Plus la presse sénégalaise se développe, plus elle révèle ses tares. Animateur un jour, interviewer un autre et journaliste vedette plus tard. Cela peut sembler au demeurant bizarre, mais tenez-vous bien que ce sont des gens sortis de nulle part – ceux que l’on appelle communément communicateurs traditionnels parce qu’il tiendraient l’art de la parole de leurs aïeuls ; des personnes qui ont une prédisposition naturelle à la communication, pardon à l’animation ; des nymphes que la nature a généreusement dotés d’attributs physiques avenants parce qu’elles seraient « mannequins » ou miss Sénégal, mais au talent douteux – qui peuplent désormais les écrans de télévision puisque ce médium a la particularité d’avoir cette magie de rendre celui qui y apparaît, facilement, célèbre.
La radio aussi, a eu son heure de gloire bien sûr, mais c’est la course vers la télévision. Tous ces animateurs ont en effet besoin de meubler leurs temps d’antenne ; et chacun de ces « journalistes new look » y va de sa science et de ses subterfuges pour appâter les téléspectateurs et recueillir une improbable audience dont on ne sait finalement pas comment elle est mesurée. De manière empirique sans doute !
Ainsi va le Sénégal, la célébrité de nos jours, c’est sur la petite lucarne ou à la radio qu’elle s’acquière. Même ces messieurs de la presse écrite, inconnus de la plupart de leurs lecteurs, sont obligés, pour sortir de l’ombre de leurs bureaux, même s’ils n’en manifestent pas forcément la volonté, de passer dans une émission télévisuelle.
Bref, il y a deux univers qui font face : les journalistes d’un côté et les bavards de l’autre ; Ces derniers au fond se comportent comme des sociologues puisqu’ils donneraient leur opinion sur tout et n’importe quoi. Moralistes devant l’éternel, ils abordent des sujets qui ont trait au comportement de la femme dans le mariage, les règles du savoir vivre en société, etc Il faut bien qu’ils existent puisque leur apparition ne procède d’aucune légitimité, sinon que de livrer une opinion fondée sur leur omniscience.
Mais dans cette jungle d’animateurs, il y en a qui sont plus connus que d’autres, tant ils ont transformé le journalisme en spectacle. Ahmed Aïdara en est l’illustration la plus parfaite.
On l’assimilerait presque à un journaliste ! Ce qu’il n’est absolument pas. Mais à force de revues de presse, il est devenu journaliste, du moins aux yeux d’auditeurs et de téléspectateurs qui mélangent torchons, serviettes et nappes de table. Eh oui, la frontière n’est plus très claire.
Une question légitime est toutefois de savoir d’où est sorti le bonhomme ? Quelles études il a faites ? Un grand mystère pour le grand public parce que l’homme au fond, a d’abord été à Disso Fm à Touba, puis à Oxyjeune de Pikine au complexe Léopold Sédar Senghor, avant d’atterrir à la Radio Futurs Médias et de devenir commentateur es-revue de presse.
L’homme a tout de même, reconnaissons le lui, un sacré talent, celui de « crieur » avec sa voix qui porte loin ; mais un sacré défaut, celui de desservir les journaux puisqu’il les commente au point de les vider de toute leur substance, avec certainement, un sérieux manque à gagner pour les patrons de quotidiens qui peinent déjà à s’en sortir avec un journal qu’ils vendent à 100 F Cfa.
Ahmed, au fond, ne fait même pas en réalité une revue de presse ; il dénature l’info puisque ses commentaires vont à l’opposé des écrits qu’il cherche à décrypter. Sait-il seulement bien lire un journal avec tout le niveau que cela requière ? La qualité de celui qui fait la revue de presse, est certainement d’avoir un esprit de synthèse, un certain niveau d’analyse, une capacité à lire, un niveau d’études supérieures et une bonne expérience du journalisme. Ahmed Aïdara, a t-il tout cela ? A-t-il seulement le Bfem. Le bac ? Une bonne question. On est hélas loin des temps où c’étaient Martin Faye de la Rts, Mame Less Camara, Baba Diop, etc qui faisaient les Revues de presse. De l’eau a coulé sous les ponts. Aujourd’hui, c’est Ahmed ! Visez l’erreur.
Le bonhomme qui prend évidemment son boulot très au sérieux, a ce sacré don d’aller chercher les infos qu’il veut bien dénicher, quelle que soit par ailleurs la page où elles se trouvent ! Le tout est bien sûr agrémenté de petites phrases ou onomatopées bien ajustées à la sauce du langage ambiant. Combien d’infos travesties ? Combien d’auditeurs et de télespectateurs induits en erreur puisqu’il formerait une certaine opinion ? Quelles quantités en termes de mévente de journaux. De sacrés dégâts !
Mais au-delà de tout, celui qui doit vraiment faire les frais de ce massacre, c’est le journal de son patron « la tribune » qui est totalement vidé de sa substance et commenté au vu du nombre de fois que M. Aïdara cite ses articles. Les lecteurs de « tribune » n’ont finalement plus aucune raison de l’acheter. En cause, la philosophie qui consiste à dire : « j’ai ma radio ou ma télé, je fais d’abord la promotion de mon journal ». C’est de bonne guerre, mais…
Et depuis lors qu’il a fini d’installer les auditeurs et téléspectateurs dans la routine de sa revue de presse, Ahmed Aïdara a changé de cap, il est devenu interviewer. Il a pris du galon, le bonhomme au grand dam de ses invités qui n’ont pas le temps d’en placer une. Un exercice difficile pour lui puisqu’il n’est plus celui qui piaille, mais plutôt celui qui doit écouter. Changement de registre, posture difficile.
L’interview, ce n’est pas simple et il n’est pas de toute façon donné à n’importe qui de la mener. Ainsi vont les télés ou radios qui s’ajustent en cours de route puisqu’elles n’ont pas eu le temps de bâtir un concept solide ; cohérent avec les ressources humaines adéquates.
C’était cela le Sénégal de Wade qui a commis pas mal de dégâts en distribuant des fréquences de télé et de radios. En veux-tu, en voilà.
Une situation qui donne beaucoup de grain à moudre à Macky Sall, à l’Agence de régulation des Télécommunications et Postes (Artp), à la Commission nationale de Régulation de l’Audiovisuel (Cnra). Le projet de code de la presse est sans doute une bonne occasion de redéfinir les rôles et de débroussailler cette jungle remplie d’usurpateurs. Ahmed Aïdara, visez bien l’erreur, le mimétisme est à ce prix et toutes les revues y vont désormais à cœur joie dans le Sénégal.
NETTALI
Le journalisme est devenu un ramasse tout, dans le même sillage que ce qu’est devenu la pharmacie dans notre pays, c’est à dire à la portée du tout venant !
C’est dommage pour notre pays qui en subira les contrecoup durant un siècle parce que personne n’ose mettre le holà .
Bon commentaire, je me dis parfois qui est journaliste et qui ne l’ai pas. Notre presse est pollué de mauvais journaliste qui sort du néant sans formation requise.
En tout cas, au debut Ahmed Aidara m’ammusais beaucoup avec sa revue de presse, mais a la longue j’ai vraiment compris qu’il ne dit rien d’objectif dans ses revues de presse, mais plutot il fait de la commedie et nous timpanise. alors je comprends maintenant avec ce texte que c’est pas de sa faute, il n’a pas le niveau intellectuel pour ce travail
Ahmed Aidara et pape Cheikh Diallo, forment la meme clique d’ignorants, bavards et pretentieux
Le talent ça existe, vous même vous le reconnaissez.Je pense que le théâtre a trouvé une autre forme;non! je pense une continuité puisqu’il y avait dans la radiophonie, cela c’est prolongé jusqu’au visuel en dehors de quelque rares talents ce n’est que du (mieux mieux)que vous proposez mais jamais donner les preuves de votre légitime « supériorité »ce n’est pas l’importent!.. il se trouve dans la qualité qu’on devrait avoir de vous!..vous:les vrais.Donc…MÉACULPA à vous et pas de chasse aux (amuses-gueules)nous n’avons que ça sous la dent.Merci.(je ne roule pour personne)encor merci de votre compréhension.