Il n’a pas dérogé à la règle. A l’image d’une bonne partie de la communauté musulmane sénégalaise, le khalife général des Mourides, Serigne Sidy Moctar Mbacké, a piqué une grosse colère contre le Professeur Oumar Sankharé, qui, inspiré par on ne sait pas qui, a soutenu l’antériorité de la sourate “fatiha” à l’Islam, l’existence de fautes dans le Coran, entre autres. Et pour manifester son trop-plein d’indignation, le représentant de Serigne Touba s’est fendu d’un communiqué, dont nous publions, à cet effet, l’intégralité.
” Le Coran me suffit comme compagnon et guide. J’adorerai mon Seigneur par le bais du Coran jusqu’à mon dernier souffle”
Cheikh Ahmadou Bamba.
Suite aux propos tenus par le professeur Oumar Sankharé, rapportés par la presse et non démentis par le mis en cause qui :
1-remet en cause le statut d’illettré et le voyage nocturne du prophète Mouhamad (PSL)
2-soutient l’antériorité de la sourate Fatiha à l’islam et l’existence de fautes dans le coran
Je voudrais rappeler à toute la Umma que Cheikh Ahmadou Bamba a magnifié toute sa vie durant le saint Coran dont il dit : « en sa qualité de livre le plus pertinent Dieu a mis en lumière à travers lui, de la façon la plus explicite le passé, le présent et le futur….
Il est pour nous le repère, le droit chemin
Quiconque lui tourne le dos rencontrera les malheurs
Quiconque s’en écarte tout en s’éloignant de ses enseignements ne le fait qu’à cause de ses nombreux vices…
Son Livre est pour moi un guide, un droit chemin, une miséricorde et une lumière éternelle….
Tout disciple qui se réclame de moi doit régulièrement réciter le coran qui est le meilleur livre révélé “.
Fort de ces enseignements et recommandations de Cheikh Ahmadou Bamba, je voudrais au nom de la Umma :
1- exprimer mon indignation et condamner vigoureusement les propos au caractère regrettable et attentatoire au message du Coran, à la dignité du prophète Mouhamad ( PSL) et à la foi islamique.
2- partager la peine de tous les musulmans et leur exprimer ma détermination à œuvrer avec eux à la défense de l’islam et de ses nobles idéaux.
3- prier pour qu’Allah soubhanahou watahala préserve tous les musulmans et le Sénégal de l’égarement, des errements, des propos discourtois, irrespectueux à l’égard de la foi d’autrui ou injurieux, source de perte et d’avilissement des peuples et de menaces de la concorde, de la stabilité et de la cohésion nationales.
Fait à Touba le 23 Mai 2014
Pour le Khalif General des Mourides
Son Porte-parole
Cheikh Bassirou Mbacke Ibn
Les Africains, récemment convertis à l’Islam, propagé par les Arabes, sont devenus les plus zélés et commencent même à être intolérants. Le Pr SANKARA n’est même pas allé aussi loin dans la remise en question d’un grand pan de notre religion, que beaucoup d’intellectuels d’Egypte et du Maghreb à l’image de Youssef dont voici les coordonnées de son livre qui fit beaucoup de bruit dans le monde Islamique et Européen sans qu’une fatwa soit émise contre lui. Pour ceux qui voudraient s’informer sur les différents débats :
Auteur(s) : Youssef Seddik
Editeur : Editions De L’aube
Parution : 01/03/2006
Nombre de pages : 255
Nombre de livres : 1
Expédition : 335
Dimensions : 20.00 x 12.00 x 2.50
Résumé :
Dégager la lecture du Coran de son appareil
juridique et cultuel, revenir à une approche poétique et spirituelle, tel est le sens de cette nouvelle traduction. Confisqué par une exégèse dogmatique ou, pire, par des aînés barbus et enturbannés qui tuent, le Coran doit pouvoir se lire, selon Youssef Seddik, comme L’Odyssée, comme les livres de Julien Gracq ou de Maurice Blanchot, de Heidegger ou de Derrida. Youssef Seddik resitue son travail dans une interrogation sur l’acte de lire qui interpelle tous les amoureux de la chose écrite, bien au-delà de la question du Coran. Chercheur solitaire travaillant sur un matériau explosif tout en se voulant à l’écart des polémiques, il propose un pacte de confiance au lecteur, pour mieux le séduire : Cet ouvrage espère avoir suscité cet heureux frémissement de la pensée qui lui permet, quand on lit vraiment et tout seul, de repasser du côté de ses plis à la recherche d’elle-même et de la vérité. (Catherine Bédarida, Le Monde.)
Cet ouvrage novateur de Youssef Seddik place la réflexion sur l’Islam bien au-delà des mesquineries ressassées par l’actualité médiatique : il stimule la réflexion, ouvre des perspectives et conduit à repenser la place que devrait tenir la culture musulmane dans l’héritage européen. (Gilbert Grandguillaume, La Quinzaine littéraire.)
CERTES, INDIGNATION DE RIGUEUR, MAIS AUSSI APAISEMENT ET RÉHABILITATION !!! Et pendant qu’on y est, il faut aussi que les défenseurs du Coran s’indignent face à toutes ces autres formes de profanation du Coran, consistant à transgresser toutes les recommandations divines qui y sont mentionnées explicitement (prière, jeûne, limitation du nombre d’épouses, etc.) et prétendre être assuré du salut éternel (Paradis) – avec la caution tacite des autorités religieuses, toutes obédiences confondues, et cela depuis plus d’un siècle. Assurément, il n’y a pas pire égarement !!! Oui, il faut qu’on en parle pour sauver tous ces hérétiques. Que chacun balaye d’abord devant sa porte, comme le rappelle ces sages propos de Jésus fils de Marie (‘Issâ ibn Maryama), rapporté dans l’Evangile : (41) « Pourquoi regardes-tu le brin de paille qui est dans l’œil de ton frère, alors que tu ne remarques pas la poutre qui est dans ton œil ? (42) Comment peux-tu dire à ton frère : Mon frère, laisse-moi enlever cette paille qui est dans ton œil, toi qui ne vois pas la poutre qui est dans le tien ? Hypocrite, enlève d’abord la poutre de ton œil et alors tu verras assez clair pour enlever la paille de l’œil de ton frère ». (Luc 6 : 39-42)