L’agence française, d’origine américaine, spécialisée en stratégies et en relations publiques, Edelman Paris, sise sur la Rue notre Dame de l’Histoire (2ème Arrondissement) et dirigée par Florence Baranes-Cohen a décroché le juteux marché de l’opération communication de l’Etat sénégalais pour les besoins du Groupe Consultatif de Paris. Selon des informations parvenues à Les Afriques, le montant mis en jeu dépasse un million d’euros. Qui a payé la note ?
C’est le printemps des agences françaises superbement bien servies sur la place dakaroise. Après le franco-marocain, Richard Attias, qui a raflé le marché de la communication du prochain sommet de la Francophonie à Dakar aux conditions obscures et qui continue à défrayer la chronique, le journaliste Philippe Perdrix, patron de la toute nouvelle agence 35 °, ancien collaborateur chez un confrère et bien connecté au palais de la Marina ( République du Bénin ), et qui conseille en solo le ministre sénégalais des Finances et de l’Economie pour une signature de 100 000 euros (soit 65 millions de f CFA), l’Etat sénégalais vient de filer le contrat de la com à la française Edelman France. Celle-ci se paie une lune de miel avec le régime Macky Sall pour plus de 1 million d’euros.Une affaire de gros sous, réglée dans le plus grand secret via des missi dominici qui ont multiplié les allers retours sur l’axe Paris-Dakar. Selon nos informations, l’Etat sénégalais aurait casqué plus d’un million d’euros pour que l’agence Edelman France de médiatiser le raout des autorités sénégalais à l’avenue Iéna (siège de la Banque mondiale) et de valoriser l’image du Plan Sénégal Émergent sur les places financières. Edelman aurait bénéficié des largesses d’un ministre français, bien capé au sein de l’establishment Hollande, lequel a câblé le président Macky Sall. Le projet de refiler la stratégie communication du PSE (Plan Sénégal Emergent) à Edelman a été mis en étude durant des mois avant que le locataire du palais de l’avenue Roume (palais présidentiel) ne donne son quitus à Florence Baranes. Pour l’instant, l’appel officiel à candidature pour s’adjuger ce contrat n’a fait encore l’objet d’un communiqué. Le montant reste une énigme à plusieurs têtes. Qui va payer la note à Edelman France ? Le gouvernement va-t-il faire du portage industriel pour libérer les fonds? Rien n’est clair !L’agence Edelman Paris s’est vu confier les RP du Festival d’Abu Dhabi, consacré aux arts classiques dont la 11e édition devra se tenir en mars 2014 dans la capitale des Émirats arabes unis. Conseillé par le sorcier blanc, Stéphane Fouks, patron de RSCG et malgré les deux sondages qui lui donnaient favori, le déchu président ivoirien, Laurent Gbagbo, avait casqué 10 milliards de f CFA (soit 15 millions d’euros). C’est l’architecte franco-ivoirien, Pierre Fakhoury, révélée par Les Afriques, à l’époque, qui avait payé la note salée. Plusieurs membres de l’entourage du président sénégalais ont murmuré à l’oreille du président Sall pour lui signifier que la note est excessive, renseigne notre source. Sans succès.
Florence Baranes-Cohen, ex-directrice du département communication du groupe agro-alimentaire Carrefour, promue PDG de Edelman France, début septembre 2012, a succédé à Isabelle Rahé-Journet qui dirigeait Edelman France depuis 2008.
PAR ISMAEL AIDARA, LES AFRIQUES
