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Sénégal-Fat Macky Vs Speedy Mimi: Le Stratège Face À La Tacticienne

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Macky Sall qui prend goût au pouvoir cherche un temps qui manque à Aminata Touré dont la survie ne peut dépasser 2017, si Dieu lui prête survie jusque-là.

Aminata Touré qui veut assumer seule les responsabilités à elle confiées s’est lancée dans une course éperdue qui essouffle un Fat Macky Sall dont les forces physiques sont limitées par l’envie d’un second mandat ; la tactique jusqu’au boutiste du Premier ministre, court termiste par définition, limite en effet la stratégie étalée dans le temps du président de la République d’imposer désormais une solution politique aux problèmes de cohabitation avec les différentes familles sénégalaises…afin d’obtenir un sursis avec un second et ultime mandat de cinq ans sur lequel il ne cracherait plus.

Vainement recherchée en effet dans le texte, l’absence de certains secteurs dans les récents discours semble démontrer que le chef de l’État n’apprécie guère la tournure prise par certains dossiers coachés par le Premier ministre elle-même dans les différentes stations qu’elle a eu à occuper sous l’administration Macky Sall ; obnubilée par une survie limitée à la Primature qui excède rarement les deux ans, Speedy Mimi veut danser plus vite que la musique pour accélérer un tempo que Macky Sall a du mal à suivre, gêné moins par ses rondeurs que par une volonté de survie qui va au-delà de 2017. Désireux ainsi de gagner du temps dans l’espace sénégalais de plus en plus hostile dans la cohabitation avec les familles religieuses, politiques et sociales, Macky Sall, en bon stratège, dégage depuis quelque temps une cartographie originale dans le choix des hommes de terrain et l’espace physique dans lequel se mouvoir par un appel d’air ; ainsi, la séduction entreprise auprès des familles religieuses ne repose pas seulement sur ses visites de proximité ou par l’ambassade de son épouse : Sourang responsabilisé désormais devrait permettre à lui seul de vendre des terres (du foncier) au chef de l’État qui contournera par ce biais quelques énergumènes ruineux pour sa politique de bon voisinage avec le religieux de Touba comme avec Thiès, l’éternelle ville rebelle des cheminots ; l’évolution toute prochaine de certains dossiers judiciaires devrait par ailleurs aider à mieux saisir la volonté du président d’être agréable à ce même secteur cultuel, même si un certain cas de crime économique a été dégrossi, comme pour préparer une opinion dubitative vis-à-vis du président de la République.

Cette valse-hésitation perçue dans la démarche du chef ne sera pas sans grosse conséquence sur la stabilité intérieure et extérieure du pays, avec une perception d’un autre échec qui s’ajouterait à un espoir perdu qui fausse la tolérance sociale vis-à-vis du champ politique mackyste qui privilégierait ainsi plus des intérêts particuliers par rapport à des attentes générales déçues. En nuançant toutefois et selon le vieil adage qui veut qu’un mauvais arrangement vaille mieux qu’un bon procès, le président de la République semble désormais instruit de la nécessité d’une solution politique à trouver à certains problèmes.

Là réside en fait la différence d’approche du président de la République et de son Premier ministre ; exclusiviste, Mimi se croit seule investie de la capacité d’impulsion et d’appréciation du rythme de l’activité gouvernementale. Traumatisée par le cri du peuple d’en-bas si cher à Raffarin, elle entend accélérer la cadence de dossiers dont elle est seul juge devant un chef qui initie sans s’immiscer dans la marche d’un temps qui est compté pour la sprinteuse désireuse de laisser sa marque et sa trace, au point d’oublier son devoir d’obéissance et de loyauté au chef qui l’a nommée.

Au demeurant, la politique du fait accompli du Premier ministre dénote tout à la fois de cette attitude mère poule et d’un manque de fidélité vis-à-vis du chef dont la marge de manœuvre s’en trouve limitée. À la Justice comme à la Primature, Speedy Mimi cherche à imposer une cadence qui essouffle un président dont l’embonpoint s’accommode mal d’un certain rythme physique, surtout s’il prend goût au pouvoir, au point de chercher un second mandat.

Pathé MBODJE, M. Sc, Journaliste, sociologue

sites : www.pathembodj.com ; blog : http ://koccbarmafall.skyrock.com
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