Pour un pays qui avait été au bord de la catastrophe nationale, il y a plus d’un an de cela, et qui avait vu ce nouveau pouvoir se pencher sur son sort, promettant de le sortir de ce mauvais pas, avec énergie et détermination, on peut dire qu’il y a du mou dans la cordée. Grimper en haut de la falaise, pour nous sortir du gouffre, demandait une équipe d’alpinistes qui n’avaient pas peur du vertige, et qui avait des éléments sérieusement solidaires et attachés l’un à l’autre pour mener à bien cette expédition qu’on aurait pu appeler « Sauver le Sénégal ».
Au contraire, pour l’instant, on sent plutôt un manque de rigueur et de prise sur les évènements, on ne sent pas la mainmise ferme de l’Etat sur les énoncés des problèmes qui engourdissent la vie des sénégalais. Le pays est comme au ralenti. C’est peut-être un effet du Ramadan.
On ne voit pas le pays au travail, et la politique a repris le dessus, entre les injonctions des lieutenants de Macky Sall regroupés dans le cercle vertueux de Macky 2012, et qui donnent quotidiennement des leçons de fidélité aux alliés supposés défaillants de leur mentor, et les sempiternelles rumeurs et manœuvres distillant le poison démobilisateur de remaniements imaginaires.
Alors on donne dans les oukases, dans les menaces devant les bailleurs, et là c’est plutôt grave, du fait qu’on a l’air de retomber dans les plus mauvaises heures de la gestion wadienne qui laissait la porte ouverte à toutes les corruptions possibles, à toutes les entorses possibles aux règles de passation des marchés publics. Que nous dit le président de la République ? « Laissez-moi financer mes projets comme je l’entends, et ne vous mêlez pas de procédures qui nous retardent.
Vous avez vos principes et moi j’ai des échéances électorales dans un an, alors vos atermoiements de vierges effarouchées par quelques gré à gré, gardez-les pour vous et vos associations moralistes ».
En gros, c’est cela que nous dit le chef de l’état, oubliant tout ce qui avait rendu l’air irrespirable dans les années qui ont précédé sa venue au pouvoir et surtout les causes de l’échec de son prédécesseur. Il est vrai que ces derniers temps ses hommes sont souvent pris la main dans le sac du gré à gré, discutable ou pas parce qu’il y’aurait de l’interprétation de certains articles dans l’air, et ça fait désordre. Mais il y a le fait que ce n’est surtout pas son rôle de faire une pareille sortie devant des bailleurs. Il ne pense là qu’à sa réélection et pas à son mandat actuel au bout duquel il sera jugé par les sénégalais qui ont mis la bonne gouvernance au cœur de leurs préoccupations.
Macky Sall et son équipe doivent véritablement resserrer les liens de la cordée de l’équipe gouvernementale pour arriver au sommet de la réussite d’une mission qu’on leur a confiée un certain 25 mars 2012, celle de remettre notre Sénégal à flots. Silence ! On coule !
nettali.net