Faut qu’on, Y’ a qu’à travailler, oui, mais où , dans quoi et comment, monsieur le Président ? Ou alors devrions nous rassembler nos jeunes pour le ceintrage de bananes ? Par Sadaga Diop

« Que les Sénégalais sachent que la communauté internationale nous a lancé un
défi en finançant sur 3729 milliards de francs CFA le PSE » a lancé Macky sall
de retour de son périple informe « L observateur ».
Il a par ailleurs ajouté que « nos partenaires ne sont pas des enfants de c ur,
ils ont posé des conditions claires. Désormais que les Sénégalais se mettent au
travail pour mériter leur salaire.
Que les Sénégalais arrêtent d aller au bureau en faisant semblant de
travailler, d adopter des comportements clandestins pour ensuite créer des
problèmes quand le Gouvernement réagit ».
Ces v ux du Président de la République auraient eu une plus grande portée, si
le Sénégal disposait d’une plus grande main-d’ uvre dans des domaines qui sont à
notre portée.
Je ne pense pas que ces investisseurs, ses bailleurs nous lancent des défis dans
la construction de fusées ou d’aéronefs dans les cinquante ans à venir, mais
qu’au moins nous nous engagions dans un vaste programme de développement dans
des domaines variés tels l’agriculture et l’élevage moderne, la pêche, mais
aussi dans la fabrication de produits finis, particulièrement dans la
transformation de nos produits agricoles
. Pour réussir ce programme, le gouvernement du Sénégal doit d’abord centrer ses
efforts sur la formation rapide des adultes et le perfectionnement de nos
artisans dont beaucoup sont aussi doués que leurs homologues des autres pays
Européens dont les productions inondent nos marchés Africains depuis plus de
trente ans.
Le Sénégal, avec ces dizaines de milliers de très bons couturiers, cordonniers
, menuisiers ébénistes, maçons, carreleurs et autres devrait tirer du jeu de la
mondialisation, si seulement on voulait les aider à se moderniser en les dotant
de matériels modernes et performants, à l’image de ce qui se fait dans les pays
exportateurs de produits finis.
D’autre part, monsieur le Président de la République, ses ministres, ainsi que
nos Députés devraient commencer à prendre conscience que ce n’est pas en
enrichissant les couturiers, cordonniers Français et Italiens, par l’achat de
costumes, de chemises et de chaussures que nos artisans couturiers et
cordonniers se développeront, !
Nous savons tous qu’il ne viendrait jamais à des hommes politiques Européens
de commander des vêtements à nos artisans installés au Sénégal, bien que
beaucoup de ceux qui confectionnent, au moins en partie les costumes en France
sont souvent Sénégalais ou autres Africains de l’Ouest
C’EST DANS CET ESPRIT QUE J’AI PRIT L’ENGAGEMENT, face à ma seule conscience,
de ne plus jamais porter un costume, une paire de chaussures, une chemise, de
mettre une ceinture, qui ne soient confectionné par un de nos artisan qui sont,
pour moi les meilleurs au monde !
Est-il normal, monsieur le Président que dans un pays où les maçons, les
menuisiers ébénistes, les carreleurs qui construisent à au moins 98% nos villas,
nos immeubles ne gagnent que très rarement 120.000 FCFA le gouvernement ne
puisse faire bénéficier aux citoyens des villas et appartements à moindre coût ?
Exhorter les Sénégalais au travail, c’est bien, encore faudrait-il, monsieur
le Président qu’un vaste programme de réalisation d’infrastructures routières,
de bâtiments publics, sportives, de logements sociaux dans chaque région,
d’aménagement agricoles soit déroulés pour au moins cinq ans.
L’idée de la création d’une ville moderne de plus de 50.000 habitants,
extensibles sur des milliers d’hectares, entre le Lac Rose jusqu’à Niague
Niassène cher à notre frère Khalifa Niasse, donnerait du travail directement et
par effets induits à des milliers d’ouvriers, de techniciens et d’Ingénieurs
Sénégalais sur une période assez longue