Dans mon avant-dernière contribution, je m’engageais à revenir plus largement sur les maux qui gangrènent le système éducatif sénégalais et à montrer, en m’appuyant sur des faits précis, que ce système ne s’est jamais porté aussi mal que pendant ces dix dernières années. Et cette situation ira sûrement de mal en pis avec les Libéraux et leurs alliés, qui sont fascinés par le nombre et sacrifient sans état d’âme la qualité sur l’autel de la quantité.
C’est désormais un secret de Polichinelle : le principal cheval de bataille des Wade et de leurs tonitruants courtisans, c’est de nous jeter à la figure le nombre des infrastructures qu’ils ont réalisées en dix ans, en comparaison des réalisations dans le même sous-secteur par les Socialistes en 40 ans. La construction d’écoles est devenue pour eux comme une course effrénée. Comme si le système éducatif se réduisait à des infrastructures physiques ! Loin de moi, évidemment, l’idée de négliger celles-ci. Il en faut bien sûr, mais elles ne constituent que des éléments, certes importants, parmi de nombreux autres dans un ensemble cohérent où tout se tient. Elles doivent se réaliser de façon rationnelle, autant que faire se peut, en fonction de deux instruments importants : la carte scolaire et la planification. La carte scolaire en particulier doit être considérée, non pas comme une simple carte géographique des écoles existantes dans un pays à un moment donné – elle ne serait alors qu’un inventaire –, mais plutôt comme un exercice fécond de planification à court ou moyen terme des ressources éducatives au niveau national, régional ou local. Elle détermine, en tenant compte de la politique démographique et d’éducation comme des réalités socio-économiques d’un pays, le nombre d’écoles à construire, leurs coûts, leur superficie, la population qui les fréquente, le nombre d’enseignants qu’il faudra former, etc. Les classes doivent donc être construites prioritairement da