92 milliards F Cfa. C’est ce qu’il faut à notre pays pour trouver des solutions d’urgence aux problèmes des inondations dans la banlieue dakaroise et d’autres lieux inondables du pays. Le Pit qui en tire la conclusion à l’issue d’une journée d’étude tenue dimanche 13 juin sur la question, soutient que le Sénégal a les moyens de trouver cet argent qui proviendrait de ressources propres. Il lance un appel aux populations pour contraindre le Président Wade à trouver ces 92 milliards.
Pour le Parti de l’indépendance et du travail (Pit) de Maguette Thiam, il est « impératif que devant les menaces d’inondation pour cette année encore, les populations de la banlieue de Dakar et des autres localités inondables se mobilisent et se rassemblent pour obliger Wade et son régime à prendre des mesures d’urgence pour faire face, et pour créer les conditions d’une vaste concertation à caractère national pour des solutions durables ». Cette conclusion est tirée à l’issue de la journée d’étude tenue le dimanche 13 juin sur les inondations. Des responsables des coordinations départementales de Dakar, Pikine, Guédiawaye, Rufisque des élu(e)s locaux ainsi que des chercheurs/universitaires, ont pris part aux travaux.
Le Pit soutient que les solutions d’urgence, pour faire face à l’ampleur de ces menaces, exigent beaucoup d’argent. C’est pourquoi il trouve dérisoire le montant de 9 milliards prévus par le Pouvoir en 2010. A la limite, ces 9 milliards « représentent une insulte grave faite à notre peuple, d’autant qu’au même moment Wade vient de faire adopter par son Parlement une augmentation spectaculaire du train de vie déjà dispendieux de l’Etat, avec 12 milliards pour la Présidence et 8 milliards pour l’Assemblée Nationale, le Sénat et le Conseil Economique et Social, soit un total cumulé de 20 milliards ! ».
Ne se fait pas d’illusions…
Le Pit ne se fait pas d’illusion, car il ne perd pas de vue que « là ou les 67 milliards de 2005 n’ont pu permettre de venir à bout des difficultés, ce ne peut être que du fait d’un mépris profond pour les populations concernées que l’on ose dégager 9 milliards et prétendre ainsi résoudre les mêmes problèmes ! ».
Les camarades de Maguette Thiam évaluent à 92 milliards ces mesures urgentes. Et notre pays, disent-ils, « dispose de ressources propres pour trouver 92 milliards dans le cadre d’une nouvelle loi rectificative des finances, pour mettre en œuvre un programme d’urgence défini et mis en œuvre de façon concertée avec les collectivités locales des zones concernées, et non plus exclusivement par l’Administration dans le cadre du plan ORSEC ».
Il donne la solution au problème
Pour le Pit, voici comment l’Etat peut trouver ces 92 milliards. Ils proviendront de la « réallocation des 20 milliards d’augmentation du train de vie injustifié de l’Etat, la restitution des 20 milliards de « commissions SUDATEL », la restitution des 26 milliards de dons pour la réfection, jamais effectuée du Méridien Président pour la tenue de la conférence de l’OCI ». Il ajoute à la liste « la restitution des 26 milliards pour la construction de « villas présidentielles » pour la tenue de la même conférence ».
La formation de Maguette Thiam en « appelle aux populations de la Banlieue et des autres localités inondables, aux autorités de leurs collectivités locales, aux Partis politiques, aux Syndicats et autres organisations de la Société Civile, pour une mobilisation générale afin d’obliger Wade à dégager ces 92 milliards ». Elle est convaincue que des « initiatives dans ce sens doivent être prises dans chaque collectivité locale pour asseoir, au niveau national, les bases organisationnelles d’une véritable solidarité nationale pour faire aboutir cette légitime revendication ».
La nécessaire implication des forces vives
Pour le Pit, une large implication des populations dans cette lutte est d’autant plus nécessaire « qu’elles sont édifiées sur les solutions pressantes à mettre en œuvre pour protéger leurs habitations, et qu’elles devront veiller à ce que ces ressources publiques, qui sont sacrées, soient utilisées exclusivement pour les besoins pour lesquels elles ont été mobilisées ».
Cette mobilisation devrait aussi, de l’avis du Pit, continuer pour obliger Wade, au-delà des mesures d’urgence, « à créer les conditions, dans le cadre d’une concertation nationale, aptes à impliquer l’expertise de nos Universités en la matière ainsi que celle d’autres spécialistes de la société civile, pour dégager avec les collectivités locales et les Partis d’opposition un programme à moyen et long terme de large consensus que son Parlement devrait matérialiser par une Loi de Programmation budgétaire et apporter ainsi des solutions appropriées et durables aux problèmes d’inondation dans notre pays ».
sudonline.sn