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Sénégal : embellie économique dans un pays resté très pauvre

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L’année 2010, qui marque les cinquante ans de l’indépendance du Sénégal, pourrait être celle d’un redressement économique, après deux années décevantes.

C’est à l’ombre de l’immense statue de cuivre, baptisée « Renaissance africaine », que le Sénégal fêtait ce week-end le cinquantenaire de son indépendance obtenue de la France le 4 avril 1960. L’inauguration, samedi, de ce monument porté par le président Abdoulaye Wade devait constituer le point d’orgue des festivités. Controversée pour son coût (estimé entre 15 et 20 millions d’euros), accusée d’être un symbole d’idolâtrie dans un pays majoritairement musulman, cette statue construite par les Nord-Coréens a été vivement critiquée par l’opposition. Elle est à l’image de la politique du président Wade, au pouvoir depuis dix ans et qui a toujours misé sur la construction d’infrastructures.

3,4 % de croissance en 2010

Autoroute à péage Dakar-Diamniadio, aéroport Blaise-Diagne, zone économique spéciale de Diass, la poursuite de ces grands projets devrait contribuer à tirer la croissance en 2010, analyse l’assureur-crédit Coface dans son guide des risques pays 2010. « L’économie du Sénégal devrait amorcer cette année un redressement progressif, après deux années de croissance plus lente qu’à l’accoutumée », ajoute Nobert Funke, qui a dirigé une mission du Fonds monétaire international dans le pays du 11 au 25 mars dernier. Le FMI table donc sur un taux de croissance de 3,4 % en 2010, contre 2 % en moyenne ces deux dernières années.

Mais l’institution pointe du doigt deux problèmes majeurs : la mauvaise posture des finances publiques et les nombreuses ruptures d’approvisionnement en électricité. Le FMI note ainsi un « déficit budgétaire global plus élevé que prévu » à 5 % du PIB, des recettes « insuffisantes en raison principalement des arriérés d’impôt des entreprises publiques, surtout Sénélec (électricité), et des dépenses courantes plus élevées que prévu ». Coface considère pour sa part que le « maintien de l’engagement des bailleurs de fonds est essentiel pour garantir la soutenabilité de l’endettement » d’un pays dont l’économie « reste largement financée par l’aide publique au développement ».

Quant à l’approvisionnement en électricité, le FMI préconise la mise en oeuvre sans délai d’une « vaste réforme du secteur énergétique ». Les coupures incessantes entravent non seulement l’activité économique, mais sont aussi à l’origine de mouvements de protestation au sein de la population, notamment dans les quartiers déshérités de Dakar. Le pays compte toujours un niveau de pauvreté élevé, avec une majorité de sa population vivant sous le seuil de pauvreté.

JESSICA BERTHEREAU

http://www.lesechos.fr

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