Un attelage gouvernemental fort de 32 départements ministériels, bien au delà de l’effectif des 25 ministres clamé orbi et orbi par la « rupture », une irruption en force (certainement en vue des prochaines locales) de responsables « apéristes » dans le nouveau gouvernement dirigé par un des rédacteurs du Yonnu Yokkuté, une confirmation de la dynamique Bennoo avec le maintien dans l’équipe de Mimi Touré des principaux ministres de la majorité présidentielle, malgré les nuées qui planent sur Bennoo Bokk Yaakaar, voire un contrepied manifeste à la coalition « Macky 2012 », les alliés du 1er tour de la présidentielle qui revendiquaient au forceps 27% de l’attelage gouvernemental.
A dire vrai, les jeux d’ombre et de lumière que semblent entretenir Macky Sall et son nouveau Premier ministre dans la composition de l’attelage gouvernemental préfigurent l’ère des calculs politiciens et…de la realpolitik. En déphasage avec la « rupture », comme si le maître du jeu, las de se la jouer cool, était enfin prêt à dicter la marche à suivre dans le landerneau politique, contre vents et marées !
Quelque dix-sept mois après son investiture à la magistrature suprême comme quatrième Président du Sénégal indépendant, Macky Sall a mis en selle la deuxième équipe gouvernementale chargée de concrétiser pour de bon le programme Yoonu Yokkuté de redressement économique du Sénégal. Sous la conduite d’Aminata Touré nommée Premier ministre avant-hier, dimanche 01 septembre 2013, le nouvel attelage gouvernemental qui succède à celui d’Abdoul Mbaye compte désormais 32 ministres (31 ministres de pleine souveraineté et un ministre délégué). Quoique qu’on veuille s’inscrire dans le sillon de l’efficacité de l’action gouvernementale, voire « de l’accélération des actions engagées par le précédent gouvernement », selon les propos mêmes du nouveau Premier ministre, la taille de l’équipe mise en place par Mimi Touré hier, lundi 02 septembre, ne manque pas d’interpeller. Et pour cause, le nombre de ministres qui composent la nouvelle task-force gouvernementale est en porte-à-faux avec le quota postulé par Macky Sall lui-même, pour des soucis de rationalisation des ressources publiques.
On est en effet loin de l’effectif des 25 ministres revendiqué orbi et orbi par la « rupture » tant vantée par le nouveau pouvoir. Qui plus est, avec la liste des ministres d’Etat (genre Mbaye Ndiaye, Amath Dansokho et cie) comme des ministres conseillers auprès du Président qui attend d’être connu, on risque de se confronter de nouveau à une pléthore de responsables de rang ministériel parasitant l’univers de la prise de décision présidentielle. Comme au bon vieux temps du régime libéral ! A moins que le ministre ( une nouveauté ???) directeur de cabinet de Macky Sall, en l’occurrence Abdoul AZiz Tall, un expert en organisation et méthode, n’use de toutes ses compétences pour assainir la galaxie présidentielle !
MACKY EN ROUTE VERS…LES LOCALES DE 2014
Avec la nouvelle équipe gouvernementale mise sur pied par Mimi Touré hier, lundi, il semble également que Macky Sall a cherché à donner à son parti (Apr), l’air de rien, les moyens d’aller aux prochaines Locales avec des forces plus affirmées. En plus de Mimi Touré comme chef de gouvernement, l’Alliance pour la république (Apr) s’est bien servie dans ce nouvel attelage. Non satisfait de maintenir à leurs postes presque tous les ministres « apéristes », en l’occurrence Augustin Tine, Thierno Alassane Sall, Benoit Sambou, Aly Ngouille Ndiaye et cie, voire de renforcer leurs attributions (Abdoul Latif Coulibaly de la Bonne gouvernance, Mbagnick Ndiaye des Sports), le parti au pouvoir voit quelques autres de ses membres faire irruption dans le nouveau gouvernement.
Mor Ngom, ancien ministre dans le premier gouvernement d’Abdoul Mbaye casé lors du remaniement d’octobre 2012 à la présidence de la République, redevient ministre et prend en charge le département jugé juteux de l’Environnement et du développement durable. Diène Farba Sarr, patron de l’Apix, est bombardé ministre de la Promotion de l’investissement et des partenariats, une sorte d’interface entre les secteurs névralgiques de l’économie et des finances. Me Oumar Youm, responsable «apériste » de Mbour est coopté ministre de l’Aménagement du territoire et des collectivités locales. En gros, près de quatorze ministres « apéristes » dans la nouvelle équipe forte de 32 responsables et dirigée par un des rédacteurs du programme Yoonu Yokkuté, en l’occurrence Mimi Touré.
Comme si Macky Sall, en subtil maître du jeu, distribuait les rôles pour la conquête des collectivités locales en « intronisant » davantage de responsables politiques de l’Apr dans le gouvernement ! Une façon, sans nul doute, de renforcer le moyens de ces acteurs politiques membres du parti au pouvoir, a moins de 07 mois des joutes locales, sauf report de dernière minute.
BENNOO CONTRE VENTS ET MAREES
Dans ce nouveau casting, Macky Sall s’est efforcé de sauvegarder la dynamique unitaire qui scelle la majorité présidentielle. La coalition Bennoo Bokk Yaakaar qui avait porté la candidature de Macky Sall au second tour de la présidentielle conserve tous ses postes ministériels. Malgré les dissonances qui traversent la majorité présidentielle de part et d’autre, avec les critiques musclées de certains de ses membres et non des moindres comme Idrissa Seck de Rewmi, voire les menaces d’implosion qui guettaient BBY, le chef de l’Etat a tenu à réitérer sa foi au dit compagnonnage avec ses alliés du second tour de la présidentielle.
L’Afp de Moustapha Niasse et ses alliés de Bennoo Siggil Senegaal (Bss), la coalition Benno ak Tanor qui regroupe le Parti socialiste (Ps) d’Ousmane Tanor Dieng et ses souteneurs comme Ali Haïdar, la Ligue démocratique (Ld), le Parti de l’indépendance et du travail (Pit) aussi bien que Rewmi conserve leurs strapontins ministériels. Serigne Mbaye Thiam et Aminata Mbengue Ndiaye du Ps restent respectivement ministre de l’Education et de l’Elevage, Bamba Dièye du Fsd/Bj toujours ministre de la Communication, alors que Khoudia Mbaye de la Ld est reconduite au ministère de l’Urbanisme et l’habitat. Idem pour Mansour Sy au ministère du Travail, de l’emploi et des organisations professionnelles et du dialogue social. Et, même si pour quelques uns des ministres de Bennoo Bokk Yaakaar, un changement et/ou une revalorisation de poste a été opéré avec le nouveau gouvernement de Mimi Touré , l’alliance entre Macky et sa majorité reste toujours de mise.
De l’environnement, Aly Haidar se retrouve au département de la Pêche et de l’Economie maritime, pendant qu’Alioune Sarr de l’Afp est nommé ministre du Commerce, de l’entreprenariat et du secteur informel. Pape Diouf de Rewmi devient désormais ministre de l’Hydraulique et de l’assainissement. Idem pour son compagnon de parti Omar Guèye dont il prend le poste et qui se retrouve lui, au ministère du Tourisme (de Youssou Ndour) et des transports aériens.
sudonline.sn
Pour compléter mon analyse sur la nomination de ma tante Aminata Touré à la Primature, j’aimerais savoir si cette dame était rattachée à un Marabout d’une grande confrérie religieuse : « Tidiane, Mouride, Khadr, Layènne, Niassène ou autres » ?
La manière dont notre pays sera dirigé durant ces dix prochaines années dépendra sans doute de l’appartenance ou non de cette Dame à une confrérie religieuse.
Nous savons qu’elle fut Trotskyste, Maoïste dans ses années d’utopie, mais on a vu d’autres s’agenouiller devant des dignitaires, ce qu’il n’aurait jamais imaginé à leurs périodes estudiantines en France ou ailleurs en Europe!