Voilà qu’une épidémie au virus Ebola sévit en Guinée et menace toute la sous-région, du fait de la rapidité de la transmission surtout interhumaine et de l’absence de vaccins et de traitements efficaces ; oui, toutes les stratégies proposées jusque-là, restent illusoires ; ce qui légitime le recours à une autre approche, tenant compte de la dimension spirituelle et donc inspirée des ‘’Textes Sacrés’’ (Coran, Hadith, Evangile et Thora) qui sont ‘’une explication de toute chose’’ et une exhortation à une vie saine [(6. Les Troupeaux ou Les Bestiaux : 154 –Al-An’âm) ; (16. Les Abeilles : 89-90 – An-Nahl)].
Oui, le Coran est ‘’une explication de toute chose’’ ; c’est ainsi que le Prophète (psl) qui est le ‘’plus grand médecin de santé publique’’ exhorte à ceux qui se trouvent en zone épidémique à y rester et à ceux qui ne s’y trouvent pas à ne pas s’y rendre, jusqu’à l’extinction de l’épidémie. Au-delà de ce principe fondamental de santé publique, il nous a laissé en héritage un enseignement d’une importance capitale, comme en témoigne ce Hadith :
– Abû Hurayra a transmis ces propos du Prophète – sur lui la grâce et la paix – « Médine sera protégé de la peste et de l’Antéchrist ». (Rapporté par Bukhari)
Comme pour tous les ‘’Textes Sacrés’’, ces propos sont paraboliques et garantissent donc une protection contre la peste (fléau d’une manière générale) et l’Antéchrist (massih dajjal) à toute communauté qui aura adopté le Prophète (psl) (et ses vicaires attitrés) ; oui, comme ‘’Médine’’ le fut, elle ‘’sera protégée de tous les fléaux. En vérité, le terme « peste » (pestis en Latin) est utilisé ici au sens figuré ; il désigne ‘’ce qui prend le caractère d’un fléau et cause la désolation’’ (Dictionnaire Quillet). Dans la Bible, il est question de « plaie » ; les plaies d’Egypte désignent les dix fléaux dont Dieu avait frappé le Pharaon rebelle à l’appel du Prophète Moïse (PL), en guise de châtiment. Ainsi, la malédiction est une réalité admise par toutes les religions monothéistes (Judaïsme, Christianisme et Islam) ; tous les ‘’Textes Sacrés’’ convergent là-dessus (7. Al-Araf : 133 – Al-Arâf)
En vérité, la responsabilité de l’homme est toujours engagée dans tout ce qui lui arrive ; le Coran est très explicite :
(30) Tout malheur qui vous atteint est la conséquence de ce que vous avez fait (péchés). Et Il (Dieu) pardonne beaucoup. (42. La Délibération ou La Consultation : 30 – Ach-Chûrâ’)
Et le Hadith – qui est l’exégèse fidèle du Coran – confirme de façon explicite cette responsabilité :
– Abdallah b. Amr rapporte ces propos du Prophète – sur lui la grâce et la paix – : « Il n’est pas un peuple qui ne soit ouvertement livré à la débauche sans que la peste (fléau d’une manière générale) ne l’ait frappé ainsi que des maladies qu’ignoraient ses ancêtres … ».
Et c’est dire donc que tout malheur, tout fléau doit appeler à une introspection. Ainsi, dans la perspective religieuse, la lutte contre les épidémies et autres fléaux est surtout une affaire de ligne de conduite, de changement de comportement moral et donc d’assainissement des mœurs. De tout temps, l’homme a cherché à se prémunir, à chercher des stratégies de lutte contre les fléaux (vaccins, préservatif, chimio prophylaxie, mesures antisismiques, systèmes d’alerte au tsunami, abris contre les typhons et cyclones, etc.) ; mais hélas, elles ont toutes, plus ou moins, montré les limites de leur efficacité. Il ne peut pas en être autrement, car toute stratégie en dehors de Dieu est toujours vouée à l’échec, à plus ou moins long terme – Telle est la coutume de Dieu ! (35. Le Créateur : 43 – Fathir).
Ainsi, la plupart des vaccins finissent toujours par perdre leur efficacité (plasticité des virus, apparition de nouvelles souches) et les micro-organismes et les vecteurs deviennent de plus en plus résistants aux médicaments ou aux pesticides. Oui, c’est le péché qui tue et pas autre chose !!! En vérité, il n’y a pas de protection en dehors de Dieu (13. Le tonnerre : 11 – Ar-Ra’d).
Il est important de préciser que l’approche religieuse n’exclut guère l’utilisation des stratégies classiques (profanes) utilisées jusque-là pour lutter contre les fléaux – bien au contraire ; elles sont synergiques ; et en vérité, il faut considérer les vaccins et les moyens thérapeutiques modernes comme des dons de Dieu ; il convient donc de s’en approprier et de louer Dieu pour qu’Il augmente sa grâce envers nous [(17. Le Voyage Nocturne : 20 – Al-Isrâ’) ; (14. Abrahm : 7 – Ibrahim)].
Dans une telle perspective, le niveau d’islamisation de notre pays devrait nous prémunir définitivement contre les grandes endémies ; mais hélas, le niveau de conscience islamique qui reste insuffisant (crise des valeurs) nous expose à certaines calamités relativement légères. En effet, depuis très longtemps nous n’avons pas connu de très grands soucis dans ce domaine ; les épidémies qui se déclarent de temps en temps s’estompent rapidement et il ne faut alors les considérer que comme des rappels, des appels à la clairvoyance et au retour à l’orthodoxie religieuse. Et très vraisemblablement, le recul du paludisme et du sida dans notre pays procèdent de cette logique. Au demeurant, l’enjeu est le même qu’il s’agisse du sida, de la maladie à virus Ebola, du réchauffement climatique ou des catastrophes naturelles (tremblements de terre, volcans, etc.) – c’est le même combat !!!
DOCTEUR MOUHAMADOU BAMBA NDIAYE
Ancien Interne des Hôpitaux de Dakar
Pédiatre à Thiès
Recteur de l’Université Virtuelle ‘’La Sagesse’’ de la Fondation Serigne Babacar SY Ihsaan – Bienfaisance (Thiès).
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