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Yoro Dia : «L’opposition a très bien fait de ne pas répondre au Président»

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«L’appel de Macky Sall est une sorte de distraction massive. Une concertation sur l’Acte III de la décentralisation ne peut pas être une priorité pour le pays. J’ai toujours pensé, que ce soit l’Acte III ou l’Acte IV, que ce n’est rien que de la distraction massive. Je crois qu’on doit aller dans l’Acte II de notre démocratie. L’Acte II de notre démocratie, c’est admettre enfin qu’elle a des institutions qui fonctionnent. Nous avons un système qui nous a permis de faire deux alternances en douze ans. Un système qui nous a permis d’avoir des alternances à la mairie de Dakar et dans d’autres grandes villes. Nos institutions fonctionnent très bien. A chaque fois qu’il y a problème, les gens pensent qu’il faut créer une institution. Or, dans une République, quand vous avez des institutions qui fonctionnent, on est figé dans le marbre pour au moins un siècle ou deux. Est-ce qu’on a fait le bilan de l’Acte II de la décentralisation ? Dakar a subi les pires inondations de son histoire. Mais, est-ce que vous avez entendu le président du Conseil régional de Dakar se prononcer sur ça ? Dakar a vingt mairies d’arrondissement. C’est quoi le travail quotidien des vingt maires de commune d’arrondissement ? Je pense que, Acte II, Acte III, c’est de la distraction. Il faut qu’on parle de l’Acte de notre République. L’acte de notre République est d’admettre que nous avons des institutions et des textes qui fonctionnent à merveille. C’est de dire qu’étant donné que l’acte politique a été réglé, il faut que notre pays soit enfin sérieux et que la classe politique pense à la croissance. J’aurais compris que le président de la République convoque l’opposition pour parler de croissance, pour dire à l’opposition que nous avons la plus grande démocratie du continent. Maintenant, il faut qu’on parle de croissance. C’est ça qui méritait un appel. Mais un appel sur l’Acte III de la décentralisation est une distraction massive. Parce que c’est quoi l’Acte III de la décentralisation ? C’est de créer de nouvelles institutions pour caser un personnel politique en inflation constante. On ne peut même pas parler de décentralisation au Sénégal parce qu’il n’y a pas de classe politique locale. C’est la classe politique de Dakar qui se redéploie dans les régions, ce qui donne des ministres-maires, des Premiers ministres-maires. On ne peut pas avoir une décentralisation sans une classe politique locale. Et même ceci n’est pas fondamental. Aujourd’hui, c’est quoi l’Acte III de la décentralisation ? C’est séparer Louga et Diourbel. Et, est-ce que séparer ces deux entités a un contenu économique ? Aussi longtemps qu’on ne s’arrête pas pour dire que notre pays n’a pas un problème d’institution ni un problème politique. Notre pays a un problème économique. Et toute l’anergie de la classe politique doit être orientée vers ça. L’opposition a très bien fait de ne pas répondre au Président sur l’Acte III de la décentralisation.

Il ne peut y avoir aucune conséquence sur ce refus. Nous avons un système fiable, un pays qui fonctionne très bien. Que l’opposition réponde ou non, ça n’a aucun impact. Au moment opportun, le Président va convoquer le collège électoral, le ministre de l’Intérieur va organiser des élections et les Sénégalais vont s’exprimer. Et c’est ça l’avantage de notre système. De 1983 à aujourd’hui, nous sommes prisonniers du Code électoral. Nous avons un système qui fonctionne très bien, il faut seulement que les gens s’y adaptent et posent les problèmes économiques. Le consensus est souhaitable, si on ne peut pas le trouver, le ministre de l’Intérieur va convoquer des élections, ainsi de suite.

Nous sommes dans un système démocratique. Les élections servent à arbitrer. Et ce n’est même pas sain pour notre démocratie qu’il y ait des rapprochements entre l’opposition et la majorité. La démocratie, c’est comme un être humain qui, normal, a deux poumons. Il a besoin de ses deux poumons pour respirer. Et les deux poumons de la démocratie, c’est la majorité et l’opposition. C’est pourquoi, on dit que l’alternance est la respiration naturelle de la démocratie. L’opposition n’a qu’à s’opposer et la majorité n’a qu’à gouverner. Ces histoires de rapprochement entre le pouvoir et l’opposition, c’est pour un détournement de suffrages.»

senenews.com

2 Commentaires

  1. On n,a pas besoin de ces palabres inutiles pour le moment c vrai, Mais pour autant concertation n’est pas Rapprochement .
    Les 2 poumons ont besoin de l’ oxygene de la concertation pour se bonifier et stabiliser tout le corps(social)

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