Ils étaient quelque 25 000 jeunes Libériens à espérer entrer à l’université. Mais, après le test d’entrée en première année, aucun candidat n’a été retenu, rapporte la BBC. Conséquence : à la rentrée, aucun nouvel étudiant ne cirera les bancs de l’université du Liberia, l’une des deux gérées par l’Etat.
Erreur administrative ou système éducatif à bout de souffle ? Le ministre de l’éducation préfère opter pour la première hypothèse. Etmonia David Tarpeh a fait part de ses doutes quant aux résultats d’admission : « Je sais qu’il y a des faiblesses dans les écoles, mais de là à ce que tous les membres d’un groupe entier rate le même examen, j’ai quelques doutes à ce sujet. »
Si la ministre met la pression sur l’université et demande des explications, l’institution assure, au contraire, ne pas avoir l’intention de céder à l' »émotion ».
« En anglais, […] ils ne connaissaient rien. Le gouvernement doit faire quelque chose », a déclaré le porte-parole de l’université à la BBC, Momodu Getaweh. Ce dernier a également mis en cause le manque d' »enthousiasme » des candidats.
La guerre civile, qui a durement frappé le Liberia jusque dans les années 2000, a détruit la plupart des infrastructures éducatives et laissé une grande partie de la population dans l’illettrisme. Un problème reconnu par Ellen Johnson Sirleaf, présidente du Liberia, qui a récemment admis que le système éducatif était « en pagaille ». Entre 2000 et 2004, plus de 40 % de la population était analphabète. Parmi les femmes, ce taux atteignait les 60 %.