Face à la vague de départs de techniciens au bout de huit journées de championnat de Ligue 1, le président de l’Association des entraîneurs et éducateurs de football (Aeefs) estime l’urgence de la mise en place d’un syndicat pour la défense de leurs intérêts. Sur ce, Joe Diop n’exclut pas de réagir en déclenchant un vaste mouvement de grève prochainement.
Quatre entraîneurs ont quitté leur poste au bout seulement de huit journées de championnat de football de Ligue 1. Après Abdoulaye Diaw de Niary Tally, Ibou Diarra du Casa Sports et Ousseynou Sène de la Suneor. Le dernier départ n’est autre que celui du coach du Stade de Mbour, Lamine Sano, dont le poste a finalement été confié à Ousseynou Sène (voir par ailleurs).
Une situation qui ne manque pas d’indisposer le président de l’Association des entraîneurs et éducateurs de football (Aeefs), Joe Diop.
«Pour une expression identitaire syndicale»
Selon ce dernier, l’Aeefs entend prendre ses responsabilités avec la mise en place d’un cadre syndical pour mieux défendre les intérêts des techniciens sénégalais. «Le cadre associatif n’est pas suffisant. Il ne gère que l’identité. Du coup, il faut lui articuler une expression identitaire syndicale», souligne le président de l’Aeefs. Une façon, de l’avis de l’ancien sélectionneur, «de mieux défendre leurs intérêts, la surveillance, la défense et la protection de leur contrat.»
En plus de cela, poursuit Joe Diop, «il manque à l’échelle supérieure, l’élaboration de statuts juridiques relatifs à tout ce qui est éducateurs et entraîneurs sportifs pour pouvoir réglementer cela à partir de l’autorité étatique, mais également fédérale jusqu’à l’autorité syndicale».
Estimant que l’Aeefs est le «cadre organisationnel dynamique de l’association», Joe Diop se désole de la non-implication de sa structure au sein des instances de décision. «Nous sommes absents des instances de décision et de gestion de l’ensemble du football sénégalais dans son expression fédérale, tant au niveau de la Ligue professionnelle que de la Ligue amateur», souligne-t-il.
«Nous n’excluons pas d’aller en grève»
Selon le président de l’Aeefs, «le sport est un moyen d’éducation, d’insertion, de réinsertion et de reconversion sociale. Malheureusement, depuis le départ de l’administration coloniale française, il n’y a pas de politique sectorielle propre au sport. C’est la grande bousculade dans notre société qui est malade et qui illustre qu’il n’y a pas de sport bien portant, ni d’école bien portante. Aujourd’hui, c’est la ruée vers le profit».
Face à l’ampleur de la situation, le président de l’Aeefs entend mener des actions concrètes, très prochainement. «Nous allons réagir en déclenchant un vaste et profond mouvement, mobilisant l’ensemble des éducateurs et entraîneurs de football. Nous sommes capables de déclencher une grève de désertion des bancs et d’arrêter tout développement technique à travers les entraînements», promet Joe Diop.
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