César Atoute Badiate ou encore Ibrahima Compass Diatta, deux chefs rebelles, sont aujourd’hui dans tous leurs états, à propos des plans d’exfiltration de jeunes combattants du maquis, organisés par l’Etat du Sénégal. Pour des proches des chefs rebelles, ces pratiques ne favorisent pas le retour de la paix en Casamance.
La paix en Casamance sera-t-elle une réalité un jour ? L’on s’interroge pour la bonne raison que des actes sont posés de part et d’autre, allant dans le sens de radicaliser les deux parties. L’aile combattante du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc), pour ce qui la concerne, n’apprécie pas du tout le fait que l’Etat du Sénégal organise l’exfiltration de jeunes combattants, pour les faire voyager en Europe, pour des lendemains meilleurs. Une façon de les désintéresser d’une guerre, qui n’a que trop durer, sans pour autant atteindre les objectifs pour lesquels elle était déclenchée au début des années 1980.
De sources sûres, quinze jeunes combattants ont été exfiltrés du maquis à l’insu de César Atoute Badiate et de Ibrahima Compass Diatta, deux chefs rebelles. Ces jeunes ont été transportés à Ziguinchor et ils se préparent à rallier l’Espagne, après qu’on leur aura confectionné des passeports et négocier des visas pour eux. L’une de nos sources de rappeler toutefois que «ce n’est pas une pratique nouvelle, elle a existé du temps du Président Abdou Diouf, il y avait des combattants parmi lesquels des hauts cadres du maquis qui ont été exfiltrés et envoyés en Europe notamment en Allemagne, faire des formations pour qu’à leur retour, ils obtiennent des financements et montent leurs propres projets».
Du temps de Abdoulaye Wade également, ajoute notre interlocuteur, «des combattants à qui, on a convaincu de s’auto-démobiliser, ont bénéficié d’un appui financier et des terrains lotis dans certains quartiers de Ziguinchor où certains vivent avec leur famille». D’autres parmi eux sont acheminés à Dakar pour qu’ils exercent le métier de gardiennage. Tandis qu’une autre partie subit une formation en aviculture à Dakar, depuis 2009.
Pour notre interlocuteur, proche du maquis et très au fait du processus de paix en Casamance, «le plus grand coup réussi, par ceux qui recherchent la paix à travers l’exfiltration des combattants, est Gnantang Diatta, commandant ou chef d’Etat-major de la base du Balantacounda qui, malade, a été exfiltré avec la complicité de son conseiller mais à l’insu de ses éléments, conduit à Dakar où une carte d’identité et un passeport diplomatique lui ont été confectionnés en un temps record, avant d’être évacué en Espagne pour se faire soigner. De retour au Sénégal, il n’a plus rejoint le maquis». Un bel exemple que l’Etat du Sénégal entend perpétuer à travers les jeunes combattants qui guettent la moindre occasion, pour sortir du maquis et jouir d’une vie normale.
Seulement, ces pratiques ont fini de mettre les chefs du maquis dans tous leurs états. Nos sources d’alerter que ces pratiques rendent César Atoute Badiate et Cie très méfiants auprès de ceux qui œuvrent pour la paix en Casamance. Et au lieu de baliser le chemin de la paix, cette façon de faire peut au contraire porter un coup sur le processus de paix.
lequotidien.sn
C N EST PLUS LA PEINE DE PRENDRE DES CAYUCO PIROGUES POUR REJOINDRE L EUROPE, IL SUFFIT SEULEMENT D INCORPORER DANS LE GROUPE DES REBELLE,POUR SE TRAINER DANS LES AVIONS AVEC BEAUCOUP D ARGENT DANS LES POCHES FAISANT DU TOURISME. AY WAAY AFRIQUE MOO NEEKH
Quand des citoyens d’un pays souverains prennent les armes pour réclamer leurs droits légitimes ou pas, l’Etat a le devoir de les combattre avec les mêmes armes !
Après cette opération d’exfiltration, le Gouvernement du Sénégal doit mettre en garde l’Etat-Major de monsieur Atoute contre tout acte qui mettrait en danger l’intégrité physique de toute personne en Casamance, au risque de subir des représailles infernales!