Le Président Macky Sall s’est offusqué du dernier classement du Sénégal, révélé dans le dernier rapport Doing Business. Le chef de l’Etat a considéré que ce classement, établi par la Société financière internationale, organe du groupe de la Banque mondiale, ne reflète pas la situation de l’environnement réel des affaires au Sénégal. Le Sénégal, pendant longtemps, notamment à la faveur de crises politiques et économiques qui avaient cours dans la sous-région d’Afrique de l’Ouest, passait pour le modèle en termes de stabilité et de promotion des affaires. Cette position s’est vue remise en cause depuis l’année 2012, année de graves convulsions politiques. Le régime du Président Macky Sall pouvait espérer redorer le blason du Sénégal, mais la mayonnaise n’a pas encore pris. Le Sénégal a encore reculé de deux places, passant du rang de 176ème à celui de 178ème sur 189 pays.
Passé le moment d’émotion suscité par les réactions suite à la publication du rapport Doing Business, il y a lieu de regarder la situation en face. On relève d’abord que le Président Macky Sall s’est invité dans un débat dont il pouvait se passer. Un commentaire du ministre en charge de la Promotion des investissements, Diène Farba Sarr, ou du ministre en charge de la Promotion de la Bonne gouvernance et de surcroît porte-parole du gouvernement, Abdou Latif Coulibaly, aurait suffi. En montrant publiquement son courroux face à ce classement, le Président Macky Sall donne au rapport Doing Business une signification politique et une portée que cet instrument n’a pas, même aux yeux de ses concepteurs. D’ailleurs, le vice-président pour l’Afrique de la Banque mondiale, Makhtar Diop, en séjour à Dakar au moment de la publication du rapport 2013, n’a pas jugé nécessaire de s’épancher sur le sujet en raison certainement du fait que nombreux sont les cadres du groupe de la Banque mondiale à se montrer sceptiques vis-à-vis de cet instrument. La méthodologie et les conditions d’élaboration du rapport Doing Business posent problème à de nombreux économistes. La réaction du chef de l’Etat est donc inopportune et surtout impertinente. En effet, le chef de l’Etat ne peut pas balayer d’un revers de main le rapport Doing Business avec des arguments du genre : «Ce rapport ne reflète pas l’ambition que nous avons pour le Sénégal.» Le Doing Business ne mesure pas les belles intentions, mais plutôt l’application réelle des politiques sur le terrain. Ce n’est pas à Macky Sall qu’on rappellerait que le chemin de l’enfer est pavé de bonnes intentions.
En outre, le Président Sall indique que tous les griefs formulés contre le Sénégal font déjà l’objet de mesures dont l’application est en cours. Cet argument renforce la justesse des indications du Doing Business, car il révèle que ce qui est reproché au Sénégal comme manquement ne devrait plus être noté et déploré l’année prochaine. Attendons alors le prochain rapport ! Et puis, quels sont les points noirs dans la politique d’amélioration de l’environnement des affaires mis à l’index par le Doing Business ? Les points faibles du Sénégal sont notamment : l’inexécution des contrats, la non protection des investisseurs, les lenteurs dans la création d’entreprises et les retards dans la délivrance du permis de construire. A-t-on pu mesurer l’impact des grèves cycliques dans l’Administration judiciaire sur le traitement des dossiers de créations de nouvelles entreprises ? Les projets de réforme des conditions de délivrance du permis de construire ne continuent-ils pas de susciter le débat et de ralentir les procédures.
Force est de dire que toutes les autres tares avaient déjà été dénoncées par les opérateurs économiques. Qui ne se souvient pas des nombreuses sorties des membres du patronat pour regretter les retards dans le paiement de la dette publique intérieure avec pour conséquence l’arrêt de certains chantiers et projets publics ? Qui ne se souvient pas du combat des meuniers et des sucriers face à des politiques du gouvernement qui ne les protégeaient pas en délivrant à tour de bras des autorisations d’importations à des commerçants ? Grande avait été la suspicion qui entourait ces autorisations d’importations de sucre, de riz, d’oignons, du fait de leur opacité et surtout que la rumeur disait dans les chaumières que ces autorisations d’importations étaient tarifées par des autorités gouvernementales. Quelles avaient été la propension et les velléités du gouvernement à passer des marchés publics par entente directe ? Que dire de l’opacité, avec de forts relents de corruption, notée dans la gestion de contrats dans les domaines de l’énergie et des mines ? N’avait-on pas fustigé ces derniers mois l’instrumentalisation de certaines positions dans l’appareil de l’Etat pour régler de petits comptes personnels ou pour faire la part belle à des amis ? Comment la Banque nationale pour le développement économique (Bnde) par exemple a été montée ? Quand tous ces travers étaient dénoncés, d’aucuns adoptaient la politique de l’autruche en accusant les dénonciateurs de chercher la petite bête au Premier ministre Abdoul Mbaye ou au ministre de l’Economie et des Finances Amadou Kane. C’est dire que le Sénégal est rattrapé par la gouvernance de ces derniers mois.
Le rapport Doing Business sanctionne véritablement les errements et turpitudes d’une politique qui avait été appliquée pendant une année et demie au Sénégal. C’est justement parce qu’il est conscient des limites et autres carences de cette politique, que le Président Macky Sall s’est résolu à changer d’attelage gouvernemental et du coup il donne raison aux pourfendeurs. En parlant du rapport Doing Business, il ne pouvait certainement pas se défausser sur son ancien Premier ministre et son équipe, ce serait sans doute inconvenant. Mais la bonne réponse aurait été de faire dire que le Sénégal a pris conscience de la nécessité d’apporter quelques améliorations à ses politiques et cela a même poussé le chef de l’Etat à changer de cap dans la politique gouvernementale ; un changement de cap qui se traduit par la mise en place d’une nouvelle équipe gouvernementale. Marguerite Yourcenar disait que «c’est avoir tort que d’avoir raison trop tôt». Soit ! Mais qui va bouder le plaisir de pouvoir, comme Axelle Red chantait à la face du monde, «je te l’avais dit !».
Madiambal Diagne
M. Diagne
Ce n’est pas le premier ministre qui définit le cap à suivre, il ne fait qu’exécuter les directives de celui qui dirige c’est à dire le président.
Arretez de vous déchausser sur abdoul mbaye, si les choses n’ont pas avancer , si la direction qui a été prise n’a pas été la bonne , le principal responsable c’est le président.
Arretez de vous justifier sur vos attaques contre Abdoul Mbay
Moi je ne vous connais, ni vous ni abdoul mbaye, mais franchement je lui prete bcp plus de crédit et de compétence que vous !
A la longue je pense que vous etes jaloux de M. Mbaye
Équivalences monétaires
Taux en vigueur aux 15 juin 2011
UC 1 = 45,3553 dalasis
UC 1 = 1,6007 dollar
UC 1 = 1,1128 euro
Exercice budgétaire
Janvier – décembre
Sigles et abréviations BAD Banque africaine de développement
CCP Cellule de coordination du projet
DSRP Document de stratégie pour la réduction de la pauvreté
FAD Fonds africain de développement
FMI Fonds monétaire international
GFP Gestion des finances publiques
ISPEFG Projet d’appui institutionnel à la gouvernance économique et financière
PEFA Examen des dépenses publiques et évaluation de responsabilité financière
PIB Produit intérieur brut
PNUD Programme des Nations Unies pour le développement
UC Unité de compte