CONDAMNÉ A 7 ANS POUR INCESTE
La Cour d’appel a revisité le dossier du vieux Alioune Ndiaye, condamné l’année dernière à 7 ans de prison ferme pour viol. Le vieil homme, déclaré coupable d’avoir entretenu des relations intimes avec sa fille adoptive, avait fait appel de la décision. Il a réitéré hier à la barre l’argument selon lequel il a confondu la fille avec sa mère, puisqu’il faisait noir. Verdict le 28 Juin prochain.
La presse en avait fait à l’époque ses choux gras. Le 16 Juillet dernier, Alioune Ndiaye a été condamné en première instance à une peine de 7 ans ferme. Ce Vieil homme d’environ 70 ans, retraité de la Sias, une ancienne société de ramassage des ordures, avec 20 enfants en charge, était déclaré coupable de viol sur une jeune fille de 19 ans à l’époque des faits. Car, malgré les cinq épouses dont il se prévaut, Alioune Ndiaye ne s’était pas retenu d’entretenir des relations sexuelles avec la jeune Marie D., sa… fille adoptive. Le Tribunal, dans sa décision, avait écarté la circonstance aggravante, puisque le Parquet avait retenu le viol commis par une personne ayant autorité sur la victime. Finalement, il a été déclaré coupable pour le seul délit de viol.
Faisant appel de la décision rendue, le vieil homme a été appelé hier devant la Cour d’appel, pour s’expliquer. C’est pourtant les mêmes arguments brandis devant le juge correctionnel que le vieux Alioune Ndiaye a soutenus devant le Président de ladite Cour, Mamadou Baal. En effet, comme durant toute la procédure, le sexagénaire n’a pas un seul instant nié avoir entretenu des rapports sexuels avec sa fille adoptive.
Cependant, il a toujours clamé que c’était une « erreur », puisqu’il avait confondu celle-ci avec sa mère. À l’en croire, il y avait coupure d’électricité et les enfants s’étaient rendus dans un quartier voisin pour suivre un film à la télé. Il a eu des relations intimes avec son épouse à ce moment-là, avant de se rendre dans sa chambre. Car, dans son domicile à Guédiawaye, la famille vivait dans la promiscuité. Le chef de famille ayant une chambre à lui, toutes ses épouses en avaient également une, qu’elles partageaient avec leurs enfants. Mais ce jour-là, après cette intimité avec sa femme, le vieil homme a regagné sa chambre, avant de revenir vers 5 heures du matin pour se coucher dans le lit, où devait « en principe » dormir la maman de Marie D. qu’il venait de quitter et qui était toujours de tour. Seulement, si l’on en croit le septuagénaire, au lieu de la mère, c’est la fille qui était sur le lit et il n’en savait rien. C’est ainsi qu’il a entretenu des rapports sexuels avec elle… « sans le savoir ». Ce n’est que le lendemain qu’il a appris son « erreur ». Son argumentaire ne semble manifestement pas convaincre la Cour. Et il ne semble pas être à son premier coup car, lorsque le Président de la Cour lui a fait part de sa première tentative avortée de coucher avec une autre de ses filles adoptives, Alioune Ndiaye a dégagé en touche, parlant « d’accusation infondée ».
Il abuse de sa fille adoptive à quatre reprises
Seulement, les arguments avancés par le vieux sont battus en brèche par sa fille adoptive. C’est d’ailleurs pour cette raison que sa grande sœur a quitté la maison. Revenant sur les faits qui la concernent, la victime soutient avoir été forcée à entretenir des rapports sexuels avec le vieux à quatre reprises. « Pour les trois premières fois, c’est dans la journée, alors qu’elle était seule avec son père adoptif. Sa mère étant au travail, au moment des faits. La dernière fois, c’est le jour où ma maman a surpris mon bourreau sortant de sa chambre », narre-t-elle. Pour les fois précédentes, Alioune Ndiaye menaçait la fille à l’aide d’un couteau.
Son Conseil, Me Fadel Bâ, a demandé pourtant la requalification des faits en attentat à la pudeur. Selon lui, rien ne prouve qu’il n’y avait pas consentement de la fille. En tout cas, pour le Parquet général, il n’y a aucun doute s’agissant du viol et il faudrait même retenir les circonstances aggravantes. Le représentant de la société a demandé la confirmation de la peine. Quant à la fille, elle a maintenu sa constitution de partie civile et le million de francs que lui avait accordé le juge correctionnel. Verdict de la Cour le 28 Juin prochain.
Alassane DRAME
lasquotidien.info