Le 29 juin 2014, se dérouleront les élections locales qui verront l’installation de nouvelles assemblées locales en charge de la gestion des collectivités locales. Ces joutes électorales s’annoncent sous le signe d’une réforme majeure dite « acte III de la décentralisation » qui se traduira, entre autres, par l’érection du département en un ordre de collectivités locales, la transformation des communautés rurales en communes et la création de pôles de développement.
Le Sénégal fera, de nouveau, une avancée notable en matière de gestion de proximité c’est-à-dire un renforcement du pouvoir ou « gouvernement » local. Déjà en 1996, un transfert important de compétences (09) et non des moindres (santé, éducation, urbanisme, domaines, jeunesse-sports et culture, etc.) a été fait au profit des collectivités locales ainsi que la consécration de la région et de la commune d’arrondissement comme un autre niveau d’entités locales.
Ces différentes réformes politico-administratives visent, principalement, le développement de la nation sénégalaise par le biais de ses territoires où les potentialités naturelles et humaines seront mieux valorisées par leur exploitation judicieuse, efficiente et rationnelle.
En d’autres termes, le développement des communes, villes, départements, régions devront se faire, essentiellement, de manière endogène ; même si l’Etat continuera, à assurer ses missions régaliennes et à appuyer ses structures décentralisées par le biais de fonds de concours et de dotation.
Sous ce rapport, il devient nécessaire de s’intéresser au profil des hommes et femmes qui auront la charge ou le mandat de conduire, de mettre en œuvre cette politique ambitieuse au niveau des différents établissements humains du Sénégal. En effet, la fonctionnalité de nos villes dépendra, grandement, du niveau de gouvernance locale que les élus locaux seront en mesure d’insuffler à la gestion des affaires locales.
Vu la place charnière de l’Homme dans la réussite de cette politique de gestion de proximité, comment devront être les caractéristiques des élus locaux, maires, présidents de conseils régionaux et départementaux ? La création d’un environnement social, économique, environnemental, favorable au développement local n’exige-t-il pas des assemblées locales averties car composées par des compétences ancrées et très au fait des réalités socio-économiques et des moindres pulsions de leurs concitoyens ? Les collectivités locales de ce 3ème Millénaire pourront-elles continuer à être gérées avec des approches remontant au lendemain de l’indépendance du Sénégal ?
Le renforcement de la politique de décentralisation avec un transfert important de compétences aux collectivités locales (09) combiné aux mutations profondes subies par les établissements humains (changements climatiques et son corollaire, poussée démographique, accroissement et diversification des besoins en services sociaux de base, recrudescence de l’insécurité sous plusieurs formes, amplification de la pauvreté, etc.) appellent, voire imposent des modes d’administration, de gestion et de planification en mesure d’apporter des réponses adéquates par rapport à la marche des collectivités locales.
En ce siècle caractérisé par l’énormité et la complexité des défis à relever, la raréfaction des ressources financières ; la prévision, l’ingéniosité, l’utilisation judicieuse et transparente des moyens disponibles, la légitimité, la compétence, et d’autres critères encore, sont déterminants pour prendre les décisions idoines au bon fonctionnement des villes.
A cet effet, un élu local d’un autre type, d’une nouvelle dimension, d’un profil apte à comprendre les interrelations, les mécanismes, outils et les dynamiques, est nécessaire.
Par contre, il ne doit plus s’agir de celui ou celle qui affrète des cars pour mobiliser des personnes du quartier pour aller à l’accueil du Président ou du Ministre; ni de cette catégorie qui sait tenir des meetings pour faire les éloges du parti et de ses responsables; ni de ces « distributeurs automatiques » de billets de banque à l’origine, souvent, douteuse qui se font un nom ou veulent faire leur promotion à des hauts postes de responsabilité en se servant de populations tenaillées par la misère ou désarçonnées par un avenir obscure et une oisiveté sans fin.
Les prochaines élections locales devront confirmer la maturité démocratique du peuple sénégalais qui ne cesse de démontrer, à chaque élection, qu’une nouvelle conscience démocratique et citoyenne est née. En effet, les exigences de notre époque devront guider le choix des prochaines équipes chargées de diriger les collectivités locales. Pour cela, plus de rigueur, d’objectivité, de clairvoyance et hauteur d’esprit, de souci de durabilité et de progrès, devraient, certainement, guider les citoyens dans le choix de leurs maires et présidents de conseils départementaux.
En définitive, il importe de rappeler que les affaires locales (éclairage public de nos quartiers et routes, l’évacuation des ordures ménagères, la gestion des écoles, postes et centres de santé, l’accompagnement et la promotion des activités de jeunesse et culturelles, la planification urbaine, la gestion des ressources naturelles, etc.) se discutent et se décident dans les assemblées locales et que les maires et présidents de conseils seront chargés de leur bonne exécution. Au regard de ce niveau de responsabilités, il est aisé de comprendre que le local mérite une attention toute particulière de l’ensemble de ses populations, surtout s’il s’agit de désigner des mandataires dont les décisions prises engageront les destinées des villages, villes et de toute la nation pendant une durée d’au moins cinq (05) ans.
Quel élu local pour des collectivités locales fonctionnelles et durables?
Date:
« Vers une meilleure répartition des sièges municipales »
L’histoire des élections municipales nous à habitué à des conseils municipales frappés d’une rigidité institutionnelle notoire avec des conseils municipales dont les tenues régulières sont quasi-absentes en raison d’une faible implication des autorités centrales comme les Ministères des collectivités locales à titre fonctionnel et de l’Intérieur à titre administratif par des PV de conseil municipal non visés par le Préfet comme conforme au code des collectivités locales dans le Quorum et la séance pour être à même de trancher les litiges pouvant naître de sa régularité et ouvrir des procédures de destitution du Maire.
En sus,l’absence d’un bureau du Maire organisé est à décrier avec la non existence de conseillers municipaux aussi bien en charge des affaires sociales ou financière voire même environnementale.
Les « Allocations de Siége Municipale » versées au conseillers doivent être proportionnelles à l' »Allocation de Préséance Municipale » versée au Maire.