On en sait davantage sur les raisons qui ont présidé au choix du groupe Wal Fadjri de ne pas prendre part à la rencontre entre les patrons de presse et le président Macky Sall, vendredi dernier. Eclairages et explications de son Président-directeur général, Sidy Lamine Niass.
Si le groupe Wal Fadjri n’a pas pris part à la rencontre entre les patrons de presse et le président Macky Sall, vendredi dernier, c’est pour des raisons bien évidentes. Le Président-directeur général du groupe de presse du Front de terre donne les raisons de ce boycott : «Nous avons décliné puisque nous n’avons pas voulu aller quémander quoi que ce soit. Nous sommes une entreprise comme les autres et sommes astreint aux mêmes obligations que les autres. Par conséquent, nous avons demandé un arbitrage au directeur général des Impôts et Domaines sur le redressement fiscal dont nous sommes l’objet et dès que l’on s’entendra avec le fisc sur le montant faisant l’objet de contestations de notre part, nous allons payer.
Autrement dit, nous ne sommes demandeur d’aucune faveur de la part du chef de l’Etat et nous ne serons pas, par conséquent, de ceux qui pensent qu’il faut quémander. C’est le premier point qui m’a poussé à ne pas y aller, en dehors du fait que nous ne sommes pas membres du Cdeps». En effet, c’est vendredi dernier, vers 15 h, que le secrétariat de la présidence de la République a contacté Sidy Lamine Niass pour l’inviter à prendre part à l’audience accordée par le président aux membres du Conseil des éditeurs et diffuseurs de presse (Cdeps).
En déclinant l’invitation, le Pdg du groupe Wal Fadjri savait à quoi s’attendre : «Je savais que cela allait confirmer ce que j’avais dit, à savoir que le président de la République a son fisc à lui, qui lui sert de bras séculier, qu’il use et abuse selon qu’on est considéré comme son détracteur ou pas. La meilleure preuve qu’il instrumentalise le fisc à sa guise, c’est qu’il peut éponger les dettes fiscales des contribuables», déclare le patron de Walf. Mais, pour lui, à travers ce geste, «le chef de l’Etat a voulu faire l’aumône en ce mois de Ramadan et nous autres, nous n’en avons pas besoin».
Sidy Lamine Niass rappelle que quand il disait que «le président Macky Sall visait Wal Fadjri, les gens pensaient que cela était exagéré. Or, il était au courant du dossier, mais ne voulait pas d’arbitrage. Il voulait seulement une accusation publique, suivie d’un début d’exécution. Ceci étant, il est maintenant évident que le plan du pouvoir à l’origine de cette diabolisation du groupe Wal Fadjri est clair et net : Il a voulu éponger la dette de la presse publique en prétextant les arriérés de la presse privée qui, du reste, sont insignifiants», déclare le patron de Walf.
Par ailleurs, Sidy Lamine Niass lève un coin du voile sur les fameux sept milliards dont il est question dans cette histoire d’allègement fiscal : «Sur les sept milliards, la Rts doit au total quatre milliards répartis comme suit : trois milliards et demi de dette et les pénalités qui s’élèvent à 500 millions. Si on enlève la dette contractée par Le Soleil et l’Aps, le reste est insignifiant. Cela signifie que la presse d’Etat est plus endettée que la presse dite privée dont la dette fiscale est presque insignifiante parce que tournant autour d’un milliard». Pour toutes ces raisons, le patron de Walf demeure convaincu que «l’Etat du Sénégal est en train de créer un précédent dangereux en donnant l’impression que c’est la presse privée qui est venue quémander l’amnistie fiscale. On doit arrêter de bluffer le peuple, ce n’est pas une bonne manière de gérer les affaires de la cité. Ce n’est pas en traitant de la sorte les entreprises de presse et en les diabolisant que l’on va réussir à gouverner ce peuple».
75 % de baisse sur les redevances audiovisuelles
«Concernant les redevances sur les fréquences, c’est un grand bluff. Ils parlent d’une baisse de 75 % sur les redevances audiovisuelles. Ils évoquent la couverture nationale avec 14 régions. Or, cet octroi de fréquences est très sélectif ! Le seul organe de presse à qui on a donné des fréquences pour une couverture nationale complète, c’est la Rts. Autrement dit, ces 280 millions de francs ne concernent que la Radio télévision sénégalaise. Pour les autres, c’est un nombre très limité de fréquences qui leur est octroyé. En conséquence, il n’y a que la Rts qui va en bénéficier. Est-ce que cela vaut tout ce ramdam ? C’est une manière de couvrir la Rts qui n’a jamais payé de redevances et qui n’a jamais été inquiétée» !
Projet du Code de la presse
«On ne peut pas accepter deux poids deux mesures dans ce pays. Le journaliste est un citoyen comme tous les autres. Dépénalisation ou déprisonnalisation, il faut que le journaliste ressente sa responsabilité dans la liberté. C’est une volonté de fermer l’entreprise. Car, n’importe quel journaliste irresponsable ou qui a infiltré une rédaction peut pousser son organe à fermer boutique. Considérer seulement l’entreprise responsable, c’est donner à l’Etat les moyens de fermer les entreprises de presse. La liberté des médias gêne dans ce pays. Une presse plurielle ne doit pas avoir un traitement à part».
«Je suis pour un Etat de droit dans lequel il n’y a pas de deux poids deux mesures. Dans tout ce débat, le président de la République se comporte comme un roi. Depuis son palais, il décrète l’amnistie fiscale et le fait d’autorité, de manière purement monarchique. Ce que l’on craignait avec Wade, on le voit qui s’amplifie. Il y a désormais le fisc du président, après la justice du chef de l’Etat et ses lois qu’il oriente des buts purement politiciens…».
FLASH BACK – Retour sur la fameuse réunion du vendredi
C’est lors d’une rencontre tenue avec les patrons de presse regroupés au sein du Conseil des diffuseurs et décideurs de presse (Cedeps) que le président de la République a décidé d’éponger la dette fiscale des entreprises de presse. Selon le chef de l’Etat, celle-ci s’élève à sept milliards 500 millions de francs. Etreintes par des difficultés financières, les entreprises des médias décrochent une mesure très salutaire pour leur survie. Durant cette rencontre, il a été question d’évaluer et de trouver des solutions à leurs difficultés financières.
De cette manière, comme pour son prédécesseur à la magistrature suprême, Macky Sall renouvelle ainsi les décisions de Me Wade qui a aussi eu à éponger l’ardoise fiscale de la presse, alors confrontée à des problèmes conjoncturels et structurels. Entre autres décisions annoncées par Macky Sall, «l’octroi de 75 % de baisse sur les redevances audiovisuelles». Des allègements fiscaux jugés salutaires pour certains médias en proie à des difficultés à l’origine de la fermeture de certains organes, du retard de paiement de salaires et, parfois, de licenciements.
Pape NDIAYE
c’est claire net et precis sidy lamine à parfaitement raison sur tout le monde
Il n’a raison sur personne , c’est un faux type qui ne croit en rien. Il n’a qu’a payer ses impots au lieu de crier sur tous les toits ..
Nous ne voulons plus de ce genre de faux dévôts qui tentent de transformer le rôle qu íls jouent en une élevation symbolique leur permettant de mêttre la Republique sous leurs pieds en se refugeant dans cette sorte de distanciation ironique par rapport aux autres qui n´ont ni tele ni groupe media pour tantôt appeler les uns à Dieu et toujours se livrer à des agitations cyniques parce que les rôles qu´on s´est crée soi-meme sont contraignants et ne represente guére les bons comportements sociaux -Quand on croit en Dieu on doit croire aussi qu cés lui qui a investi Macky sall et ne pas chercher á le poignarder de par le dos