L’ancien journaliste Abdou Latif Coulibaly, porte-parole du gouvernement et membre de l’Alliance pour la République (Apr), estime que son engagement en politique ne doit pas être vu comme une renonciation à ses idéaux. Il doit plutôt être considéré, à son avis, comme une suite ‘’de (sa) foi et de (sa) détermination de journaliste’’.
Pour bien comprendre l’engagement en politique d’Abdou Latif Coulibaly, il faut remonter aux années 1960. Lire la lettre-réponse que Mamadou Dia, du fond de cellule, avait adressée à Léopold Senghor, alors président de la République, qui lui demandait, contre sa libération, de renoncer à la politique. L’ancien président du Conseil, accusé à l’époque de coup d’Etat, dira préférer rester en prison plutôt que satisfaire à la demande de son ‘’ami’’. Ce qui serait une renonciation à sa ‘’raison d’être’’. Le ministre en charge de la Promotion de la bonne gouvernance, porte-parole du gouvernement et membre de l’Alliance pour la République (majorité) déclare suivre les pas de Dia.
«Faire la politique, c’est un engagement à ce que les gens vivent mieux, se développent et soient épanouis. Y renoncer, c’est comme renoncer à moi-même, renoncer à ma raison d’être», a déclaré Latif Coulibaly, dans un entretien exclusif avec SenePlus, paraphrasant l’ancien président du Conseil du Sénégal. L’ancien journaliste d’investigation, auteur de pas moins de 8 ouvrages, avait décidé en 2011 d’être candidat à la présidentielle de 2012. Il se ravisa pour se rallier à Moustapha Niasse, candidat de Benno siggil Senegaal (Bss).
Après la victoire de Macky Sall, candidat de la coalition Benno bokk yakaar (Bby), allié de Bss, Coulibaly sera nommé, le 29 octobre 2012, ministre en charge de la Promotion de la bonne gouvernance dans le deuxième gouvernement d’Abdou Mbaye. Il prendra, plus tard, sa carte de l’Alliance pour la République (Apr, majorité), remisant définitivement au placard sa plume de journaliste qui a fondé sa réputation.
Mais la décision de Latif Coulibaly de passer en politique n’est pas du goût de tout le monde. D’aucuns lui reprochent cette reconversion ; y voyant un reniement de l’ancien journaliste à ses idéaux de vigile de la République. Une accusation que réfute l’intéressé. ‘’En quoi il y a un mal à faire la politique ? interroge-t-il. Mon engagement à faire la politique est une continuation d’une foi et d’une détermination que j’ai exercées dans un autre cadre. Je ne vois pas de contradiction entre (mes nouvelles responsabilités) et le fait d’avoir fait du journalisme comme je l’ai fait.’’
Locales-2014 : ‘’Je (le) dirai aux Sokonois…’’
Avant d’être journaliste, l’ancien directeur de publication de La Gazette a été pendant dix ans assistant à l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad). De la même manière qu’il a quitté les amphithéâtres pour les salles de rédaction, ‘’sans que personne ne (lui) demande pourquoi’’, il souhaite mener son combat sur le terrain politique sans avoir à rendre compte. ‘’Quand je me suis engagé en journalisme, rappelle Latif Coulibaly, je n’avais pas demandé la permission à qui que ce soit. Je l’ai fait en exerçant des libertés absolues qui me sont propres. J’étais enseignant à l’université. J’ai démissionné et personne ne m’avait demandé pourquoi. C’est une souveraineté monastique que j’ai exercée. Je me sens plus utile (dans la politique) qu’ailleurs.’’
Latif Coulibaly refuse toutefois de se projeter dans le futur en se fixant des ambitions politiques. ‘’Vous ne m’entendrez jamais dire : ‘je veux être ça’, jure-t-il. Je crois au destin. Personne n’imaginait que je serai là, porte-parole du gouvernement sénégalais. Je le suis et je n’ai rien fait.’’ Du coup, malgré ses nombreuses activités politiques au niveau de Sokone, le porte-parole du gouvernement se garde de se déclarer candidat pour les Locales-2014. Il n’écarte pas la possibilité de briguer la mairie de sa ville de naissance, mais préfère, ‘’le moment venu’’, l’annoncer d’abord aux Sokonois.
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C’est la philosophie du « Ñëgg ». Un entêtement idéalisé. Allez, droit au mûr. Nous préparons la boite à pharmacie.