C’est finalement hier après-midi que le corps de Ndèye Madjiguène Ndoye, retrouvée lundi dernier morte dans une auberge, a été remis à ses parents aux fins d’inhumation et ce, après l’autopsie qui a été faite à l’hôpital Aristide le Dantec. Même si le présumé meurtrier qui était le fiancé de la victime, a carrément disjoncté en tentant de se suicider, l’enquête a permis de retracer le chemin qui a mené la fille à l’auberge.
La vie de Ndèye Madjiguène Ndoye, née le 8 mai 1998 à Ndangalma, élève en classe de 5 ème au collège d’enseignement moyen de Fahu à Thiès et qui était voilée en permanence, a connu une fin tragique lundi dernier. Et jusqu’à présent, ses parents n’en reviennent toujours pas. Hier lors de son inhumation à Tassette (dans le département de Thiès) où elle habitait, une foule immense l’a accompagnée jusqu’à sa dernière demeure. En effet, c’est hier même que le corps a été remis aux parents aux fins d’inhumation, après que l’autopsie requise par le Procureur de la République près le Tribunal Régional de Thiès a été faite à l’hôpital Le Dantec de Dakar.
Selon des sources, le rapport médico-légal accable le présumé meurtrier, en l’occurrence Assane Seck, un navigateur domicilié à Sipane non loin de Tassette. Seck et la fille étaient fiancés et projetaient de se marier. Mais c’est le lundi matin que le sort s’est abattu sur les deux tourtereaux.
Tout est parti d’une commission que la jeune Ndèye Madjiguène Ndoye devait faire. En effet, en cette période d’examens scolaires, des stylos circulent dans les maisons des marabouts pour des prières. Ce jour-là, un de ses parents lui a remis deux stylos qu’elle devait aller remettre à un autre parent dont le fils devait passer le Bfem. C’est en cours de route que Ndèye Madjiguène Ndoye a été jointe sur son portable par Assane Seck qui l’invite à le rejoindre. Ils se sont retrouvés à l’auberge sise au quartier Thiès Nones à bord d’un taxi vers 10 heures. Le couple est resté dans la chambre jusqu’en début d’après-midi et Assane Seck trouvera finalement le moyen de s’éclipser, laissant la porte entrouverte.
ELLE EST MORTE PAR STRANGULATION MAIS N’A PAS ÉTÉ VIOLÉE
C’est ainsi que les gérants ont trouvé le corps de la jeune fille. Le téléphone laissé à côté du corps par le meurtrier a permis à la police de l’interpeller le même jour à Kaolack aux environs de 2 heures du matin. Toutefois ce n’est qu’hier dans l’après-midi qu’il a été transféré à Thiès. A Kaolack, il a tenté de se suicider, ce qui a rendu difficile le travail des enquêteurs. Selon nos sources, le jeune homme a complètement disjoncté. Il passe tout le temps à délirer et reste incohérent dans ses propos.
Le certificat de genre de mort établi à la suite du rapport d’expertise médico-légal accable Assane Seck, car il fait état de mort par strangulation. Le document atteste également que la victime n’a pas été violée. Le drame est-il survenu suite au refus de la fille d’entretenir des relations sexuelles avec lui ? Mystère et boule de gomme pour le moment.
SEYNABOU FAYE, SA MERE – «C’était une fille exemplaire»
Seynabou Faye, la mère de la victime, reste digne malgré l’épreuve. Elle déclare : «Ndèye Madjiguène était une fille exemplaire, qui ne sortait jamais sans qu’elle ne soit envoyée quelque part. Sa vie était partagée entre l’école et la maison. Depuis longtemps, elle vit avec sa tante Madjiguène Seck professeur à Thiès, qui s’est bien occupée d’elle. Ce qui lui est arrivé relève de la volonté de Dieu. Je ne peux que m’en remettre à Lui.»
ALIOU NDOYE, SON PERE – «Malgré l’épreuve, je pardonne à Assane Seck»
La même sérénité se lit sur le visage crispé d’Aliou Ndoye, père de Ndèye Madjiguène Ndoye. D’une voix calme, il affirme : «c’est le lundi dernier vers 20 heures que j’ai reçu le coup de fil qui m’a annoncé le drame. J’étais à Mbour où je suis boulanger. C’est une grande perte pour la famille, car c’était une fille très bien éduquée, qui vouait le respect à tout le monde. Elle vivait avec sa tante à Thiès, mais personne ne lui connaît aucun défaut. Dans ce qui lui est arrivé, il y a la main de Dieu, Maître de notre destin à nous tous. Celui qui l’a tuée est un parent. C’est un problème interne à une même famille et lui aussi n’a aucun problème, c’est un garçon bien éduqué. Si cela ne dépendait que de moi, il n’aurait aucun problème car, malgré l’épreuve, je lui pardonne et toute la famille également lui pardonne ce qui s’est passé».
LE MEURTRIER EST SON COUSIN
Le meurtrier de la jeune fille voilée n’est autre que son cousin, avec qui il entretenait de très bons rapports. A en croire l’oncle de la victime, ND. Ndoye était une fille très calme. D’ailleurs, même s’ils entretenaient une relation amoureuse, personne n’a jamais assisté à la moindre altercation entre eux. Le jeune homme âgé de 24 ans a tenté de se suicider après avoir quitté l’auberge, en ingurgitant un poison, avant de prendre la poudre d’escampette. La famille qui ne sait plus à quel saint se vouer témoigne que le jeune homme, navigateur de son état, n’a jamais montré un comportement violent.
LAS