Papis Demba Cissé aspire à booster l’élan de développement du Pakao de ses origines. Une ambulance pour l’hôpital régional, réfection de la grande mosquée de Sédhiou, des matériels sportifs, tels sont les actions réalisées par la star de Newcastle qui dit défier quiconque de penser qu’il est déraciné. D’autres activités seront menées pour boucler le séjour de cinq jours de Papis Demba Cissé à Sédhiou.
L’international du football ne sait pas uniquement marquer des buts. Des actions de développement, il sait aussi en faire là où il faut. Papis Demba Cissé la star de Newcastle s’investit dans le social pour son terroir Sédhiou. Du vendredi 28 juin jusqu’au mardi 2 juillet, diverses activités seront menées par ce footballeur, son équipe et tous les jeunes de la ville.
Face à la presse, le pensionnaire de l’équipe nationale du Sénégal a des larmes à la voix lorsqu’il décrit la situation dans laquelle baigne toujours sa ville, une pauvreté qu’il déplore. Mais il n’a pas choisi uniquement des mots pour le déplorer. Il a préféré agir par des actes. Cet amoureux du ballon rond est aussi amoureux de sa ville natale. «Même si je vais mourir, je vais représenter Sédhiou. J’ai toujours nourri cette ambition de sortir Sédhiou de l’ornière afin de lui redorer son blason», a-t-il confessé.
Papis Demba Cissé témoigne des cas d’accidents mortels de patients en cours d’évacuation. «J’ai eu à sillonner tous les départements de la région, dans des localités les plus reculées. J’accompagnais le chauffeur de l’ambulance de l’ancien district de Sédhiou (aujourd’hui devenu Centre hospitalier régional) qui était un ami de mon père, au temps où mon papa travaillait à cet établissement. J’étais témoin, lors des évacuations sur Ziguinchor, des malades qui rendaient l’âme en cours de chemin à cause des nids-de-poule sur les routes, mais aussi de la vétusté de l’ambulance qui assurait le transport».
D’où, cette volonté de doter le centre hospitalier régional d’une ambulance médicalisée qui sera remise ce mardi. «Cette ambulance sera remise au centre hospitalier régional afin d’assurer l’évacuation des malades sur Kolda ou sur Ziguinchor», promet-il.
Interpellé sur le coût de l’ambulance, Papis martèle qu’il ne dira jamais combien lui a coûté le véhicule.
Et se rappelant certains temps forts de sa jeunesse, il dira ceci : «Je connais mieux que quiconque Sédhiou. J’ai pratiqué tous les métiers, ici à Sédhiou. J’ai pêché, j’étais menuisier, et autres. J’ai dormi dans beaucoup de maisons d’amis. Pour vous montrer que je suis fier d’être Sédhiois et je me comporte ainsi partout où je suis», nous confirme-t-il.
«C’est pourquoi, je défie quiconque de penser que je suis déraciné. J’ai entendu des gens me dire que je ne parle plus mandingue. Ceux-là, j’ai envie de me jeter sur eux et de me défouler. Mais, on ne répond pas à la provocation», affirme le joueur de foot.
Mieux, Papis a tenu à préciser qu’il «n’est pas en train de faire la grande gueule !», comme aiment le juger certains Sédhiois. «Tout ce que je peux faire pour Sédhiou, je le ferai sans m’exhiber», fulmine-t-il.
Auparavant, il a tenu à rendre une visite de courtoisie aux différentes autorités administratives.
La réhabilitation de la grande mosquée, une œuvre qui lui tient à cœur
Toiture défoncée qui suinte, murs du bâtiment fissurés, des fenêtres détraquées, la mosquée ne mérite pas ce triste tableau. C’est ce qu’a compris Papis Demba Cissé qui, au lieu de doter des jeux de maillots aux différentes Asc de Sédhiou, a vu loin. «C’est de rendre plus accueillant la maison de Dieu, là où converge toute la population. Je crois que la jeunesse a également besoin de cela. C’est mieux que de distribuer tout le temps des maillots ou chaussures de sport».
La réhabilitation de la grande mosquée lui tient à cœur. Ainsi, du samedi dernier jusqu’à ce lundi, des hommes, des femmes, des jeunes, maçons, carreleurs, charpentiers, menuisiers, plombiers… se sont levés comme un seul homme pour mettre la main à la pâte et prendre part aux travaux de réhabilitation de cet édifice religieux. Ces travaux sont initiés par l’international sénégalais Papis Demba Cissé.
«C’est une grande fierté pour nous de venir soutenir les actions d’un fils du terroir, qui ne l’a pas fait uniquement pour lui, mais pour toute la ville et même pour toute la région, car il s’agit de la grande mosquée», atteste Modou Sy, enseignant. Même satisfaction exprimée par la plupart des personnes rencontrées à ce lieu.
Le joueur de Newcastle se réserve le droit de révéler le montant de l’investissement de son projet. Même si des rumeurs ont plané à travers la ville affirmant que Papis Demba Cissé aurait investi pour ce projet 6 milliards de francs. «Si j’avais ces 6 milliards, je les aurais investis à Sédhiou. Mais, je ne vais pas vous dire combien me coûte ce projet».
Il faut tout juste rappeler que le comité de gestion de la grande mosquée avait lancé un appel aux bonnes volontés pour la reconstruction de la grande mosquée dont le recouvrement de fonds est évalué à «600 milliards de francs».
Papis Demba nourrit également le vœu de réaliser d’autres projets dans d’autres domaines comme l’éducation, les postes de santé…
Il a lancé un appel à la jeunesse qu’il «exhorte à se battre, à se souder et à aspirer à relever demain le défi de leur terroir. C’est la jeunesse qui peut construire sa ville et personne ne viendra le faire à leur place. Je les encourage à poursuivre les études et en même temps à pratiquer, pour ceux qui le veulent, le football».
Des matériels ont été offerts à des équipes de football comme Club Entente et Ucas de Sédhiou. D’ailleurs, l’équipe féminine de foot de Sédhiou en a bénéficié. Un match d’exhibition et de gala suivi d’un grand concert offert à la place de l’Indépendance seront organisés pour boucler le séjour de Papis Demba à Sédhiou.
Pour le stade multifonctionnel de Sédhiou, Papis soutient avoir déjà entamé des discussions avec le gouvernement et qu’il poursuit les discussions avec les autorités locales et les cadres de la ville pour voir ensemble les voies et moyens de sa construction. «Je n’aime pas faire des promesses. J’agis par des actions», lance-t-il.