Dans un entretien accordé au site sportif Footmercato, le milieu international sénégalais Ricardo Faty d’Ajaccio est largement revenu sur sa saison. Il s’est prononcé sur son avenir. Après la relégation de son club Ajaccio, Faty souhaite évoluer en L1 la saison prochaine.
Entretien
Quel bilan tirez-vous de votre saison avec Ajaccio ?
Je ressens une grosse frustration. Nous avons failli à notre mission, qui était de maintenir le club en Ligue 1. D’un point de vue personnel, j’ai commencé la saison en étant blessé. Je souffrais du tendon d’Achille. L’équipe avait du mal à tourner. Elle a souffert de nombreuses absences. En fin de saison, j’ai pu évoluer au poste de défenseur. Même si je reste un milieu de terrain, cela m’a permis d’acquérir une plus grande polyvalence. Avec l’arrivée de Ravanelli lors de l’été dernier, l’enthousiasme était grand. Mais nous avons accumulé tellement de retard sur le plan comptable… A partir de la mi-saison, décrocher le maintien commençait à devenir très compliqué. Nous possédions pourtant un effectif capable de se maintenir au sein de l’élite. Malheureusement, l’accumulation des blessures et le retard pris au classement ne pardonnent pas en Ligue 1…
Comment se passent vos vacances ?
En ce moment, je suis à Paris. Je partirai bientôt chez ma belle-famille, au Maroc. La reprise avec Ajaccio est fixée au 23 juin prochain.
Quel est le joueur vous ayant le plus impressionné en Ligue 1 cette saison ?
Je ne vais pas être vraiment original en répondant Zlatan Ibrahimovic. C’est un joueur hors du commun, qui est agile et technique. Il dégage une puissance et une facilité extraordinaires. J’ai pu croiser sa route lors du match retour entre Ajaccio et le PSG (le 11 janvier dernier, Paris a battu l’ACA 2-1 en Corse, à l’occasion de la 20e journée de Ligue 1, ndlr). Il avait délivré deux passes décisives, sans forcer. Il y a quelques années, j’avais déjà joué face à lui lorsque j’évoluais à l’AS Roma. A l’époque, Zlatan portait les couleurs de l’Inter Milan. C’est vraiment un très grand joueur !
Le recrutement de David Luiz par le PSG vous a-t-il surpris ?
Le fait que Paris recrute David Luiz, un super joueur, ne m’a pas surpris. Par contre, le timing pour réaliser le transfert m’a étonné. Le Brésilien était plutôt annoncé au Barça, personne ne l’a vraiment vu arriver à Paris. C’est très fort de la part du PSG. C’est la preuve que ce club devient de plus en plus attractif. C’est un signal fort envoyé à toute l’Europe du football !
Allez-vous suivre attentivement la Coupe du Monde au Brésil ?
Au début du Mondial, je serai en vacances. Mais cela ne m’empêchera pas de suivre la compétition. Je supporterai la France, car je connais bien certains Bleus, comme les Parisiens Cabaye et Matuidi. Ils sont issus de la même génération que la mienne. Sinon, je suivrai attentivement la Côte d’Ivoire et l’Algérie. Je connais plusieurs joueurs qui évoluent dans ces sélections. Je serai également attentif aux matches du Mexique, puisque mon coéquipier Guillermo Ochoa en est le gardien de but. Quant aux Bosniens, je suis curieux de voir ce qu’ils vont pouvoir faire pour leur première participation à un Mondial.
Quel parcours envisagez-vous pour l’équipe de France ?
Les Bleus doivent finir en tête de leur groupe pour espérer le huitième de finale le plus clément possible. Personnellement, je les vois bien atteindre les quarts. A ce stade de la compétition, les hommes de Deschamps pourraient affronter l’Allemagne. Même si la Mannschaft est une équipe sérieuse et performante, elle reste « prenable ». La France est susceptible de créer la surprise face à l’équipe germanique !
Quel joueur a le profil pour devenir un leader chez les Bleus ?
Blaise Matuidi ! Il existe plusieurs types de leader. Certains n’ont pas besoin de donner de la voix pour s’imposer comme tels. Mais la France manque de leaders charismatiques, comme Deschamps ou Blanc ont pu l’être à la grande époque des Bleus. Un joueur tel que Paul Pogba possède le potentiel pour devenir un leader technique de cette sélection tricolore.
Quel est votre favori pour la victoire finale ?
Le Brésil. Ce Mondial est « taillé » pour la Seleção. Cela permettrait d’apaiser un peu le peuple brésilien… Sinon, je vois bien une équipe africaine intégrer le dernier carré.
Envisagez-vous de jouer la saison prochaine en Ligue 2 ?
Sincèrement, ça me paraît compliqué, même si je suis encore sous contrat. Jouer en Ligue 2 ne fait pas partie de mon plan de carrière. J’ai 27 ans, je souhaite continuer à évoluer en Ligue 1. Pour le moment je reste serein. Si un transfert doit avoir lieu, il se fera…
Vous avez déjà connu plusieurs expériences à l’étranger, en portant les couleurs de clubs l’AS Roma, du Bayer Leverkusen et de l’Aris Salonique. Une nouvelle expérience en dehors de la France vous tenterait-elle ?
Ma priorité est de rester en Ligue 1. Ce championnat est en progression. Après, je ne cache pas que j’ai toujours apprécié la Serie A, surtout que je parle la langue. J’aime le mode de vie à l’Italienne. La Premier League pourrait m’intéressait également. C’est un championnat qui pourrait me correspondre, dans lequel je me verrais bien être un « box-to-box ». En plus, j’ai beaucoup d’amis qui évoluent en Angleterre.
Votre frère, Jacques, évolue en Chine depuis l’année dernière, au Wuhan Zall. Suivez-vous ses matches ?
En direct, non. J’essaie de voir des résumés. Mais le niveau en Chine n’est pas terrible, les matches ne sont pas fameux… Après, c’est un pays que Jacques voulait découvrir. Il ne cherchait pas à rester absolument en Europe. Je suis content pour lui. Si j’ai le temps, j’irais prochainement le voir sur place
Vous faisiez partie des joueurs suivis dans le documentaire « À la Clairefontaine », diffusé sur Canal+ au début des années 2000. Quels souvenirs en gardez-vous ?
C’était intéressant. Parfois, la nuit, ça repasse sur le câble. Lorsque je zappe, ça peut m’arriver de tomber dessus. Ça fait bizarre… Des temps en temps, je reçois des messages de potes, qui me disent qu’ils sont en train de regarder (rires). J’en garde de très bons souvenirs !