Plus le temps passe, plus la poussière se dégage du roc. A propos de la nomination de la nouvelle patronne de la Police nationale, Anna Sémou Faye, on nous apprend qu’il n’y a pas trop de secret. Celle qui avait été relativement mise sur la touche, après son départ de la Direction de la Police judiciaire (DPJ) et son remplacement par le commissaire Saliou Yague, a été propulsée au plus haut sommet de la hiérarchie policière.
Une nomination, disions-nous, qui a créé beaucoup de grincements de dents au niveau des gros bérets de la Police nationale, mais aussi à la base, au niveau même le moins gradé. Selon des sources bien informées, c’est en connaissance de cause que le pouvoir en place a nommé une personnalité aussi contestée, de surcroît femme, dans un corps réputé misogyne. Histoire sans doute de donner un os à ronger à tous ceux qui se battaient dans l’ombre pour hériter de la place de Codé, même lorsque Abdoulaye Niang a été installé.
Un commissaire impopulaire pour casser le système…
La conséquence immédiate ou l’effet recherché, c’est que l’axe de la tension s’est déplacé de la drogue et de la bataille pour le fauteuil du directeur général, vers un autre centre d’intérêt. Et au rythme où vont les choses, cet objectif n’est pas loin d’être atteint. Tous les regards sont en effet tournés vers la dame dont les moindres gestes sont traqués…
Selon certains de nos interlocuteurs, ’’il s’agit de régler un problème par un problème. Les Chinois savent bien l’utiliser’’. Et comme Anna Sémou Faye a la sacrée bonne réputation de ne s’entendre avec pratiquement aucun des commissaires de Police en vue, surtout ceux occupant les postes de directions les plus stratégiques, bonjour donc les dégâts…
En tout cas, elle est dans une posture assez spéciale, entre le marteau et l’enclume, parce que l’actuel ministre de l’Intérieur Pathé Seck ne la porte pas non plus sans son coeur. Anna Sémou Faye prend service ce mardi, dans la plus grande sobriété. C’est donc la première femme Dgsn qui remplace le directeur général le plus éphémère de l’histoire de la Police. Abdoulaye Niang avait-il mauvais présage de ce qui devait arriver ? Lui qui ne voulait même pas du poste de Dgsn, selon des sources sûres. Ce, même après sa nomination.
Le Commissaire Niang sur la touche, place maintenant à l’ère Anna Sémou. Dont un des premiers actes devrait consister à dénouer l’équation de la drogue dans la Police. A noter que pour le moment, aucun arrêté dans le sens de mettre en place le conseil d’enquête pour ’’juger’’ à l’interne le commissaire Keïta n’a encore été pris par le ministre Pathé Seck, même si le principe a été retenu. Sans doute que cela se fera après la prise de fonction du nouveau Dgpn.
nettali