Le Sénégal, à l’instar des autres pays musulmans, se prépare pour le jeûne du mois de Ramadan. A cette occasion, il règne un décor assez inhabituel dans les marchés dakarois. Les étales sont bien fournies en vue de ravitailler la clientèle de tous les produits nécessaires. Néanmoins certains commerçants font état d’une possible pénurie de sucre. Du côté des clients on déplore la cherté des marchandises. Reportage aux marchés de Tiléne et de Castors.
Il est 15 heures au marché Tiléne de Dakar. En cette après midi de lundi 8 juillet, le marché grouille de monde malgré la forte chaleur qui dicte sa loi. Trouvé devant sa boutique de denrée alimentaire, Alpha Mass Diallo, la quarantaine révolue, très à l’aise dans sa chemise blanche assortie d’un pantalon de la même couleur, a annoncé qu’avec l’approche du mois béni de Ramadan les dattes sont en quantité suffisante dans le marché. «Je ne pense pas que cette année, il y aurait de pénurie de dattes au Sénégal. Nous disposons de toutes les qualités. Il y a les dattes qui viennent du Mali, de la Tunisie et de Dubaï. Les prix sont accessibles à toutes les bourses: entre 1500 et 2000 FCfa le kilogramme», indique-t-il.
Abondant dans le même sens, Dame Gueye, confortablement assis derrière le comptoir d’une grande alimentation, soutient que les dattes ne vont pas manquer durant ce mois béni de Ramadan. Toutefois ce commerçant, drapé d’un caftan noir n’a pas manqué de signaler la possibilité d’une pénurie de sucre durant ce mois. «Ici nous avons tous ce dont le jeuneur a besoin pour la rupture du jeûne. Du riz, du lait, de l’huile, des pots de beurre et de chocolats. Les clients aussi viennent en masse pour acheter. Par contre, notre seul souci, c’est le sucre car il risque d’y avoir une pénurie pendant le Ramadan. J’ai déjà terminé mon stock de sucre et jusqu’à présent, je ne peux en trouver», précise-t-il, l’air inquiet.
Du coté des clients, même si on s’accorde sur la quantité suffisante des denrées de premières nécessité, on se plaint toute fois de la cherté des produits. «Il est vrai que nous avons tous dans le marché, mais les prix n’ont pas baissés, comme le disent les vendeurs», a déclaré Astou Ndiaye, une dame d’une cinquantaine d’année, trouvé en pleine marchandage
Autre marché, même constat. A l’image de Tiléne, Castor également vit au rythme des préparatifs du mois de Ramadan. Dans les boutiques de grossistes comme chez les petits détaillants, les étales sont bien fournies. Trouvée dans sa boutique, Fatime Anne, billets de banques en main, l’air fatigué, rassure quant à une possible pénurie. «Il n’y aura pas de rupture, on a fait le nécessaire pour que tous les produits alimentaires soient disponibles, rien ne manquera d’ici la fin du mois», soutient-elle.
Seulement, elle déplore le coût assez élevé de certaines denrées comme le sucre, dont le sac de 50 kg est vendu à 27500 FCfa. Son point de vue est partagé par les femmes qui s’attèlent à trouver les condiments nécessaires en vue des 30 jours de jeûne. Mariama Sarr, panier à la main déambule entre les boutiques à la quête de provisions. «Vu qu’on se prive de nourriture toute la journée, il faut qu’à l’heure de la rupture du jeun, on puisse manger à sa guise», s’exclame-t-elle. Interrogée sur la cherté de la marchandise, elle reconnaît que les coûts sont élevés. Mais avoue que le début du mois de ramadan coïncidant avec la fin du mois, les choses ne se font pas trop ressentir. Nonobstant, il faut juste faire un réajustement sur les provisions mensuelles.
Loin des marchés, la veille du Ramadan se fait également sentir dans les super marchés qui sont dans une rude concurrence. Certains ont même baissé les tarifs en vue d’atteindre la clientèle. Les préparatifs du mois de Ramadan ne se limitent pas uniquement à l’achat de produits alimentaires, certaines femmes en profitent pour changer la vaisselle et les ustensiles de cuisine. Les casseroles, les tasses, des assiettes en passant par les théières se vendent comme de petit pain.
Assis devant son étale au marché Tiléne, Modou Fall, la trentaine révolue, très enthousiaste, affirme avoir senti une amélioration de son chiffre d’affaires. «Comme tous les mois de Ramadan, nous vendons plus à la vielle du mois bénit. Les femmes veulent tout changer, et cela ne peut qu’être bénéfique», lance-t-il.
Avec Ndèye Aminata CISSE (Stagiaire)