Le Djaay Taar et le Mbarane des Modou-Modou produisent un opium qui engourdit le génie de notre société. En Europe et en Amérique, les entreprises déposent bilan jour après jour, et les courbes du chômage grimpent de manière exponentielle. La priorité nationale est de mise pour l’accès au marché de l’emploi. Les immigrés, qui dans leur grande majorité occupent des emplois peu qualifiés, sont touchés de plein fouet. Il est dès lors choquant de voir la mégalomanie de Modou-Modou qui, en vacances au pays d’origine, exhibent avec fierté des signes factices de richesse extérieure, applaudis par une société en perdition.
Sénégalaises, méfiez-vous du Bling-Bling des Modou-Modou
Mais qui est ce nouveau prince charmant, couronné de devises, qui a la cote Sénégal ? C’est le Modou-Modou qui fait tout en grande pompe quand il revient au pays. Depuis l’aéroport de Dakar, ceux qui l’ont connu avant son exode peuvent constater sa métamorphose radicale : le teint clair harmonisé, à la place du noir charbon qui éclipsait la nuit, le blouson 100% cuir, à la place du Thiaya (Sarouel sénégalais) ou Sabador (boubou traditionnel sénégalais) qui le distinguaient ; la chaine en or 24 carras à la place de celle en bronze ou inox qui lui tordait le coup ; le Smartphone dernier cri toujours collé à l’oreille, à la place du double-puce chinois qu’il avait acheté à 3000 francs CFA au Roukhou Djiné de Colobane (Marché Noir). Et le clou du scénario, c’est sa voiture aux jantes dorées, à la place des Cars rapides et Ndiaga Ndiaye qu’il ne prenait jamais sans faire du wakhalé (marchandage).
En un mot, c’est une nouvelle Star. Et en tant que Star, c’est un produit rare. Tout le monde se l’arrache, et il en est conscient. S’il vient d’Italie il va saturer son wolof avec des Pronto et Va bene pour rappeler aux locaux qu’il est un « Venant ». S’il vient des USA il va nous tympaniser avec ses «You know’ I mean » et « What’s up nigger ». Et s’il vient de France c’est encore pire : quand il parle il n’arrête pas de siffloter des « Whesh-whesh » et des « Cheu-Cheu», surtout si c’est une Fatou-Fatou.
Dans une société ravagée par la pauvreté, il pense que tout lui est permis avec ses euros ou dollars épargnés pendant des mois, voir des années. Aucune fille ne devrait lui résister. Et lorsqu’il repère une charmante ou sexy demoiselle dont le copain, étudiant ou chômeur, ne parvient même pas à lui offrir de faux cheveux naturels chinois, il n’aura aucune vergogne à dégager celui-ci pour s’imposer. Si la fille refuse ses avances, il va user de la force de persuasion de l’argent pour avoir son « Oui ». Pour garder cette charmante créature à lui seul, il va amadouer sa famille avec des cadeaux, et improviser un mariage en brandissant une forte dot, pouvant aller jusqu’à deux millions de francs CFA (3000 euros). La fille finira par céder, sous la pression de sa famille qui lui aura fait des remontrances du genre : « pourquoi tu resterais avoir ton copain étudiant qui n’a pas même pas de quoi acheter du savon pour laver son unique pantalon jean » ?
En agissant ainsi, le Modou-Modou soutient le bouleversent de nos mœurs et de notre organisation sociétale. L’argent et l’ostentation deviennent les seules valeurs qui fondent et nourrissent les rapports sociaux. A tort, il fait croire à la population qu’il est facile de se faire rapidement de l’argent en Europe. Il encourage ainsi les jeunes candidats à l’émigration clandestine. Persuadés qu’ils feront rapidement fortune en Espagne, en Italie ou en France, ils sont prêt à endetter leur famille et à payer jusqu’à 4 millions de francs CFA (6000 euros) pour obtenir un visa pour l’Europe. Une fois en Europe, ils se rendent compte que la vie enviée du Modou-Modou n’est qu’une illusion provoquée. Ils se retrouvent vite sans papiers et sans boulot, obligés de dormir jusqu’à 6 dans un chambre de 12 m². Loin de la Téranga sénégalaise, ils découvrent la cruauté des villes européennes, les humiliations, les égoïsmes, le mépris, le déracinement, l’insolence des maisons hermétiques aux inconnus et les arrestations policières au faciès.
Les sommes qu’ils vont bricoler ça et là avec de petits jobs au black, ne leur permettent même pas de rembourser sur deux ans les frais de leur voyage. Se profile alors à l’horizon la tentation de l’argent facile.
Face à la déchéance, les plus audacieux peuvent se laisser enrôler dans des relations immorales ou des business illégaux. Malgré ce pétrin, le Modou-Modou est attendu de pied ferme aux pays, par une société qui ne rate aucune occasion pour lui arracher une plume, jusqu’à ce qu’il ne puisse plus voler de ses ailes pour rejoindre l’Europe.
Modou-Modou, méfiez-vous du Mbarane ! (Michetonnage)
Les Modou-Modou sont considérés comme des pigeons à déplumer par beaucoup de sénégalais. Leurs premiers bourreaux sont les jeunes filles fashion et coquettes. Conscientes que les Modou en vacances ont les poches remplies d’argent, elles usent de tous les stratagèmes pour leur soutirer un tribut. Il arrive que le Modou-Modou kiffe une sénégalaise dont il à vu les photos sur un album, une vidéo de mariage ou sur les réseaux sociaux. La drague se passe à une vitesse vertigineuse et s’enchaine avec une Phone-love ou une Cyber-Love. Modou-Modou, épris, commence à envoyer des cadeaux et de l’argent. En contrepartie il reçoit régulièrement des « Bébés je t’aime, tu me manques » et des photos qui lui sont dédiées. Jusque là rien de grave. Ce qui est regrettable c’est de constater que beaucoup de ces jeunes filles considèrent les Modou-Modou comme des « Mbarane », des vaches-à-lait qu’il faut traire à volonté jusqu’à tarissement. Ces michetonneuses, au penchant immodéré pour les grandes marques et le luxe, parlent souvent de « sama doff bi », pour désigner leurs faux-amoureux à distance, qu’elles dépouillent cyniquement : Chéri envoies moi un Smartphone ; Chéri ma mère est gravement malade, envoies 200 euros STP ; chéri c’est la Tabaski et je n’ai encore ni Bazin, ni de cheveux naturels ; chéri l’ordinateur que tu m’as envoyé est dépassé, envoies moi autre, un triple Core, pour qu’on puisse causer sur Skye, etc. Et chéri lui, crédule qu’il est, ampute toujours son maigre épargne pour satisfaire sa dépouilleuse de dulcinée.
A cela s’ajoute la complicité des mères qui encouragent leurs filles dans ces relations intéressées, avec des Modou-Modou qu’elles glorifient sans les connaître vraiment. A cause du parfum de son argent, les questions relatives à son appartenance sociale, sa moralité, son passé judiciaire, n’ont plus d’importance. Au contraire la mère de la fille ira voir le marabout-charlatan du coin pour forcer la volonté du Modou à marier sa fille. Le père, jadis jaloux, va bénir les soirées nocturnes que le Modou passe avec sa fille, jusqu’à tard dans la chambre de celle-ci. Parce qu’en faisant son salamalec, Modou a dû glisser un billet neuf de 10 000 francs entre ses mains.
Les effets pervers de cette infamie
Le Bling-Bling et le michetonnage des Modou-Modou banalisent l’escroquerie sentimentale, qui cause beaucoup de dégâts sociaux. Il arrive que le Modou-Modou, après son mariage-éclair et son retour en Europe, se fasse relayer par l’ex-copain de sa femme qu’il a injustement écarté. Ce qui crée souvent des doutes au niveau de la paternité de l’enfant issu du mariage. Nous avons été consulté par plus d’une centaine d’émigrés qui se plaignent d’avoir été trahis et éjectés du domicile conjugal par leurs épouses, quelques temps après qu’ils les aient amenées en Europe. C’est injuste ! Mais ils arrivent aussi que des Modou fassent un mariage-éclair au pays, consomme celui-ci, et une fois de retour en Europe, négligent ou oublient leurs femmes. Ils n’envoient plus d’argent, sinon des miettes, sporadiquement. Pendant que la femme, qui n’aura pas vu son mari pendant deux ans, voir plus, déprime dans l’angoisse, le Modou se la coule douce avec une copine ou une concubine en Europe. C’est aussi injuste ! Il arrive par ailleurs que le Modou fasse venir sa femme-éclair en Europe et veuille la réduire en domestique. Si celle-ci souhaite s’intégrer, faire une formation, trouver un bon emploi, le Modou s’y oppose par jalousie ou machisme. Alors le couple sombre dans une déchirure profonde qui n’aura d’issue que par le divorce. Il arrive enfin que la michetonneuse se fasse michetonner : Une jeune fille séduit le Modou en vacances juste pour lui soutirer de l’argent, mais ce dernier, encore plus filou, lui promet monts et merveilles, la michetonne sexuellement et repart en Europe sans même dire au revoir.
Les Modou-Modou par leur Bling-Bling, et la société sénégalaise par sa cupidité, sont complices des vagues migratoires clandestines. En incitant nos jeunes à la concurrence dans la réussite rapide, ils les forcent à l’exil économique et les condamne au supplice.
Jeunes frères, L’Europe n’est pas cette caverne d’Ali Baba dans laquelle il suffit de dire « sésame, ouvre-toi » pour que l’euro coule à flot. Ayez une formation ou métier avant de tenter l’aventure. A défaut, la galère vous y attend. Un Modou-Bling-Bling ne vous le dira pas, car ça gâcherait son « deal ».
Modou-Modou, stop au mirage qui fait rêver nos jeunes frères d’un eldorado qui n’existe que dans la mythomanie ! Ensemble, écrasons cette infamie qui dégrade nos mœurs et ternit la réputation des sénégalais, ici et là-bas. Vous gagnerez plus à investir au pays et à vous préoccupez de la question névralgique du retour réussi, au lieu de vous livrer à une compétition de folie des grandeurs.
Mais heureusement, tous les Modou-Modou ne sont des «Djaay Taar».
Aliou TALL
Président du RADUCC (Réseau Africain de Défense des Usagers, des Consommateurs et du Citoyen)
Paris – Dakar.
Email : [email protected]
Felicitations pour la clairvoyance de vos idees. je suis en europe depuis des annees mais ce que vous decrivez est reel. freres et soeurs qui sont restes au Senegal, faites attention et ouvrez grand vos yeux et vos oreilles, DUNDE BOU NEEX SENEGAL LA AME, FI DARA NEKOU FI LOUDOUL LIGUEYE-KEURGUI ET UN FROID DE CANARD, ne vous fiez pas aux illusions. l’eldorado n’existe pas. merci et bonne journee DIAM AK DIAM
Hey DJ TALL ya ngui gnouy wagni dé :-). Mais nak tu as raison il fo gnou arrêter woudjé bi té djéma investir rèw ma. Et puis djoloff da gno fohh ni khalissou Modou Modou neige la. Gnoko wara bagn