi que la finalisation de la création de la Banque nationale de développement économique (Bnde) sont autant d’instruments qui permettront de faciliter l’accès au financement qui est une des contraintes majeures que rencontrent les petites et moyennes entreprises (Pme).
Social : La revalorisation de 10% des pensions de retraite est effective depuis juillet 2012. L’allocation, dans le budget 2013, de 10 milliards de Fcfa pour la mise en place de la Caisse autonome de protection sociale universelle (Capsu) et la bourse de sécurité familiale dont les premiers transferts seront effectifs en 2013, sont des initiatives à saluer.
Energie : L’année dernière, 27 milliards de Fcfa ont été mobilisés en faveur du Fonds de soutien au secteur de l’énergie (Fse) pour soutenir les prix de l’électricité. Il est prévu l’élaboration d’un plan de production pour la période 2012-2017 pour la politique de mix énergétique, avec une puissance additionnelle attendue de 1490 MW à l’horizon 2017. Pour l’année 2013, une dotation de 105 milliards de Fcfa est prévue dans ce secteur.
Financement : La Bid a décidé d’octroyer un financement de 50 milliards de Fcfa en faveur de plusieurs projets sociaux. Dans le cadre de la Stratégie de partenariat avec la Banque mondiale, 302 ,5 milliards de Fcfa sera dégagée en direction de l’agriculture, de l’énergie, de la promotion de l’environnement des affaires, de la bonne gouvernance, de l’éducation et la formation, de la lutte contre les inondations et les catastrophes. La France, elle, a mobilisé 9 milliards de Fcfa pour l’amélioration de la santé maternelle et infantile. Les membres du Comité de politique monétaire (Cpm) de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), ont approuvé, le 3 juin 2013, à Dakar, un emprunt obligataire à émettre par l’Etat du Sénégal sur le marché financier régional pour un montant de 172 milliards de Fcfa . Ce financement permettra d’accompagner le Sénégal dans la réalisation de ses objectifs en investissements dans les infrastructures socio-économiques de base .
Gestion économique et financière, maîtrise des déficits et réduction du train de vie de l’Etat : Les premières actions du gouvernement ont consisté à un ajustement des dépenses pour contenir le déficit budgétaire à 6,4% du Pib; déficit qui allait se situer à 8,2% du Pib, niveau insoutenable pour les finances publiques. Il a donc fallu l’annulation de dépenses jugées non prioritaires d’un montant de 61,2 milliards Fcfa. La rationalisation des dépenses permanentes (téléphone, d’eau et d’électricité) a eu comme conséquences : une réduction de 1,2 milliard de Fcfa des factures de téléphone ; une réduction de 608 millions de Fcfa des factures d’eau de l’Administration entre juillet et décembre 2012. En outre, 59 directions et agences ont été supprimées. Il a été procédé aussi à une rationalisation des effectifs et du nombre de missions diplomatiques et consulaires. Il convient de souligner une hausse de 186,33 milliards de Fcfa en valeur absolue des ressources totales de la Loi de finances initiale (Lfi) pour l’année 2013 (2 531,116 milliards de Fcfa contre 2 344,786 milliards de Fcfa en 2012). On constate aussi un accroissement de 81,4 milliards de Fcfa des dépenses en capital et une baisse des dépenses courantes d’un montant de 14,2 milliards de Fcfa dans le budget 2013. Concernant la dette publique, il est à noter que le recours aux emprunts non concessionnels a été limité. Pour l’année 2013, une dotation de 202,4 milliards de Fcfa est prévue pour les investissements dans les infrastructures, et 332 milliards de Fcfa pour les secteurs sociaux.
Réduction des Prix : 8 milliards de Fcfa ont été dégagés pour supporter la réduction des prix des denrées entre avril et décembre 2012 en vue de soutenir le panier de la ménagère. Plus récemment, en mai 2013, les prix du riz, de l’huile et du sucre ont été homologués. Au total, 15 produits sont visés.
Finances Publiques : Le Conseil des ministres de l’Uemoa a adopté, depuis juin 2009, 6 directives du cadre harmonisé des finances publiques. Il est heureux de constater que le Sénégal est le seul pays membre à avoir transposé l’ensemble des premières directives des finances publiques.

Par Marie Bâ AIDARA * Economiste
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