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Awa Ndiaye parle enfin !

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Awa Ndiaye a enfin décidé de briser le silence dans lequel elle s’était emmurée depuis la chute du régime libéral et de mettre fin à son hibernation politique. Samedi dernier, elle a organisé une assemblée générale dans son fief (Ndiolofène) au cours de laquelle elle a annoncé sa candidature à la mairie de Saint Louis, sous la bannière d’un mouvement citoyen. Dans l’entretien qu’elle nous a accordé, l’ancienne ministre de la Culture s’est expliquée sur les raisons qui l’ont poussée à briguer le fauteuil de maire avant de tendre la main à tous les Saint louisiens.

L’As : Vous êtes revenue à Saint-Louis où vous avez tenu une assemblée générale avec vos troupes. Qu’est-ce qui justifie cette descente ?

Awa Ndiaye : Disons que c’est un nouveau départ. Après plusieurs mois de réflexion, d’analyse, d’observation, mes troupes et moi avons décidé de repartir ensemble, non pas à la conquête, mais au service de Saint-Louis. Parce que ce dont il est question ici, c’est la collectivité communale. A l’approche des élections locales, nous avons pensé, après mille réflexions, qu’il était de notre devoir de nous remobiliser. Comme toute citoyenne, je revendique aujourd’hui la possibilité de travailler pour ma commune. Mon ambition est d’être au service de Saint-Louis.

Je voudrai rappeler que ces dernières années, nous avons accompli beaucoup de choses à Saint-Louis. Nous avons profité de notre engagement politique pour nous intéresser de très près à la vie des Saint-louisiens. Et avec les moyens et l’instrument dont nous disposions, nous avons essayé autant que faire se peut d’aller au devant des Saint-louisiens et de nous mettre à leur service. Même si de nombreuses choses ont été faites à Saint Louis, il reste encore beaucoup à faire. Les populations sont en manque d’équipements sanitaires, d’établissements scolaires. Par exemple à Darou et Guinaw Rail, les enfants font de longues distances pour aller à l’école. C’est notre devoir de nous atteler à ce que ces injustices soient réparées, à ce que ces services de première nécessité puissent être mis à la disposition des populations saint-louisiennes. Il faut que l’on s’attèle à la gestion des ordures à Saint-Louis. Il faut qu’on regarde comment la régler de façon définitive pour que Saint-Louis qui est un site touristique mondialement reconnu, puisse retrouver la propreté qui doit être la sienne.

Il est anormal, comme je l’ai fait pendant des années, qu’un ministre soit obligé d’offrir des branchements d’eau à ses militants. Non, ce travail doit être pris en charge par la commune.

On a l’impression que vous lorgnez le fauteuil du maire de Saint Louis. Seriez vous candidate aux prochaines élections locales ? 

Je serai candidate aux élections locales de 2014 parce qu’il y a mille et une choses encore à faire pour les populations de Saint-Louis. Je veux continuer d’apporter ma pierre à l’édifice, mais je veux le faire dans un mouvement citoyen dont le nom sera connu dans 15 jours. A ce propos, je tends la main à tous les responsables des mouvements citoyens et toutes les personnes de bonne volonté qui se sont sentis le devoir de mettre la main à la pâte pour le bien des populations saint-louisiennes. J’irai les voir personnellement pour leur demander de travailler ensemble afin de réaliser nos projets et ambitions pour notre ville. Nous allons réfléchir et pourquoi ne pas penser à la perspective dans le cadre de la phase 3 de la décentralisation. Pourquoi ne pas penser à découper Saint-Louis en communes d’arrondissement. Par exemple, Pikine est un quartier extraordinaire en termes de besoins, de services, de demandes de proximité qu’il faudra un jour ou l’autre régler. Sous quelle forme, faut-il régler ces questions ? Sous quelle forme faut-il attaquer les problèmes de Guet-Ndar ? Il faut que les populations de Saint-Louis réfléchissent et prennent en charge le destin de leur commune.

Pourquoi avez-vous décidé de briguer la mairie sous la bannière d’un mouvement citoyen et non du Pds  auquel vous appartenez?

Ameth Fall «Baraya» est un frère. Je lui donne toute la confiance qu’il veut pour effectuer le travail qu’il a à faire pour le Parti démocratique sénégalais (Pds). Mais, je demeure persuadée que le problème des collectivités locales ne se règle dans un cadre politique. Et tant qu’on n’aura pas compris qu’il faut dissocier la politique du service public local, les problèmes vont demeurer. La gestion d’une collectivité locale doit être confiée à des experts et des citoyens proches des populations, qui sentent leurs problèmes et qui sont déterminés à les résoudre. Tant  qu’on n’aura pas compris cela, il y aura toujours des difficultés. Pour moi, la meilleure voie n’est pas celle politique. Il est évident qu’on ne peut pas empêcher les partis politiques d’être en lice et de briguer la mairie, mais moi je crois en un autre chemin.

Cette conviction fait elle partie des leçons que vous avez tirées des locales  de 2009 ?

Bien sûr qu’on a tiré des enseignements des élections locales de 2009,  mais il ne s’agit pas seulement de ces échéances électorales. Ce sont les analyses que nous avons faites depuis 2003, date de notre engagement politique. Nous nous sommes imprégnée, durant toute cette période, des besoins des populations. Nous avons remarqué que la plupart du temps, les politiciens ne règlent pas les problèmes des populations. Il se trouve que j’aime Saint-Louis et il se trouve que  j’ai envie qu’elle soit la ville la plus belle, la plus propre, la mieux équipée. Il faut que les jeunes, les femmes, bref toutes les couches de la population travaillent pour se prendre en charge. Nous avons beaucoup de projets pour la commune et je voudrai pouvoir participer à faire de Saint-Louis la ville lumière du Sénégal.

Comptez-vous uniquement sur le soutien de la société civile?

Je ne peux pas dire que je vais compter uniquement sur la société civile parce que moi-même, j’ai une base militante sur laquelle je vais m’appuyer. Le message que je veux lancer s’adresse à toutes les populations et les responsables des mouvements citoyens. S’il est vrai que leur ambition est le bien-être des populations, alors nous devons trouver un terrain d’entente et nous mettre ensemble pour travailler. Si les populations sont préoccupées par l’avenir de leurs enfants, leur éducation, leur santé, leur environnement, je pense qu’elles comprendront mon discours et répondront à mon appel.

LAS

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