Au sein de l’Alliance pour la République (Apr), nombreux sont les responsables qui travaillent l’oreille du président de la République pour l’amener à se dédire et à faire un mandat de sept ans en lieu et place du quinquennat pour lequel il s’était engagé. Mais malgré les nombreuses pressions qu’il subit en permanence, Macky Sall est décidé (pour le moment) à tenir parole.
Si le plan des collaborateurs du chef de l’Etat et autres membres influents de l’Apr aboutit et que leur idée prospère, il ne faudrait point s’étonner de voir Macky Sall trôner à la tête du pays pendant sept ans. Ces derniers travaillent inlassablement à lui faire faire du «wax waxeet» en l’amenant à violer l’un de ses engagements phares durant la campagne pour la présidentielle.
En effet, ils l’incitent constamment à effectuer un mandat de sept ans. Si Moustapha Cissé Lo, Me Djibril War, Jean-Paul Dias et le député Abdou Lahad Seck Sadaga (en plus de Me Alioune Badara Cissé lorsqu’il était dans les arcanes du pouvoir) ne se privent pas d’exprimer à haute et intelligible voix leur fascination pour un septennat, beaucoup d’apéristes sont toutefois prompts à décrier en sourdine la promesse électorale de leur chef de file. Et certaines rencontres informelles constituent pour eux des occasions rêvées pour manifester leur opposition à la réduction du mandat présidentiel de sept à cinq ans.
La ténacité en bandoulière, les adeptes du septennat sont toujours d’attaque pour vendre leur thèse. Confidence d’une source ayant récemment participé à une rencontre informelle: «c’est Moustapha Cissé Lo seulement qu’on entend s’opposer à la réduction de la durée du mandat du président de la République, mais au sein de l’Apr, ils sont très nombreux les responsables de haut niveau qui plaident pour le septennat. Pratiquement tous presque veulent que le Président Macky Sall fasse un mandat de sept ans.
Tous rejettent énergiquement l’engagement du Président de ramener son mandat à cinq ans. Tout de même, certaines voix, même si elles ne sont pas nombreuses, s’élèvent pour exprimer la position contraire et inviter le chef de l’Etat à ne pas se dédire et à respecter sa parole».
Cependant, nonobstant les pressions tous azimuts de ses partisans, le successeur de Me Abdoulaye Wade se montre jusqu’ici inflexible. Excluant de faire du «wax waxeet» comme l’y invitent en permanence beaucoup de membres influents de l’Apr et de la coalition Macky 2012, il a fait le serment de réduire de deux ans son mandat actuel. Autre question qui taraudent certains esprits : s’il parvient à tenir tête à ses proches, réduira-t-il son mandat par voie référendaire ou à travers un projet de loi devant l’Assemblée nationale ?
Cette question reste encore entière. Pour le moment, aucune décision n’a été prise par le pouvoir dans ce sens. Toujours est-il que si la procédure passe à l’Assemblée nationale, on risque d’assister à une rébellion au sein de la majorité parlementaire. D’autant que bon nombre de députés du groupe Bby parmi lesquels Moustapha Cissé, Abdou Lahad Seck Sadaga jurent de faire échouer la décision du chef de l’Etat de réduire son mandat à cinq ans.
Pour rappel, lors du deuxième tour de la dernière présidentielle, Macky Sall, candidat de Benno Bokk Yakaar (Bby), avait promis à l’issue d’une rencontre avec les membres des Assises nationales de ramener son mandat de sept à cinq ans en cas d’accession à la tête du pays.
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