Macky n’est grand que parce que l’opposition est à genoux. Par Chérif ben amar Ndiaye.

C’est par cette maxime d’Etienne de la Boétie que l’on peut résumer les deux ans de Macky au pouvoir. La Rupture pour laquelle le peuple s’est dressé contre Wade et a Propulsé Macky à la charge suprême, n’est pas au rendez- vous. Macky comme Wade perpétue les pratiques politiciennes et malsaines de son ex mentor.
Le PSE et Le Groupe consultatif.
Que de propagande et d’enfumage ! D’abord le PSE nouveau est venu corriger et réorienter pour ne pas dire remplacer le Yoonou Yookuté du programme de campagne du candidat de l’APR. Les insuffisances et les incohérences de ce projet politique se sont révélées inadaptées sinon inefficaces. Abdoul Mbaye en a fait les frais. Il a fallu changer avec MIMI Touré qui avait participé activement à la conception du projet, pour accélérer la cadence. Mais hélas devant son inertie péremptoire, elle se retrouve écartée de l’exécution du PSE. Il y a eu donc changement de cap malgré les dénégations.
Evidemment comment assumer qu’on a changé de politique alors que celle qui est mise en oeuvre est inspirée par l’opposant le plus inquiétant pour le pouvoir ? Idrissa Seck puisque c’est de lui qu’il s’agit, avait vivement critiqué la politique économique du pouvoir lors de sa brillante prestation télévisée(TFM 25/03/2013) où il fustigeait le manque d’ambition de Macky et de ses banquiers qui ne se souciaient point d’aller chercher les crédits internationaux nécessaires et possibles dont le Sénégal avait besoin pour financer ses projets de développement. Pour masquer cette réalité d’inconséquence et d’impertinence du pouvoir, on a eu droit à un véritable tapage médiatique et folklorique jusque dans les espaces feutrés de la Banque mondiale qui n’est pas habitué à tant de tamtam. Oui il faut dire merci à Idy pour avoir éclairé Macky !Il aurait pu distiller encore d’autres bonnes recettes en ce 2ème anniversaire, pour le plaisir des » apéristes « en manque de vision, s’il n’était dans une obligation de réserve liée à ses activités professionnelles de consultant international. En dehors du slogan Emergence…Emergence, « sautillant comme des cabris », Ils n’ont pas de politique économique cohérente et réellement ambitieuse. Notre taux de croissance est très en deçà des performances réalisées dans la sous- région. Celui projeté dans le PSE reste très limité par rapport aux potentialités du pays : »Selon la BCEAO en 2012 le taux de croissance était de 3.5% alors que la moyenne de la zone UEMOA était de 6.5%, ce qui fait que le Sénégal était juste devant le Mali(en guerre) et la Guinée Bissau(instable). En 2013 la prévision de croissance pour le Sénégal est de 3.7% alors que celle de la zone est de 6%.Dixit DR Camara expert indépendant ». C’est dire que pour émerger il faut d’abord sortir la tête de l’eau. Simple bon sens.
La Politique politicienne reprend son cours.
Ainsi donc les méthodes de Wade, d’enfumage et de diversion de l’opinion sont réapparues. Obsédé par le désir enivrant du deuxième mandat, la politique politicienne reprend de plus bel.
L’Acte III de la Décentralisation révèle ses « Macky-ages » machiavéliques et ses ambitions de suprématie politique, pour garantir sa réélection en 2017.Bien entendu un échec durant les locales se révèlera dangereux pour ce but. Alors on réforme l’architecture territoriale avant les élections reportées pour balayer le terrain aux potentiels candidats APR.
Pour cela tout est » bon pour ».On réactive la transhumance et le débauchage chers à Wade. On savait qu’avec le PDS le ridicule ne tue point mais avec Macky le fond de la piscine du ridicule n’est pas encore atteint, on continue de creuser, en allant récupérer les zombies de la génération du concret et autre bétail en quête de pâturage. Mieux, subrepticement et sournoisement on positionne la famille (Frères, beaux- frères, tontons et compagnie Faye-Sall) qui pousse des ailes subitement parce que le parent Macky est devenu président. Il est heureux que les enfants du couple soient encore des bambins à l’école. Ne pas lever le petit doigt réprobateur pour empêcher le petit frère de défier Cheikh Bamba Dieye(Ministre et membre de BBY) à Saint-louis, relève de l’arrogance politique par son manque d’élégance et d’égard envers l’actuel Maire. Il en sera de même un peu partout malheureusement. Parce que l’autre Karim, Marième est aux commandes, sinon comment expliquer l’incursion de son frère à guediawaye qui fait preuve de supercheries insupportables.
Le silence assourdissant des opposants.
Le véritable coup de maître de Macky est d’avoir réussi à « enrôler » les forts en gueule de la scène politique sous l’ère Wade. Leur comportement timoré face aux agressions voilées du président Macky Sall dans ses faits de prince politiques est déroutant :On protége Sindiely, on exile Aminata Niane, on excuse Awa Ndiaye, on ferme les yeux sur les excentricités de Mbacké Lo et de Farba Ngom, on se dote des moyens financiers outre mesure par le biais des décrets d’avance pour garnir des fonds politiques en dehors des règles de transparence proclamées et enfin…on torpille les propositions avant- gardiste de la CNRI qui apportent des avancées significatives et importantes de nos institutions. Tout cela et étant non exhaustif, sans un soupir de ces intellectuels anesthésiés par les mirages ou les craintes du pouvoir. Chaque jour avec les « Ma tey » des partisans de Macky, on s’éloigne de plus en plus de la rupture tant souhaitée. Les seules récriminations entendues timidement proviennent des » Yenamarristes » qui malheureusement cherchent encore leurs marques et repères face au pouvoir. Est-ce le mysticisme des sérères et des toucouleurs qui les aveuglent ? En tous cas Macky semble avoir carte blanche car il n’y a qu’une opposition endormie. Attention comme avec Wade le réveil risque d’être brutal. Il semble se préparer avec la probable libération de Karim Wade. Ce n’est pas par hasard que Maître Doudou Ndoye cible » l’inexistence »supposée de la CREI. C’est là le prochain dilemme que pourrait connaitre le conseil constitutionnel. Comme Wade, Karim pourrait gagner ses faveurs si on n’y prend garde. Mais le chat échaudé ne craint-il pas l’eau froide ?
Cherif Ben Amar Ndiaye
Kaadoubitimrew.com