On commençait à se demander si l’effet se limitait à l’annonce faite il y a peu par le président Macky Sall alors qu’il procédait au lancement officiel de la saison touristique 2014-2015. Visiblement, la promesse de ramener l’Agence de promotion touristique, emportée l’année dernière par la vague de rationalisation des agences, n’était pas une chimère. Mieux, l’agence en question sera plutôt une coquille… pleine dont le budget passera ainsi de 1 milliard à 4 milliards de FCfa. Jamais un budget de promotion du tourisme au Sénégal n’a atteint ce niveau.
On est encore loin des budgets marocains ou tunisiens, mais quel formidable signal que celui des autorités sénégalaises de tripler un budget de promotion jusque-là ridicule et erratique de 1 milliard de FCfa à peine. L’Etat sénégalais semble ainsi avoir compris non seulement, comme nous l’avons toujours défendu dans nos colonnes, que confier le marketing commercial de la destination à une cellule voire une direction est une hérésie, mais aussi, la volonté se mesure par les moyens mis en place pour aller vers un objectif. A la bonne heure !
Car entre Abdoulaye Wade qui déclarait publiquement ne pas croire au secteur du tourisme allant même jusqu’à supprimer le ministère pour le réduire en une simple délégation et, Macky Sall qui, à l’instar du prochain Groupe consultatif à Paris, a tenu à lancer personnellement la saison touristique 2014-2015, après avoir auparavant corrigé la précarité des baux que détenaient les hôteliers (retrait du bail jusque-là concédé à la Sapco pour leur céder les terrains), le doute sur la volonté politique n’est plus permis. Du moins jusqu’à nouvel ordre.
Voici désormais qu’une des plus grosses plaies purulentes du secteur est en voie de cicatrisation, à travers une hausse conséquente du budget annoncée. Un budget de quatre milliards de FCfa, cela semble correspondre aux normes de l’Organisation mondiale du tourisme(Omt) qui recommande que les fonds de promotion représentent 3% des recettes globales en devises.
Il y a à espérer toutefois que l’exécution de ce budget ne subisse pas les mêmes affres que le précédent dont seulement 50% environs étaient annuellement consacrés à la promotion, entre Accueil-Sécurité ; Matériel de promotion ; promotion extérieure et intérieure, le reste servant au fonctionnement de l’agence de promotion quand ce n’était pas la tutelle qui venait y puiser éhonté ment alors que sur le milliard de budget, les 100 millions représentaient l’appui institutionnel.
A ce propos, il serait d’ailleurs intéressant d’en connaître sur le mode d’alimentation du budget à venir, étant donné que, jusque-là, les ressources pour la promotion proviennent par excellence de la taxe touristique qui est aujourd’hui fixée à 1500 FCfa et qui sont tributaires de trois principales variables que sont : la Durée moyenne du séjour(Dms), la taxe touristique et surtout le nombre total d’arrivées. Encore que cette fameuse taxe touristique n’était pas toujours reversée par les hôteliers qui la collectent tandis que parmi ces trois variables, c’est le nombre d’arrivées qui est très instable, donc très déterminant.
Tous importants que sont les efforts actuels de l’Etat, ce n’est cependant pas la panacée et il en faut plus pour faire du tourisme sénégalais une véritable industrie compétitive.
On passera sur les différents goulots du secteur maintes et maintes fois diagnostiqués, mais la stratégie retenue par le gouvernement ne pourra pas faire l’économie d’une politique cohérente qui repose sur une vision partagée avec les acteurs et une option claire entre un tourisme de masse et un tourisme haut de gamme.
C’est le moment en tout cas pour les autorités de tutelle, d’aller plus loin dans leur volonté en mettant en place des outils tout aussi stratégiques comme le compte stellite, qui permet de produire un ensemble de données et de résultats chiffrés qui constitueraient une base solide pour la connaissance du secteur touristique. Le concept développé depuis 1983 par l’Omt est assez novateur et suffisamment efficace pour éviter que la tutelle ne se sentent pas obligée, selon que ses données statistiques dont la fiabilité au demeurant laisse cruellement à désirer, sont favorables ou pas, de les « cacher ».
sudonline.sn
Il ne suffit pas de vouloir, encore faudrait-il avoir l’imagination nécessaire pour faire de notre pays une destination prisée !
On n’oblige plus personne à aller passer des jours, des mois dans un pays pour son seul plaisir, il faut que cela plaise, sinon, on peut y aller une fois, mais jamais deux.
Posons nous d’abord la question de savoir ce que les autres pourraient venir chercher au Sénégal.
Le climat étant ce qu’il est depuis des années, il fait de plus en plus doux dans beaucoup de régions où jadis il faisait très froid dès le mois de décembre, et jusqu’en mai. Par conséquent, les Européens ne vont plus à 7000 kilomètre uniquement pour la bronzette sous des cocotiers, loin des populations locales avec lesquelles ils ne peuvent avoir de contacts pour fraterniser, échanger, danser, manger etc.!
Avec l’ouverture de pays de l’Est Européens tels la CROATIE L’Estonie, la Moldavie et d’autres plus près : La Grèce et la Turquie, il est possible , avec moins de 1200 euros d’y passer dix jours TTC en pension complète en hôtel trois étoile!
Ne nous faisons pas d’illusions, il faut absolument changer de fusil d’épaule en aménageant au moins vingt kilomètre sur la grande côte, entre le Lac Rose et M’boro, pour une nouvelle forme de tourisme de sport de voile, de baignade et de farniente en espace fermé et payant comme cela se fait dans certains Etats des Etats -Unis d’Amérique dont les plages sont comparables, et ressemblent comme des gouttes d’eau aux nôtres sur cette partie de notre pays! Il serait possible de créer en moins de cinq ans plus de 20.000 emplois directs et indirects dès l’ouverture de cette structure!
Pour une plus grande visibilité, ceux qui sont chargés de promouvoir ce secteur devraient avoir plus d’imagination, et pourquoi pas, un grand rassemblement mondiale de ballons- Montgolfière dès l’ouverture de l’Aéroport Internationale Blaise Diagne ?
Le Sénégal aurait beaucoup de caméras du monde braqué sur lui pendant une quinzaines de jours, et la courses ou la parade irait du Lac Rose à Nouakchott et retour.