CM 2014 : les primes, la racine du mal des équipes africaines
L’Afrique, qui a réussi une performance historique en qualifiant deux représentants (Algérie et Nigeria) au second tour de la coupe du monde 2014, a laissé une mauvaise image dans cette compétition où le parcours de la majorité de ses représentants a été pollué par des affaires de primes.
Le Nigeria, qui a été éliminé ce jeudi par la France 0-2 en huitième de finale et qui avait fait forte impression contre l’Argentine (2-3) lors de son dernier match de poule, n’avait rien trouvé de mieux que d’annuler une séance d’entraînement, jeudi dernier.
Si officiellement les coéquipiers de Vincent Enyeama voulaient se reposer, la vérité est qu’ils semblaient avoir pris cette option comme le Ghana, quelques jours plus tôt pour mettre la pression sur leurs autorités.
Selon le site du quotidien l’Equipe, citant des sources brésiliennes, les joueurs et leur encadrement auraient reçu leurs primes avant de jouer leur match de huitième de finale, finalement perdu contre la France.
C’est comme si le Nigeria n’avait pas médité cette mésaventure des Black Stars du Ghana qui ont été poussés à faire la grève de l’entraînement pour rentrer dans leurs fonds.
Les Black Stars, après avoir donné les raisons d’y croire après un bon match nul 2-2 contre l’Allemagne, l’un des favoris de cette coupe du monde, avaient préféré se déconcentrer pour exiger de leurs dirigeants leurs primes.
Des primes payées en liquides qui n’ont pas empêché cette équipe de se faire battre par le Portugal (1-2) et de se faire sortir sans gloire dès le premier tour, alors que sur le match contre les Lusitaniens, ils avaient démontré qu’ils avaient largement les moyens de gagner pour passer au second tour, comme en 2006 (huitième de finale) et en 2010 (quart de finale).
Avant même le démarrage de la coupe du monde, c’est le Cameroun qui avait été secoué par une affaire des primes.
Les Lions Indomptables, pour exiger de leurs dirigeants le paiement intégral de leurs primes, ont refusé de prendre le drapeau officiel des mains de leurs officiels après leur match amical contre la Moldavie (1-0), avant de retarder leur embarquement pour le Brésil pendant plusieurs heures.
En définitive, trois défaites de rang contre le Mexique (0-1), contre la Croatie (0-3) et contre le Brésil (1-4) et le Cameroun est rentré à la maison sur fond de déballage prévu avec cette décision du président de la République, Paul Biya, qui a demandé de tirer toute cette affaire au clair.
Si les Eléphants de Côte d’Ivoire éliminés au premier tour n’avaient pas exigé de primes, c’est qu’avant leur 3-ème match décisif contre la Grèce, les autorités ivoiriennes avaient eu la bonne idée de leur préparer un doublement de primes en cas de qualification.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette promesse n’a pas eu les effets escomptés, puisque les coéquipiers de Didier Drogba ont crashé contre les Grecs (1-2).
En 2006 déjà, les Eperviers du Togo pour leur phase finale de coupe du monde, avaient défrayé la chronique en menaçant de boycotter leurs matchs, si leurs primes n’étaient pas payées.
Finalement, après des conciliabules avec des dirigeants déplacés sur place et surtout l’implication de la FIFA, joueurs et dirigeants avaient fini par trouver un terrain d’entente pour que les Eperviers puissent honorer leurs engagements.
Résultat : élimination dès le premier tour.