Le collectif des élèves en classe de Terminale du collège des Parcelles assainies vient de saisir le procureur de la République d’une plainte contre la direction dudit établissement. Cela fait suite aux dossiers de 14 candidats rejetés, une semaine avant le baccalauréat 2010. Les poursuivants soutiennent être victimes d’‘escroquerie intellectuelle’ parce que l’école n’est pas reconnue par l’Etat du Sénégal.
Les élèves en classe de Terminale du collège des Parcelles assainies ont déposé une plainte auprès du procureur de la République contre la direction de leur établissement. Cette situation est due au fait que 14 candidats au baccalauréat de cette année ont vu leurs dossiers rejetés. Pire, ces élevés n’ont été informés du rejet de leurs dossiers qu’une semaine avant les épreuves anticipées de philosophie. Pour eux, ceci a beaucoup compliqué l’affaire, car ils auraient pu trouver une autre solution, s’ils étaient informés à temps.
Dans la plainte adressée au parquet de Dakar, les 14 élèves du collège des Parcelles assainies soutiennent avoir ‘suivi le cursus scolaire de la sixième à la Terminale pour ne pas faire le baccalauréat, sous prétexte que nos dossiers ont été rejetés’. Pour ces candidats malheureux, la responsabilité est sans doute du côté de la direction de leur établissement : ‘Notre administration nous en a informé à Jour-J moins sept’. Ainsi, ces potaches estiment être victimes d’‘escroquerie intellectuelle’, car leur établissement n’est pas légalement reconnu par l’Etat du Sénégal.
Sous ce registre, leur porte-parole, Fatou Sène, soutient : ‘Au début de l’année, la direction de notre école nous avait fait savoir que l’école était reconnue par l’Etat. Tel n’est pas le cas. On a déployé tous les efforts pour être prêts à faire les examens et on a payé tous les frais y afférant’. Les élèves, interrogés à cet effet, soutiennent même que l’inscription a été revue à la hausse, cette année, avec comme motif la ‘reconnaissance légale’. Aujourd’hui, ils s’inscrivent en faux contre cette allégation. ‘Si le collège municipal des Parcelles assainies était reconnu par l’Etat, nos dossiers ne seraient pas rejetés et on allait subir l’épreuve anticipée de philosophie à l’instar de nos autres camarades. L’école est toujours sous couverte du groupe Acapes’, déclarent ces élèves de la série littéraire L’ et L2.
Les poursuivants déclarent avoir versé l’intégralité de la scolarité annuelle qui se chiffre à la somme de 65 mille 800 francs, pour les élèves en classe de Terminale. A les en croire, ce montant regroupe les frais d’inscription au Bac ainsi que la scolarité annuelle.
LE DIRECTEUR DU COLLEGE DES P.A THEODORE EKOILA PLAIDE COUPABLE : ‘Cette situation est indépendante de notre volonté’
Lorsque cette affaire a fait bruit une première fois, nous avions interpellé le directeur du collège des Parcelles assainies pour avoir sa version des faits. Théodore Ekoila, nommé à ce poste par la commune d’arrondissement des Parcelles, précisait à cet effet : ‘Cette situation est indépendante de notre volonté. Nous la regrettons fortement. Nous avons saisi le ministère de l’Enseignement technique pour qu’une solution puisse être apportée à ce problème. Les autorités ministérielles nous ont fait savoir que ces candidats ont eu le Bfem, il y a de cela moins de trois années. Par conséquent, leur dossier ne saurait être admis parce qu’ils sont tous des candidats libres’.
Il poursuivait son argumentaire en ces termes : ‘Nous avons adressé une lettre au directeur de l’Office du Bac pour que le dossier de ces élèves soit accepté. Ce dernier nous a signifié qu’il a reçu des instructions ministérielles auxquelles il ne saurait déroger’. Avant d’ajouter : ‘Cet établissement relève de la municipalité des Parcelles assainies. Ce n’est pas une école privée. Nous faisons du service public et l’établissement traite des cas sociaux. C’est pourquoi, l’inscription est fixée à quatre mille francs pour le premier cycle et à cinq mille francs pour le second. Et cette somme est uniquement destinée à payer les professeurs qui nous aident dans cette tâche’.
Au final, le directeur Théodore Ekoila de regretter cette situation : ‘Il n’y a rien de caché ou de tabou dans cette affaire. On ne leur a pas pris de l’argent pour cela. Nous regrettons cette situation’.
Pape NDIAYE
walf.sn