Effectivement, le président Amadou Makhtar Mbow, en acceptant par patriotisme la charge, savait certes, que celle-ci comportait bien des enjeux politiques, que le président avait sans doute en tête, mais sans le lui dire. Par conséquent, c’était une tâche ingrate avec de gros risques pour lui en cas d’échec ou d’insatisfaction du président Macky Sall. Mais malgré tout, il s’est engagé résolument avec une équipe de confiance, composée de patriotes et experts dans divers domaines.
Nous pensons sincèrement et honnêtement que nous devrions dire un grand merci au président Mbow, pour sa disponibilité pour son pays, son patriotisme incontestable dont il fait montre à chaque fois que son pays le sollicite. A ce niveau, il n’est en rien comparable à nos anciens chefs d’Etat, en ce qui concerne l’attachement à leur patrie. Ceux-là qui, après leur mandat très douillet et qui ont été grassement payés, n’ont pas cependant manqué, aussitôt après avoir été remerciés par leur peuple pour insuffisance de rendement, de déserter leur pays pour aller vivre confortablement en France. Et de surcroit, en nous laissant plusieurs ardoises et difficultés de tous ordres. Ils ne se sont plus préoccupés malgré tout ce que notre peuple a consenti pour eux dans tous les domaines, de nos souffrances inouïes, dont en grande partie, ils sont les responsables.
Pourtant, le président Mbow, malgré son âge si avancé, il s’est toujours rendu disponible, comme lors des Assises nationales, quand courageusement, il a répondu favorablement à l’appel, lorsque d’autres, bien moins âgés que lui, fuyaient, dès les premières menaces de Me Wade. Cette fois-ci encore, dès qu’il a été sollicité par Macky Sall, il donna son accord sans arrières pensées, sur la base des termes de référence ou la lettre de mission du président. Il n’avait rien exigé d’autre comme préalable, que de pouvoir servir son pays avec abnégation. Et, c’est ainsi il s’est mis immédiatement au travail avec son équipe, sans tambour ni trompette au service de son pays.
Alors, osons-nous franchement et honnêtement, pour un tel citoyen et patriote aussi disponible, le mettre en parallèle avec nos anciens chefs d’Etat, qui n’ont fait que profiter trop largement de leurs fonctions à la tête de notre pays. Bien sûr que non ! Voilà pourquoi, nous avons été frappés d’indignation à la lecture des propos très navrants et irrespectueux à l’endroit de cet illustre fils du Sénégal. Celui-là, qui a servi dignement son pays, l’Afrique et le Tiers-monde avec toutes ses forces, sans compromission sur les principes de l’égalité des Nations et des peuples. Au regard du passé de ce serviteur, patriote et démocrate intransigeant, il est inacceptable de le jeter ainsi en pâture. Nous estimons, qu’il est injuste, après tous les sacrifices qu’il a consentis pour que son pays, l’Afrique et le Tiers-monde soient hissés au rang des nations les plus démocratiques, stables et d’égale dignité avec les autres peuples, au prix même de perdre son poste de Directeur général de l’UNESCO, de lui manquer ainsi respect. Et tout ceci a été fait par devoir, dans l’humilité, la fermeté, le respect de l’autre et pour honorer son Afrique. Il faut reconnaître qu’il n’est pas donné à tout un chacun de se comporter aussi fermement et courageusement, devant la grande puissance des Etats Unis, et cependant, il l’a bien fait. En plus, contrairement à nos anciens présidents, si peu attachés à leur patrie, il a préféré lui rentrer au bercail en authentique patriote, auprès des siens, sans aucune prétention, sinon que de continuer encore à servir son pays en cas de besoin, et vivre parmi ses concitoyens.
Voilà pourquoi, le Président Macky Sall et ses partisans, au lieu de salir son image, devraient plutôt lui rendre un vibrant hommage bien mérité, qui sied à son rang de patriote exemplaire, et à cause de la somme des services rendus tout le long de sa carrière en tant que citoyen sénégalais à travers ses fonctions de Directeur général de l’UNESCO. En réalité, l’hommage que le monde entier lui avait rendu à son 90e anniversaire, revenait parfaitement au gouvernement de son pays, puisqu’il agissait au titre de citoyen sénégalais après tout. Mais hélas !
Le président Macky Sall, depuis la Chine a déclaré à propos de la CNRI: « Il n’y a aucune contrainte, aucun délai, je prendrai mon temps » ‘’Je prendrai dans son contenu ce que je jugerai bon’’. En lisant cela, non seulement nous sommes étonnés par le ton colérique employé, mais aussi choqués et déçus par de tels propos à l’endroit de Makhtar Mbow et son équipe. Tout d’abord, ces propos ne sont pas dignes d’un président de la République, surtout quand ils sont prononcés à partir de l’Etranger. Il nous semble que le président a oublié que c’est lui-même, de son propre chef, qui a sollicité auprès de Mokhtar Mbow, en qui, il avait placé une confiance incontestable, compte tenu de son expertise avérée -sinon pourquoi l’avoir sollicité ?- pour une tâche aussi sérieuse par son importance capitale, relative à la réforme de nos institutions « pâte à modeler », que l’on change au gré du vent ou selon l’humeur du président de la République en fonction. Ensuite, c’est un manque d’égard injustifiable envers le doyen Amadou Makhtar Mbow, qui méritait raisonnablement beaucoup mieux de la part du président de la République, notamment des remerciements sincères, à lui et son équipe. Ces propos sont à tout le moins discourtois et inconvenants à l’égard de ces citoyens, qui se sont rendu entièrement disponibles à l’appel du devoir, pour servir la Patrie.
A notre humble avis, le président Macky Sall a, à travers les conclusions de la CNRI, une belle occasion de saisir cette opportunité pour figurer positivement et inscrire une page significative dans l’histoire de son pays, page qui resterait à jamais gravée, s’il osait courageusement placer la Patrie avant les intérêts de son Parti. Pourtant, son devoir le plus absolu, le lui recommande fortement. Si tant est, qu’’il comptait respecter dans l’esprit et la lettre, ses promesses électorales faites aux Sénégalais. Et en lieu et place d’écouter certaines sirènes de son parti à la place de son peuple, il doit tout simplement accepter sans aucune objection –ou selon la formule de Abdou Diouf, « sans y changer une seule virgule »- les recommandations très pertinentes et au-dessus de tout soupçon partisan ou politique, de la CNRI. Cette réforme de nos institutions, pour qu’elles soient à la hauteur d’une démocratie avancée, est un vœu qui est cher au peuple sénégalais. Elle a été pensée et conçue comme une solution d’avenir pour la stabilité de notre pays tout entier et non, pour le président de la République en exercice, que vous êtes. Ce serait vraiment dommage et regrettable pour le président Macky Sall, de choisir une autre solution, en-deçà de celle de la CNRI. Si toutefois c’est le cas, ceci risque de lui créer sûrement demain, du fil à retordre, puisque contraire à l’exigence maintes fois exprimée par le peuple sénégalais, toutes ces années durant. Et il y a une forte probabilité que certainement, la majorité des Sénégalais ne le suivront pas sur cette voie, synonyme de royale, comme son prédécesseur, Me Wade l’avait tenté, mais sans succès. Dans ces conditions-là, il est certes libre de prendre ses responsabilités en tant que président et advienne que pourra. Mais, qu’il n’oublie surtout pas aussi, que le peuple sénégalais, qui cherche obstinément depuis fort longtemps à aller vers les progrès économique, social et culturel, et à faire des avancées significatives pour une réforme de qualité irréprochable de ses institutions, prendra également les miennes le moment venu. Notre peuple qui se bat depuis longtemps pour avoir enfin des institutions qui soient démocratiques, fiables, pérennes, équilibrées et consensuelles, trouve que le rapport de la CNRI va dans ce sens-là.
Mais, le camp présidentiel anti-réformiste, ne s’aperçoit-il pas de cette contradiction flagrante, qui consiste à vouloir, pour délester le président de son trop-plein de charges importantes, lui adjoindre nécessairement un Premier ministre, qui le seconde dans ses tâches, en prenant en charge la conduite du Gouvernement ? Mais comment alors dans ce cas, le président peut-il ensuite vouloir cumuler ses hautes fonctions de chef de l’Etat, avec une encombrante et dérisoire fonction de Secrétaire Général de son Parti ? Humainement, il ne le pourra pas, parce que fondamentalement, les deux sont incompatibles et contradictoires en pratique! Ses prédécesseurs l’avaient tenté par ailleurs, mais ils n’y étaient pas parvenus, bien que ces derniers eurent l’avantage d’avoir disposé d’un grand parti structuré du sommet à la base, avec une somme d’expériences d’activités de plusieurs années à leur actif, ce qui n’est pas son cas.
Dans la pratique sur le terrain de l’APR, depuis combien de temps Macky Sall, n’a pas dirigé régulièrement les réunions hebdomadaires du directoire de son parti, pour des raisons d’empêchements à cause de ses lourdes charges présidentielles? Et par ailleurs, si toutefois il les dirige, qui d’entre eux en réunion, oserait le contredire ou le mettre en minorité? Lui qui va jusqu’à refuser de prendre en compte les conclusions des travaux de la CNRI, et pourtant, c’est lui-même qui est demandeur de cette mission à la CNRI. Rappelons que, pourtant parmi ces experts de la CNRI, dont les compétences sont reconnues au-delà de nos frontières, donc bien aptes, il y compte ses propres représentants, et par-dessus tout, leurs conclusions ont été adoptées par consensus.
Alors ceci dit, nous ne voyons apparemment, à travers cette levée de boucliers contre la CNRI, que la gestation malheureuse d’une boulimie du pouvoir qui pointe le bout du nez à l’horizon. Par conséquents, en considérant tout cela, Macky Sall semble vouloir faire du wadisme sans Wade. Et si c’est bien le cas, il n’a pas alors correctement tiré toutes les leçons qui ont occasionné par entêtement les erreurs de casting de Me Wade. Rappelons aussi, qu’en un moment donné, Me Wade avait également refusé d’écouter son peuple et s’était pris pour Dieu le père infaillible, donc supérieur à son peuple. Fort opportunément la réalité lui a démontré tout le contraire.
Alors, en fait, il faut noter, qu’il est toujours grave voire suicidaire pour un homme politique, d’oublier par moments, parce qu’il est au sommet de sa gloire, que seul le peuple souverain est l’unique détenteur du pouvoir après Dieu. Ce sont là, quelques-unes des raisons de la défaite de Me Wade, pour ne l’avoir pas compris ainsi assez tôt, et ainsi, il l’a alors appris à ses dépens. Si le président Macky Sall aussi n’a pas compris et retenu ces leçons d’histoire, indispensables en politique et en gouvernance démocratique depuis lors, cela signifie bien, qu’il court de gros risques pour les consultations à venir, comme ce fut le cas pour Me Wade en 2009. Et s’il prend toutefois l’option malheureuse, de vouloir braver son peuple à tout prix, il risque d’avoir sur le dos, la majorité des citoyens et patriotes conscients du pays. Ce qui constitue en soi, un réel danger pour hypothéquer et écourter sa durée au pouvoir. Et ses thuriféraires agités, qui l’entrainent dans cette voie pleine d’embuches et d’obstacles difficilement surmontables, ne le sauveront pas en cas de difficultés d’une défaite inéluctable. Bien au contraire, ils le désigneront comme le seul responsable, parce que le seul élu qui doit répondre de ses engagements et rendre compte. Et contrairement à ce qu’il pourrait penser, ces va-t’en-guerre, seront les premiers à lui tourner le dos ou même, à le combattre, pour ne pas dire le laisser tomber, à la manière des vermines. Si vous en doutez, président Macky Sall, regardez simplement autour de vous ou du côté du PDS, vous trouverez suffisamment de parfaites illustrations, qui vous éviteront certainement de commettre l’erreur fatale.
Ayez Monsieur le président de la République Macky Sall, la grandeur chevaleresque et l’humilité des grands hommes, d’aller présenter malgré votre stature, vos excuses au président et doyen Amadou Makhtar Mbow, puisque, rien que son âge devait vous y obliger. Nous sommes convaincus que, si à la place de Makhtar Mbow, il s’y trouvait le plus petit des chefs religieux ou des gourous de nos principales confréries, qui au demeurant vous nargue, vous offense et viole au quotidien nos lois, vous auriez eu une attitude à leur égard plus discrète et respectable dans la manière. Mais, avez-vous oublié Monsieur le président, que Amadou Makhtar Mbow comme Cheikh Amidou Kane sont des patriarches qui acceptent malgré leur âge avancé, d’accompagner par patriotisme, parce que n’ayant plus rien à chercher ou prouver dans leur pays? Il ne vous coûte absolu rien président Macky Sall, de leur rendre plutôt un vibrant hommage, le respect qu’ils méritent et qui est dû à leur rang, vous n’en serez que davantage plus considéré, en vous montrant humble devant vos concitoyens. Il est important et utile de se rappeler toujours, que le Pouvoir rend fou, et pousse parfois ceux qui en disposent de très puissants, à prendre des décisions irréfléchies, qu’ils regretteront bien après, mais quand ce sera trop tard.
Par ailleurs, nous vous suggérons Monsieur le président de la République, de reconsidérer vos premières impressions ou opinions sur les conclusions de la CNRI, car celles-ci ne recoupent pas dans la réalité sociologique avec l’avis qui se dégage au sein de la majorité silencieuse du peuple sénégalais, qui vous a bien élu. Tous ceux qui vous disent le contraire de cette sage recommandation, vous trompent et vous induisent irrémédiablement en erreur Monsieur le président Macky Sall.
Nous osons espérer que vos alliés de BBY seront à la hauteur de leurs responsabilités cette fois-ci, pour se prononcer objectivement de manière nette et claire sur le sujet, car leur silence est très troublant à cette étape-ci, pour certains citoyens.
Et au cas où, jusque-là, vous n’êtes pas encore tout à fait convaincu Monsieur le président, à savoir que la plupart des citoyens actifs et à part entière adhère à cet avant-projet de constitution proposé par la CNRI, mais c’est tout simple, pour en être sûr et avoir le cœur net, appelez les Sénégalais à se prononcer par référendum sur ce projet. Et, vous serez surpris car, ils trancheront à la face du monde souverainement. Ainsi vous serez quitte avec votre conscience, parce que démocratiquement et de manière transparente et souveraine, les Sénégalais, en parfaite connaissance de cause, donneront un verdict sans appel, par un oui ou non, selon leur volonté affirmée. Et, nous verrons bien, entre le camp des oui et celui des non, qui aura le dernier le mot ? A bon entendeur salut!
Mandiaye Gaye
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Mandiaye avec tes textes impossible a lire, maygniou niekhe. Tu défends ta paroisse. On ne veut pas de la CNRI.