(APS) – El Hadj Ameth Diène, le dignitaire du Parti socialiste, décédé mercredi à Dakar à l’âge de 78 ans, est selon Abdoulaye Wilane, à l’origine du choix du lion comme un des symboles du Sénégal, au motif qu’il en a soufflé l’idée au président- poète Léopold Sedar Senghor après que les deux hommes eurent été sauvés d’un piège par l’animal décrit comme le ‘’roi’’ de la forêt africaine.
Selon le porte-parole du PS et maire de Kaffrine, El Hadj Ameth Diène en bon pédagogue aimant raconter aux jeunes socialistes ‘’des petites histoires dans l’Histoire’’ leur révéla un jour comment le président Senghor et lui eurent la vie sauve grâce à un lion.
’’En tournée dans le Walo, avant les indépendances et pendant les batailles épiques des années 1954-1958, Senghor et sa délégation qui étaient en partance pour un village considéré comme un fief des +laministes+ (partisans de Lamine Guèye, un des adversaires politiques de l’ancien président sénégalais) tombèrent dans un guet-apens’’, raconte Abdoulaye Wilane.
Il ajoute : ’’quelqu’un leur avait tendu un guet-apens en creusant un trou immense en travers de la route et au fond duquel étaient plantées des branches d’arbre taillées avec des bouts pointus’’
’’Le trou était couvert de +krintings+ et de quelques feuilles d’arbre’’, précise Abdoulaye Wilane, relevant qu’à quelque 200 mètres du piège, ‘’un lion très agité s’est brusquement interposé entre le cortège de Senghor et le trou’’, puis se dirigeant vers le trou ‘’il fait tomber les feuilles et les +krintings+ et s’en va en le contournant’’.
Le président Senghor sort de sa voiture, imité seulement par El Hadj Ameth Diène à qui il demande de lui apporter le pneu de secours de sa Jeep. A eux deux, ils poussent le pneu vers le trou et parviennent à le combler annihilant ainsi le piège, souligne Abdoulaye Wilane selon qui le poète a lancé cette exclamation : ‘’c’est un signe de Dieu ! Mbarodi, Gaïndé n’était là que pour nous éviter le piège, un guet-apens que des lâches ont dû nous tendre’’.
Des années après, au moment de choisir en dehors du baobab des éléments et signes constitutifs des symboles du pays, El Hadj Ameth Diène rappela leur mésaventure au président Senghor qui admit avec juste raison que le lion méritait aussi d’être retenu, a indiqué Abdoulaye Wilane.
BK/CTN