Le Fouta, contrée connue pour son conservatisme, a abrité mardi le lancement de la Quinzaine nationale de la femme sous le thème global de ‘l’autonomisation des femmes et de la parité’.Ces dernières ont également été sensibilisées sur le gaspillage et le remboursement des crédits.
(Envoyée spéciale) – Le lancement officiel de la 28e édition de la quinzaine nationale de la femme s’est déroulé avant-hier à Fanaye Diéry, dans le département de Podor. L’événement a mobilisé les autorités locales de la région de Saint-Louis, mais également les ministres de la République natifs de la contrée du Fouta, notamment Amadou Niang, en charge du Commerce, et Oumar Sarr, par ailleurs maire de Dagana. Les populations également ont répondu à l’appel.
Les femmes, vêtues de blanc, ont ainsi célébré la 28e édition de la quinzaine, placée sous le thème ‘Promouvoir l’autonomisation des femmes pour un développement durable : Enjeux et défis de la parité homme/femme au Sénégal’. ‘Le choix du thème ainsi que le format des activités centrées sur l’identification des priorités visent à faire émerger les mesures significatives, durables et structurantes permettant d’inverser la tendance à la féminisation de la pauvreté, et à améliorer, de façon irréversible, la condition féminine dans notre pays’, explique le ministre d’Etat, en charge de la Femme et de la Famille. Elle indique, également, que cette quinzaine ‘marque l’an 1 de la parité dans notre pays et ouvre le dernier quinquennat de l’échéance fixée pour les Omd dont la troisième porte sur l’autonomisation de la femme et l’égalité des sexes’. Selon Ndèye Khady Diop, le président Wade et les autres démembrements de l’Etat sénégalais ont aboli la sous-représentation des femmes dans les institutions publiques et ouvert un boulevard vers l’autonomisation, ‘passage obligé vers le développement’.
La parité votée par le Parlement sénégalais n’est pas bien comprise par les populations. Aussi l’accent a-t-il été mis sur le sens de cette loi, dont l’objet de renforcer la présence des femmes dans les fonctions électives. ‘La parité dont on parle s’arrête là’, rassure le ministre de la Famille.
Les responsables d’organisations de femmes, intervenant à l’occasion, ont invité la tutelle à mettre les bouchées doubles pour le financement et l’accompagnement des femmes dans leurs activités créatrices de revenus. Les femmes du Fouta et du Walo ont rappelé qu’elles ont toujours exercé dans les mêmes domaines que les hommes ; que ce soit l’élevage, la pêche, le travail de la terre. Aussi ont-elles exprimé des besoins d’assistance technique et financière pour être plus productives. Les femmes ont, en outre, été sensibilisées sur le gaspillage et le remboursement des crédits.
Trois innovations sont retenues pour l’édition de cette année. La première, c’est l’instauration des échanges au niveau départemental et régional afin d’amener les femmes à participer au processus d’identification des obstacles à l’autonomisation. La deuxième innovation concerne ‘le développement de la culture d’évaluation’. Les activités à tous les niveaux seront évaluées pour une ‘capitalisation’ des résultats obtenus. La dernière innovation concerne les uniformes. A la place, toutes les femmes, à l’image de ce qui s’est fait à Fanaye, sont invitées à s’habiller en blanc, sans achat de nouveau tissu.
Khady BAKHOUM
WALF.SN
