Aïda Patra, la partie de jambes en l’air et les 900 dollars

Une renversante histoire de détention et mise en circulation de faux billets de banque précédée d’une partie de jambes en l’air a été débattue, hier mercredi, à la barre du Tribunal des flagrants délits de Dakar. L’animatrice, Aïda Patra serait au «cœur de cette affaire».

L’histoire est floue et la vérité peine à rayonner au grand jour. Hier mercredi, le juge du Tribunal des flagrants délits de Dakar a tenté de retrouver le vrai dans ce tas de contrevérités où le nom de Astou Kane, alias «Aïda Patra», la tonitruante animatrice d’une chaîne de la place, est mêlé. Dans cette affaire de détention et mise en circulation de faux billets de banque, l’animatrice a été l’absente la plus présente. Et pour Me Ousseynou Gaye, avocat de Assis Diallo, la supposée propriétaire de ces faux dollars, l’animatrice, serait celle qui a présenté son client à Marie Siliane Valera. Qui, après une nuit arrosée d’alcool, a atterri avec son «partenaire du soir» dans une auberge de la place. «Aïda Patra choisit des filles qui n’ont pas froid aux yeux pour leur faire faire des choses dévergondées…», a signalé la robe noire qui souligne que «cette histoire n’aura pas dit toute sa vérité… Les deux (Assis Diallo et Marie Siliane Valera) se connaissent depuis longtemps…On connaît la vie de Valera, mais on n’en parlera pas ici…» L’avocat a voulu percer la «vérité» que les prévenus ont, durant tout le long du procès, «voulu cacher». Marie Siliane Valera dit avoir reçu les 900 dollars (495 000 FCfa), objet de sa détention, après avoir passé une nuit avec Assis Diallo, mais ce dernier jure n’avoir jamais remis cet argent. Aïda Patra, dans sa déposition devant les gendarmes-enquêteurs, reconnaît avoir reçu 100 dollars de Diallo. Une déclaration encore rejetée par le mis en cause qui se défend : «Elles sont amies et se sont liguées contre moi pour m’accuser à tort.»

A la barre, Marie Siliane dit avoir rencontré Diallo au bar «Chez Mendy» de Ouakam. Dans la nuit du 25 février 2014, ils se sont encore croisés. Après être passés dans une auberge de la Médina, ils ont croisé Aïda. Leur compagnon, Moussa, l’a hélé en lui demandant de les déposer. Ensemble, la fille dit qu’ils sont allés dans une autre auberge et avec Aïda, ils sont montés dans la chambre. «Lorsque Assis est entré dans les toilettes, Aïda a chopé un billet de 100 dollars (environ 55 000 FCfa) du portefeuille de Assis en me demandant de me taire avec un geste de la main», raconte Marie Siliane Valera qui confie : «C’était la première fois que je la vois. Et j’étais impressionnée, vu que je ne la vois qu’à la télévision.» Ensuite, Aïda est partie. Le lendemain, vers 08H : «Je voulais rentrer après avoir passé la nuit avec Assis. C’est là qu’il m’a remis l’argent en me demandant de faire le change à l’aéroport où j’ai été arrêtée.» Patra, qui n’a pas comparu, a fait savoir aux enquêteurs qu’elle ne connaît pas Valéra et que c’est Assis qui lui a donné les 100 dollars qu’elle a restitués aux pandores. Mais Assis soutient la thèse du complot surtout que dans la déposition devant les gendarmes, la fille disait avoir reçu l’argent d’un Camerounais. «Je le prenais pour un Camerounais, dit-elle.» Le procureur a requis des peines fermes de 6 et 1 mois, respectivement contre le commerçant Assis Diallo et Marie Silliane Valéra. Me Abou Abdoul Daff et Ousseynou Gaye pensent que tout n’a pas été dit dans cette affaire. L’affaire sera vidée le vendredi 21 mars 2013.

T. Marie Louise Ndiaye