Monsieur le Président, n’écoutez pas ceux qu’ils disent. Par Falilou Cissé

Un adage populaire wolof dit « le dromadaire doit éviter de passer par l’endroit  où la grenouille a trébuché et s’est fait casser la patte ». Au lendemain de la première alternance qu’a connu le Sénégal en 2000, tout le monde pensait que les acteurs principaux de cette alternance, en l’occurrence les responsables du PDS allaient faire preuve d’intelligence en tirant toutes les leçons du comportement de certains responsables qui avait sensiblement contribué à la chute du PS. Malheureusement, tel n’a pas été le cas. Au contraire, pendant 12 ans, ils n’ont fait que narguer le peuple et tromper Wade qui dira plu tard, en substance « j’ai été coupé du peuple »

Quand, parfois, je regarde ou écoute certain responsables de l’APR, je ne vois et n’entends aucune différence entre ces derniers et certains responsables du PDS. Cela fait triste. Et c’est cette question qui me taraude l’esprit. Pourquoi ceux qui se succèdent au pouvoir sont incapables de tirer les leçons des expériences vécus sous leurs yeux et dans un passé très récent ?

Je revois encore Iba Der Thiam ou Aliou Dia, le promoteur de la virtuelle force paysanne chanter la réussite spectaculaire que le pouvoir libéral a eue dans sa politique agricole. En réalité, ce succès n’existait que dans leur tête. Car, durant les 12 années qui ont marqué leur règne, tout le monde était témoin de la grande déliquescence de la culturelle filière arachidière avec la chute libre du prix au producteur, les bons impayés, les tracteurs revendus etc. Malgré tout cela, les responsables du PDS ont fait croire à Wade que tout était parfait dans le meilleur des mondes du paysan sénégalais. La sentence de cette forfaiture a été implacable. La chute de Wade fut spectaculaire.

Beaucoup de citoyens sénégalais comme moi sommes entrain de constater avec tristesse que certains responsables de l’APR sont entrain de passer sur les traces de leur frère du PDS. Décidément, rien ne différencie les sénégalais.

J’ai été très surpris quand j’ai entendu mon frère et certains amis restés au village dire que si des élections étaient organisées aujourd’hui Macky Sall qu’ils adoraient pourtant il y’a de cela un an, n’aurait pas eu une seule carte ici. Ce discours contraste profondément avec ce que disent nos amis de l’APR.

Monsieur le Président, c’est ce qui m’a poussé à prendre mon clavier, le seul moyen que je dispose pour espérer être entendu en vous envoyant ce message : ne les écoutez pas. Les communautés ont placé en vous un immense espoir. C’est pourquoi je vous demande :

–          de privilégier les tournées économiques au détriment des voyages à l’étranger s’ils ne rapportent pas grand chose

–          de tout faire pour diminuer le prix de vente des semences lors des prochaines campagnes agricoles

–          de  consolider par des actes concrets votre slogan : la patrie d’abord, le parti ensuite.

–          De garder votre courtoisie, de parler moins et de travailler plus.

–          de ne jamais laisser vos partenaires politiques défendre l’indéfendable

–          de tenir toujours un discours de vérité au sénégalais

Tous ceux qui vous disent le contraire de cela ne vous aiment pas. Ils ne sont là que pour leur poche. Si jamais, vous perdiez le pouvoir demain, ils vont se ranger, pour la plupart d’entre eux, derrière le nouveau élu.

Falilou Cissé

Conseiller en Développement Communautaire

Tel : 77 689 79 44