Après l’accueil que Idrissa Seck a réservé à Macky Sall, c’était hier au tour de Aïssata Tall Sall, candidate malheureuse à l’élection du poste de secrétaire général du Ps et membre de la mouvance présidentielle, de s’inviter à la «marche bleue» du Pape du Sopi hier à Podor. Malgré l’opposition des Libéraux, Abdoulaye Wade a tenu à marcher aux côtés de Madame le maire sortant de Podor. Certains voient derrière cette démarche, une dette que Me Wade rend à l’avocate socialiste qui s’est toujours signalée pour son opposition à la Crei.
«Il n’y a que les montagnes qui ne se croisent pas», disait l’adage qui a prouvé toute sa véracité hier à Podor. Alors qu’ils se vouaient jadis une inimitié totale, voilà que Abdoulaye Wade secrétaire général du Pds et ancien chef de l’Etat et le porte-parole frustré du Parti socialiste, Me Aïssata Tall Sall, ont enterré la hache de guerre le temps d’une tournée «podoroise» dans les artères de la ville du Nord.
Sillonnant les villes du Sénégal depuis le début de la campagne électorale, qui a une double connotation pour lui – il est aussi en campagne pour la libération de son fils Karim Wade -, Abdoulaye Wade s’est rendu dans le fief de la Socialiste Aïssata Tall Sall qui l’a accueilli malgré les divergences qui ont toujours existé entre Libéraux et Socialistes, en général, et entre les deux politiques qui se sont toujours regardés en chiens de faïence. Un acte de plus qui renseigne sur la maturité de nos hommes politiques après l’accueil que le maire de Thiès a accordé à son rival, président de la République, Macky Sall, lors du Conseil des ministres décentralisé.
La «reconnaissance» de Abdoulaye Wade
D’après des informations livrées par la télévision privée Walfadjri dans son journal de 13 Heures d’hier, malgré l’opposition des Libéraux qui gardent une dent contre le maire socialiste de Podor, Abdoulaye Wade a quand même tenu à rencontrer Aïssata Tall Sall. Chose que l’édile de la ville de Podor a accepté volontiers en s’invitant à la «marche bleue» et en recevant le pape du Sopi, avant que celui-ci ne quitte la ville pour rejoindre celle de Louga où il a animé la campagne des Libéraux de la zone. Naturellement, ce rapprochement entre le porte-parole frustré du Parti socialiste et le Libéral en chef alimente les débats au sein de la scène politique. D’aucuns voient derrière cet acte du pape du Sopi, une dette que Wade paie à l’avocate qui s’est toujours illustrée par son opposition aux procédures judiciaires enclenchées contre l’enrichissement illicite telles qu’elles sont appliquées par la Crei (Cour de répression de l’enrichissement illicite) et notamment sur l’affaire Karim Wade qui est, pour Abdoulaye Wade, la seule campagne qui vaille.
