Qu’en est-il de la plainte contre Aida Diongue déposée par les deux Sociétés « Laboratoires Ceetal » et CGSE – Afrique dans le cadre des produits phytosanitaires ? La question garde toute sa pertinence, et pour cause. Selon des sources de Actusen.com, à côté du marché des produits phytosanitaires estimé à cinq milliards de F Cfa et attribué en 2012 par Abdou Aziz Diop, l’ancien directeur de Cabinet de l’ex-ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Construction, Omar Sarr et qui lui vaut présentement un séjour carcéral, n’est que l’arbre qui cache une forêt de pratiques les unes aussi renversantes que les autres. Au coeur de ce parfum de scandale : Entreprise générale de fournitures et entretien divers (EGFED), la fameuse Société de la femme d’affaires et responsable du Parti démocratique sénégalais, Aida Diongue.
Ce marché de nature à faire glacer le sang de plus d’un
Il s’agit du marché numéro F 0105!11 passé par appel d’offres restreint suivant autorisation de la Direction centrale des marchés publics et relatif à la fourniture de produits phytosanitaires Le jackpot : 3.998.750.000 F Cfa. Mais l’on tombe à la renverse quand, dans la facture pour la fourniture desdits produits, Aida Diongue se propose de livrer 3000 litres d’agrigerme 2000 à 271.500.000 F Cfa, ainsi que de 5000 litres de Agrisect Delta à 252.500.000 francs. Or, aussi invraisemblable que cela puisse paraître, les produits concernés ne pouvaient être livrés que par CGSE/Afrique, qui détient la Certification exclusive et qui constitue le seul distributeur sur le Sénégal, depuis début 2000. D’autant que ces deux produits sont fabriqués par la Société Laboratoires Ceetal, basée en France.
Si concernant l’attribution du marché de 2012 pour 5 milliards de francs, Abdou Aziz Diop en était le signataire, pour celui de 2010, Oumar Sarr, l’ex-ministre d’Etat, Abdou Aziz Diop, ancien coordonnateur du « Plan Jaxaay » Samba Sidibé, directeur de EGFED, un certain Adama Mboup, ainsi qu’un certain Cheikh Sidya El Moctar Bèye, avaient signé le fameux document qui a filé le marché, objet de parfum de scandale, à Aida Diongue.
La Société Laboratoire Ceetal nie avoir vendu ces produits dont elle garde l’exclusivité à Aïda Diongue
Dans une lettre dont Actusen.com a obtenu copie, la Société Laboratoires Ceetal, en France, décline toute responsabilité dans l’acquisition par la Société EGFED de Aida Diongue des produits en question. Et décide de se constituer partie civile dans une plainte déposée auprès du Parquet de Dakar. Pire, le Premier ministre du Sénégal de l’époque, pour un marché aussi important que cela, n’a vu sa signature être apposée nulle part.
Ces pratiques scandaleuses autour du marché de 2007
Outre ces marchés de 2010 et 2012, il y a tant d’autres marchés qui sentent toujours ce parfum de scandale à coup de milliards de F Cfa. En effet, concernant le marché de 2007, on retrouve aussi 570 kilogrammes de chroral B et 1800 litres d’Agrigerm 2000, qui, selon le Ministère dirigé par Omar Sarr et la société de Aida Diongue, ont été livrés. Or, là aussi, il y a problème. Car EFGED a pu, on ne sait pas trop comment, acquérir ces produits, alors que la Société française, qui en détient la certification exclusive nie sur toute la ligne les avoir vendus à Aida Diongue.
Alors, de deux choses, l’une : soit cette dernière est un don du Ciel au point de pouvoir acquérir des produits que la Société fabricante ni avoir livrés, soit la livraison en question n’a jamais existé. Et ce, en dépit du Procès-verbal de réception signé le 14 Décembre 2007 par Amadou Ndiaye, ex-collaborateur de Omar Sarr, Fara Diop, comptable matière, Georges malouf, DHP et El Hadj Masseye Ddiongue, représentant de EGFED.
Aussi bizarre que cela puisse paraître, la Société de Aida Diongue a, dans une facture définitive numéro 2, du 3 Avril 2012, soutenu avoir livré 3000 litres agrigerme concentré 100% à 525 millions F Cfa et 5000 litres d’Agrisect Delta d’un montant de 375 millions de francs. Tout ceci, pour la fourniture au Ministère de l’Urbanisme, de l’Habitat, de l’Hydraulique et de l’Assainissement pour le projet « Jaxaay».
Pour ces deux produits également, la Société CGSE, fournisseur exclusif de Laboratoires Ceetal, poursuit Aïda Diongue pour faux et usage de faux. « Dans cette affaire, de faux documents ont été confectionnés et pour masquer l’absence de livraison des deux produits appartenant à nos mandants et en les privant ainsi d’une commande», soutient la plaignante, dans sa plainte.
Reste maintenant à savoir quand la Justice tranchera cette affaire opposant la Société de Aïda Diongue à celle CGSE, dirigée au Sénégal par un certain Coulibaly. La question garde tout son pesant d’or. Car ce dernier croit dur comme fer que la femme libérale devra le dédommager. Pour non seulement s’être enrichie sur le dos de sa Société et avec du faux. Mais aussi, parce que les produits « incriminés » ont été l’objet d’une offre fictive, suivie d’une livraison fictive.
Certes, l’ancien procureur de la République, Ousmane Diagne, avait demandé le placement sous contrôle judiciaire de Aïda Diongue, mais, depuis lors, rien ne bouge plus dans cette affaire ô combien surréaliste.
Actusen.com