Depuis 1982, le sud du Sénégal est en proie à une revendication indépendantiste pilotée par le Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC). Pourquoi les nombreux rounds de négociations n’ont-ils pas permis de mettre fin à ce conflit qui a tant endeuillé notre pays ? Répondre à cette question ne sera évidemment pas chose aisée. Mais après trois décennies de crise, il est possible de réunir suffisamment d’éléments pour tenter de répondre à la question précédemment posée. Pour ce faire nous allons nous appuyer sur la théorie du triangle de la formation de Michel Fabre.
Le triangle de la formation apporte des éclairages par rapport à la compréhension du terme formation selon la conception pluraliste. Pour cet auteur, l’analyse de la dite notion fait émerger trois logiques : didactique, psychologique et sociale.
a) Logique didactique : sous cet angle, la formation met en avant le contenu et les méthodes. C’est le domaine de ce qui est communément appelé instruction;
b) Logique psychologique : l’objectif ici est « l’évolution du formé », c’est-à-dire son développement personnel ;
c) Logique sociale : ici c’est plutôt de la formation professionnelle dont il s’agit, donner des compétences à un apprenant pour qu’il puisse exercer efficacement son métier.
Michel Fabre explique que deux logiques s’articulent lors d’une formation. Dans ce binôme, une logique sera considérée comme dominante, l’autre comme dominée, la troisième ne serait pas prise en compte. Elle est marginalisée.
En adaptant la théorie du triangle de la formation au processus de paix en Casamance, on peut mettre en exergue trois protagonistes : l’Etat, le MFDC et les populations.
-L’Etat : ouvert à la négociation, mais intransigeant sur l’intégrité du territoire nationale;
– Le MFDC : ouvert à la négociation, mais ne renonce pas à l’indépendance de la Casamance ;
– Les populations: nous ne savons pas si elles sont favorables ou non à l’idée d’indépendance. Les manifestations de rue, en faveur du retour de la paix, ne sont pas des indicateurs pertinents pour déterminer leur rapport au conflit.
Comment ce triangle de la paix peut-il aider à répondre à la question posée ?
Depuis le déclenchement de la crise, les autorités sénégalaises ont mis en avant le binôme Etat-MFDC dans le processus de paix. Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, les deux prédécesseurs du président Macky Sall, ont toujours pensé qu’un accord avec le mouvement irrédentiste permettrait de mettre fin au conflit. C’est dans cette optique qu’ils avaient toujours privilégié l’unification du MFDC. Ils avaient aussi tenté de diviser les rebelles en « achetant » certains responsables de l’aile politique du mouvement. Toutes ces stratégies n’ont pas, hélas, permis de sortir la Casamance du bourbier.
Pendant trois décennies, le binôme Etat- MFDC a marginalisé les populations alors que ce sont elles qui détiennent les clefs de la solution du conflit. En clair, seuls les Casamançais peuvent assurer la victoire à l’Etat du Sénégal ou au mouvement irrédentiste. C’est la raison pour laquelle, nous estimons qu’il est temps de penser à la recomposition du binôme qui doit piloter le processus de paix en Casamance.
En formant un binôme avec les populations, l’Etat réussira à isoler le MFDC. Les Casamançais s’organiseront pour empêcher les rebelles de s’attaquer à des innocents. L’armée sénégalaise pourra, tranquillement, mener des opérations de sécurisation, car les rebelles ne bénéficieront d’aucune protection de la part des populations. Isolé, diabolisé, le MFDC sera obligé de faire des concessions. Alors ne mettons pas les charrues avant les bœufs. L’unification des fractions du mouvement irrédentiste, même si elle est importante, ne nous semble pas être une panacée pour traiter le mal qui ronge la Casamance depuis 1982.
En revanche si le rebelles réussissent à former un binôme avec les populations, l’armée sénégalaise, quelle que soit sa puissance de feu, ne réussira pas à effacer l’idée d’indépendance dans l’esprit du Casamançais. Les généraux sénégalais le savent plus que quiconque : la guerre ne sa gagne pas sur le terrain, mais dans les esprits.
Depuis son accession la magistrature suprême, le président Macky Sall, nous semble-t-il, est en train de poser un regard nouveau sur le triangle de la paix. C’est encourageant ! Il vient ainsi d’offrir un bus et vingt-trois millions au Casa sports, l’équipe fanion de la région. Il veut aussi lancer le Pôle de Développement de la Casamance. Toutes choses qui laissent Visiblement, le chef de l’Etat a compris qu’il faut gagner les cœurs pour remporter la guerre. Durant tout son mandat, Macky Sall doit poursuivre cette opération de charme auprès des Casamançais, car le MFDC ne se laissera pas dominé sur ce terrain. Au contraire. C’est dans cette optique qu’il faut d’ailleurs inscrire la volonté du chef rebelle, Salif Sadio, de financer la réparation du scanner de l’hôpital de Ziguinchor à hauteur de trois millions de nos francs.
Cheikh Sidou SYLLA (Diasporas.fr)
mais Msr. Sylla le MDFC sont des casacais et même dans l`armee il ya des casacais. Je pense qu`il faut laisser les
casacais regleer ce Probleme.