L’affaire des étudiants inculpés et placés sous mandat de dépôt pour trafic de drogue fait des dommages collatéraux. Deux agents de La Poste ont été inculpés et placés sous mandat de dépôt par le juge du troisième cabinet, Ameth Sy. Malgré la pression, les autorités judiciaires comptent conduire ce dossier avec la plus grande attention. Peu avant l’inculpation des étudiants, une Tunisienne, dont le colis portait la même adresse d’expéditeur que celle envoyé aux étudiants (Paraguay), avait été interceptée par les autorités judiciaires.
Alors que les étudiants « Ibadous » chauffent le front, réclamant la « libération immédiate » de leurs trois camarades, Masseck Boye, Ansou Mané et Mady Cissokho, le juge du troisième cabinet, Amath Sy, a posé d’importants actes d’instruction. Selon des sources autorisées, deux agents de La Poste ont été récemment inculpés et placés sous mandat de dépôt, dans le cadre de cette même affaire. Le magistrat instructeur a soulevé nombre de faits, qui les incrimineraient dans le cadre du processus ayant conduit au retrait des colis mis en cause. Quant aux trois étudiants, ils ont tous déposé une demande de liberté provisoire, après avoir été auditionnés dans le fond du dossier. Devant le juge d’instruction, ils ont nié les faits qui leur sont reprochés.
Si ce dossier est troublant, aux yeux des autorités judiciaires, c’est qu’en vérité, ce sont deux colis de drogue, qui ont été livrés sur Dakar. Le premier destiné au nommé « Raoul Baldé » a été retiré du bureau de Malick Sy dans la plus grande discrétion. Tandis que le deuxième colis destiné à une adresse indiquant la mosquée de l’Ucad, a été réceptionné par les trois mis en cause. Les deux colis venaient du Paraguay. Une source judiciaire indique que le dossier fait l’objet d’intenses investigations, puisque peu de temps avant l’éclatement de cette affaire, une Tunisienne, écrouée au Camp Pénal depuis, avait été arrêtée avec un colis de drogue portant l’adresse du même « Raoul ». Les deux dossiers, du point de vue des autorités judiciaires, sont plus que liés. Des sources judiciaires renseignent qu’elles ne sauraient se plier, d’autant que le Sénégal, depuis mars 2009, a ratifié la loi uniforme contre le financement du terrorisme, qui renforce la vigilance surtout en matière de lutte contre la drogue.
Cheikh Mbacké GUISSE
lasquotidien.info