Avec l’entrée en vigueur de la loi n°2014-03 portant baisse du prix du loyer n’ayant pas été calculé suivant la surface corrigée dès la fin janvier 2014, les agences immobilières ont été prises entre le marteau des propriétaires et l’enclume des locataires. Même si certains propriétaires ont pris avec philosophie la mesure en acceptant de ne percevoir les loyers que suivant les nouveaux tarifs, conformément à la loi, d’autres campent toujours sur leurs positions et ne veulent pas entendre parler de baisse.
Assise devant son ordinateur, Rama tient une feuille et tape sur son clavier. C’est l’argent du loyer que vient de lui remettre un jeune homme que la secrétaire du cabinet «Atout Immobilier» est en train d’enregistrer. A l’image de ce jeune homme, ils sont nombreux à attendre de passer à la caisse. En ce début de mois la salle est remplie de monde, les gens venant de tous les coins de la ville pour payer le loyer.
Avec un grand sourire aux lèvres, ce jeune homme d’une trentaine d’année, sous le couvert de l’anonymat, prend la facture des mains de la secrétaire des lieux, comme si on venait lui enlever une épine du pied. Vêtu d’une chemise blanche qui tombe sur un pantalon noir, il est content d’avoir bénéficié d’une réduction de 29% sur le prix du loyer car la loi a été effective.
Ainsi, a-t-il indiqué, «J’ai pris un appartement de 100 mille F Cfa et avec la baisse j’ai payé 71 mille F Cfa. Je n’essaye même pas de savoir ce qu’en pense le propriétaire de ma maison parce que je n’ai pas à faire avec lui. Je n’ai fait que appliquer la loi».
Trouvé dans son bureau, M. Sène, le gérant de l’agence immobilière affirme avoir eu quelques désagréments avec certains propriétaires de maisons au moment où d’autres ont pris la mesure avec philosophie. «Il y a de petits soucis avec certains propriétaires qui refusent de comprendre et ne veulent même pas entendre parler de baisse. Pour d’autres, par contre, on ne note pas de problèmes majeurs», renseigne M. Sène.
Il a par ailleurs fait savoir que pour ne pas sentir le coût de la baisse, des propriétaires de maison ont pris les devants en appliquant la surface corrigée dans leurs maisons et parfois ils se rendent compte qu’ils louaient leurs maisons à un moindre coût. «Dans ce cas, ils disent au locataire que le prix est tant. S’il (le locataire, ndlr) est d’accord tant mieux, sinon ils lui demandent de quitter».
La réticence de certains propriétaires
Comme M Sène, M. Biaye est responsable d’une agence immobilière. Selon lui, certains propriétaires sont réticents parce que tout simplement on touche à leur poche. «Jusque-là des propriétaires ont toujours campé sur leurs positions, mais néanmoins on a commencé à diminuer parce que c’est la loi», confie-t-il. Et d’ajouter ; « les locataires n’ont même attendu la fin du mois pour réagir. Au moment où ils ont appris que la loi a été promulguée, automatiquement ils ont appelé pour savoir exactement ce qu’il en est exactement. Nous nous sommes rapprochés des propriétaires quand on a eu les copies de la promulgation de la loi. Le maximum de mes locataires a eu gain de cause concernant la baisse. Pour d’autres propriétaires qui ne veulent pas appliquer la loi, nous les comprenons mais avec le temps ils vont diminuer ».
La même situation est notée au cabinet immobilier dirigé par un autre M Sène. En effet lui aussi soutient que les locataires ont procédé à la réduction avant de venir à l’agence. «En cette fin du mois certains locataires ont payé en appliquant la réduction eux même», souligne-t-il.
Les «bons» payeurs
Toutefois a-t-il précisé, au même moment d’autres locataires ont payé sans procéder à une réduction aucune car dit-il, ils pensent que ce qu’ils payaient avant la promulgation de loi était raisonnable. «Par exemple j’avais un locataire à Guédiawaye qui payait 40.000 F Cfa. Quand il est venu me voir il m’a dit: «avec la baisse je devrais payer normalement plus de 28.000 F Cfa pour un studio composé d’une chambre, cuisine et toilettes. Mais il a préféré payer les 40 mille francs parce qu’il ne veut pas causer de tort au propriétaire».
Chez les locataires, alors que certains ont appliqué la mesure d’eux-mêmes, en défalquant soit 29%, 14% ou 04%, suivant la catégorie de logement, d’autres attendent que le bailleur décide de la baisse d’abord, eu égard au rapport qu’ils entretiennent. C’est le cas de figure que nous a raconté Mansour Dia, un habitant de Sacré Cœur 3 que nous avons croisé dans la rue. «J’attends que le propriétaire me confirme qu’il applique la mesure avant de soustraire quoique ce soit du prix de mon loyer. Ce mois, j’ai payé ce que je payais avant l’effectivité de la loi parce que je ne veux pas que mon bailleur soit plus digne que moi», indique-il.
Pour M. Sène, pour régler la question de la cherté du loyer au Sénégal c’est la discussion à l’amiable qu’il faut privilégier. Ainsi a-t-il-estimé que c’est à travers la Discussion seulement que le locataire et le propriétaire peuvent trouver un terrain d’entente. «Nous avons eu à baisser le prix du loyer de certains de locataire parce que tous simplement à un certains moment ils sont venus vers nous pour nous faire part de leurs problème et après discussion avec le propriétaire nous sommes convenus de le faire», renseigne-il.
Par sudonline.sn
Ah ce pays -là! Les présidents se succédent en empirant: Macky ne le sait même pas les bases élémentaires du libéralisme. L´éléctricité, l´eau, les impots, les transports sont plus chers que en Europe. Et la trouvaille est de s´attaquer au secteur privé. Quand est ce que vous allez vous réveillez du sommeil.