L’avenir de l’Enseignement supérieur est désormais entre les mains du Président Macky Sall, qui va se prononcer aujourd’hui mercredi, et en dernier ressort, sur les différentes recommandations issues des concertations et des propositions du Comité AD HOC. Là où l’arbitrage du chef de l’Etat semble être le plus attendu c’est sur la question des droits d’inscription. Va-t-il entériner les propositions des 25 000, 30 000 et 150 000 FCfa, respectivement pour les étudiants en L1, L2, L3, Master et doctorants ? Ou demandera-t-il une révision à la baisse de ces propositions ? Ce qui est sûr c’est que personne n’a jusque-là osé assumer ses responsabilités par rapport à la question. A lui la patate chaude.
Initialement prévu pour les mois de juin-juillet derniers, le Conseil présidentiel sur l’Avenir de l’Enseignement supérieur aura finalement lieu aujourd’hui, mercredi, à la Salle des banquets de la Présidence de la République. L’occasion est ainsi donnée au chef de l’Etat de se déterminer sur les 78 recommandations auxquelles avaient abouti les concertations nationales sur l’avenir du secteur. Mais surtout sur les résultats des travaux du Comité Ad Hoc qui a travaillé d’arrache pied au mois de juillet dernier pour faire des propositions plus ou moins concrètes sur la gouvernance, la configuration, les grandes réformes et le développement du secteur.
A l’issue de ses travaux, le comité avait suggéré le schéma suivant pour ce qui est des droits d’inscriptions: 25 000 FCfa pour tous les étudiants en L1, L2, L3 ; 30 000FCfa pour les étudiants en Master (toutes options confondues), et 150 000 FCfa pour les doctorants. Un taux qui est resté inchangé. Et c’est sur cette question nodale des droits d’inscription qu’est le plus attendu l’arbitrage du Président Macky Sall qui, faut-il le rappeler, ne peut ignorer l’état de pauvreté dans lequel sont soumises les populations sénégalaises. Bien qu’ayant reçu le compte rendu des travaux du Comité AD Hoc, les étudiants ( démobilisés par les vacances), font montre d’une certaine patience pour savoir si le président Macky Sall va valider les taux proposés ou demander leur revue à la baisse.
Parmi les autres propositions, il y a notamment celle visant à scinder la Faculté des lettres et sciences humaines en 3 entités distinctes : Une faculté Art, Civilisation et Religion ; une faculté des Langues et Littérature ; une faculté des Sciences sociales et Sciences Humaines. Le Comité a proposé également que la Faculté des Sciences juridiques et politiques retrouve son ancienne appellation : Faculté de Droit. Et la Faculté de Médecine dont le patron a participé aux travaux du comité garde son appellation et sa configuration. Et en plus, tous les établissements liés au secteur de la santé lui seront désormais rattachés.
Quant au Centre d’Etudes des Sciences et Techniques de l’Information (CESTI), lui devra faire place à un grand institut de Communication. Aussi l’Institut Fondamental d’Afrique noire Cheikh Anta Diop (IFAN) est appelé à perdre sa lettre « N », selon les propositions du Comité afin de mieux s’ouvrir au monde. Selon nos sources, le comité a effleuré la question de la généralisation des bourses mais sans trop s’y appesantir d’autant plus que déjà, c’est un droit acquis dont la remise en question peut entrainer des conséquences politiques très fâcheuses.
Or pour certains spécialistes le rééquilibrage des finances de l’Etat ne doit épargner aucun secteur, y compris celui de l’enseignement supérieur aussi délicat soit-il. Mais pour les étudiants, la bourse qu’ils perçoivent sert non seulement à les entretenir mais également à aider leurs parents. C’est pourquoi ils mettent souvent de côté l’achat des livres et autres documents indispensables pour leurs études.
Composition du Comité AD Hoc
La présidence du comité AD HOC était assuré par le Pr Yankoba Ndiaye de la Faculté de Droit. Comme membres il y avait entre autres, Le Pr Aminata Diallo, Vice-présidente des Concertations, le Pr Mamadou Ndiaye médiateur de l’Ucad, le Pr Bouba Diop, 1 représentant du Sudes, 1 représentant de la population estudiantine ; quelques doyens et le directeur de l’Ifan.