Lettre ouverte au président Macky Sall Démission d’Idrissa Seck, au-delà d’un épiphénomène par Fallou Ndiaye

La récente sortie d’Idrissa Seck de la coalition Benno Bokk Yakaar qui vous a porté au pouvoir, a été qualifiée par des membres de notre camp comme un non-évènement, voire un épiphénomène. Ce qui est selon moi est loin de la réalité. En effet, Idrissa Seck ne s’est certes pas jamais considéré comme un membre à part entière de notre coalition, mais plutôt il a voulu se mettre à l’abri du syndrome Djibo Ka, en nageant à contre-courant de la marche de l’histoire. Voilà pourquoi, il s’était aligné derrière vous lors du second tour. La preuve, il n’a même attendu la fin de votre état de grâce, pour commencer à vous glisser des peaux de bananes et ce, après qu’il a réussi à placer ses hommes au sein de l’appareil d’Etat. Pire, il est en train d’étendre ses tentacules dans nos rangs surtout au niveau de la diaspora, où il est en train d’opéra une véritable OPA dans nos rangs, notamment chez les cadres. Ça, je suis bien placé pour en savoir quelque chose.
Cette sortie de Idrissa Seck et les conséquences qui en ont découlé, m’amènent à douter monsieur le président de la République de la sincérité de l’engagement d’Oumar Gueye et de sa volonté à venir travailler à nos côtés. Il aurait dû venir intégrer directement la Coordination des cadres républicains (CCR), tout en continuant à travailler à la base. Au lieu de cela, il a préféré mettre sur pied un mouvement. De telles attitudes si elles prospèrent, risquent de semer dans nos rangs, les germes de la divergence qui ont miné le PDS jusqu’à lui faire perdre le pouvoir. Il en est de même de Me Nafissatou Diop Cissé. La meilleure solution, serait de demander à tous ces nouveaux militants qui viennent grossir nos rangs, de ne pas se mettre en marge des structures déjà existantes et de travailler main dans la main avec les responsables et militants qu’ils ont trouvé sur place.
Sur un autre plan, permettez –moi M. le président de vous interpeller sur l’attitude des cadres républicains. Ces derniers devraient être votre relai sur le terrain et jouer le rôle de trait d’union entre vous et les militants à la base. Mais je suis au regret de le dire, tel n’est pas le cas. Ils se blottissent dans un mutisme assourdissant. Aujourd’hui, il n’existe plus aucune espèce de connexion entre eux et les militants à la base. Ils ont tout simplement coupé les ponts. Ne répondent plus aux coups de fil et versent dans le snobisme. Des attitudes qui sont loin de créer un climat de sérénité et de cohésion dans les rangs du parti. Je prendrai en exemple le département de Mbacké qui aujourd’hui ne semble plus avoir d’élu. Les comportements de ses députés risquent d’être le lit de la défaite de l’APR lors des prochaines joutes électorales. Ils sont tout le temps aux abonnés et répondent à aucune sollicitation ou interpellation de leurs mandants. Ce qui est loin de faire votre affaire. Car ce sont eux qui devraient comme je l’ai dit plus haut être votre œil, votre bouche et votre bras sur le terrain pour pérenniser les actions que vous aviez entreprises, il y a quelques années et mieux encore faire germer les graines que vous aviez semées afin que les fruits puissent tenir la promesse des fleurs.
Fallou Ndiaye Coordonnateur de la
Convergence républicaine Bokk Yakaar